Conditions d’utilisation
Une fois les branchements effectués, il suffit de commencer par sélectionner le mode auto et laisser le processeur faire son travail d’analyse et de traitement du courant secteur automatiquement. L’afficheur vous permettra de suivre le travail « engagé » et l’état du courant distribué à vos appareils audio.
Par la suite, bien évidemment, on sera tenté d’utiliser toutes les possibilités d’exploitation en mode manuel. Il sera alors envisageable d’agir sur le filtrage EMI RFI adaptatif et la correction adaptative du facteur de puissance. L’écran Oled renseignera précisément l’utilisateur sur les réglages souhaités et les mesures réalisées par le processeur interne.
C’est sur ce critère qu’il convient d’être vigilant quant aux branchements des appareils sur les prises secteur. Lorsque les tests portent sur un ensemble préamplificateur et bloc(s) de puissance séparés, il n’y a pas de doutes possibles. Le préamplificateur sera alimenté par les prises au filtrage le plus élevé, tandis que le ou les blocs de puissance seront connectés aux prises à filtrage plus faible. Pour un amplificateur intégré, et surtout un « tout-en-un » il faudra être plus attentif puisqu’il y aura un choix à opérer. De toutes les façons, il sera possible de le connecter sur l’une ou l’autre des prises secteur, mais des réglages seront à opérer de manière à ne pas freiner ou limiter la dynamique.
Nature des timbres
Registre médium & aigu
Dès la mise sous tension, les effets sont immédiats : tout change en définitive à commencer par la texture des timbres et plus précisément les fréquences aigüe et médium. La stabilité du courant secteur a pour conséquence de mieux cerner chaque instrument de musique. Qu’ils soient solistes ou jouant en groupe comme cela est le cas sur les sections de cordes, ce produit arrive à redonner un magnifique blason à la couleur de chacun d’eux. Il émane de cette écoute une plus grande pureté. En définitive, le Gordian nettoie en quelque sorte le message sonore de toute forme de pollution et d’interférence. De fait, on a le sentiment que les fréquences les plus élevées atteignent plus facilement les valeurs attendues.
Ensuite, il est incontestable qu’un tel produit agit plus efficacement sur les détourage des instruments et des voix, laissant une place plus étendue à leur expression. Le dessin de chacun d’eux est réellement plus net. Au demeurant, la lecture de disques vinyles ou des enregistrements consignés sur des enregistreurs analogiques prennent une « dimension » accrue.
Le gain sur les harmoniques est lui aussi étonnant. Les petites interventions, d’un glockenspiel, d’une cymbale ou d’un triangle se matérialisent par une extinction des fins de phrases plus réalistes dans le temps et l’espace. L’utilisation de ce produit génère aussi une transparence supérieure.
Registre bas-médium – grave
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les fréquences graves et haut-grave sont également « affectées » par le mode de filtrage. Les différentes note de contrebasse sont plus articulées, mieux définies, plus lisibles et s’émancipent naturellement de toute forme de contraintes ou de contractions. Ce produit LAB 12 nous affranchit aussi d’un registre « gras », faisant artificiellement preuve d’un embonpoint pas toujours bien venu sur certains extraits musicaux.
Cet artifice est totalement gommé au profit de fréquences basses qui descendent nettement plus bas qu’en l’absence de filtre secteur. On peut le relever notamment sur l’Ouverture de Ainsi parla Zarathoustra de Richard Strauss où j’ai retrouvé une introduction et un final aux grandes orgues absolument prodigieux en profondeur. Le Gordian contribue efficacement à tutoyer sans limites subjectives l’infra grave de l’instrument. De facto, nous assistons à un très beau contraste entre les fréquences les plus profondes de l’orgue et la masse orchestrale qui vient se positionner au-dessus.
Enfin, il ne faut pas perdre de vue la prestations des timbales qui animent cette célèbre partition. L’aspect organique, vif, plein, l’impact des marteau sur la peau de ces percussions contribuent donne un sacré beau panache à l’ensemble orchestral. Contrairement à d’autres filtres secteur, le Gordian n’a pas du tout tendance à freiner l’élan des enregistrements vigoureux.
Espace – image et scène sonores
Muni de cet appareil, le système audio se libère totalement de toute contrainte. A priori, ce n’est pas la vocation d’un filtre secteur. Les essais avec et sans Gordian démontrent une transformation de l’espace sonore. Celui-ci prend une dimension toute autre. L’aspect holographique et la focalisation des instruments solistes, vocaux, groupes d’instruments sont mieux répartis sur chaque enceinte acoustique. Le milieu de l’espace sonore (entre les enceintes) est bien mieux documenté. Nous retrouvons cette organisation lors de l’écoute au casque. Celle-ci devient plus agréable, car mieux documentée.
La scène sonore est bien aérée. Qu’il s’agisse de « grandes œuvres » de musique classique à l’orchestration « chargée » en instruments, la musique respire à pleins poumons. On déguste les diverses nuances et, surtout, il émerge de la masse orchestral un nombre infini de détails qui viennent égayer la partition. Ce supplément d’informations nous parvient de façon claire et précise.
Le confort d’écoute général passe aussi par une présence affirmée des musiciens et des vocaux dans la pièce d’écoute. L’étagement des plans est mieux structuré. L’agencement de ceux-ci se concrétisent par une disposition qui conduit à différencier parfaitement les instruments de premier plan de ceux de second ou troisième plan.
Dans un tel environnement, il est absolument délicieux de déguster Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield and Chorus (vinyle & CD) Decca Phase 4 dont la prise de son est remarquable. D’ailleurs, la version vinyle se montre encore plus éloquente que la version CD. L’ajout de ce filtre secteur conduit à une reproduction épurée, libre de ses mouvements, simplement aérienne, sans perturbation, sans confinement d’aucune sorte. Au fil des écoutes, on se rend rapidement compte que l’image est d’une stabilité indétrônable.
Dynamique – réactivité – rigueur
Si les branchements sont correctement effectués et en jouant sur les différentes fonctions, on obtient une reproduction très libre complétée par une fluidité phénoménale. Même sur les enregistrements plus « durs », nous avons réellement la sensation d’une mécanique orchestrale ou vocale particulièrement bien huilée.
Si certains filtres secteur plus ou moins bien conçus ont tendance à calmer le jeu, ce n’est pas du tout le cas du Gordian qui maîtrise à la perfection les grands écarts de dynamique. Cet appareil ne sera jamais un frein aux élans fougueux qui caractérisent de grandes œuvres classiques et aussi les formations plus rock. Le test de Meedle de Pink Floyd est suffisamment explicite pour se rendre compte que les capacités de réaction des éléments de la chaîne HIFI sont bien au rendez-vous pour ce genre de répertoire.
L’appareil accompagne votre système audio et « prépare » celui-ci à affronter les situations complexes telles que celles imposées par Valéria par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida. Il se montre d’une excellente rigueur lorsque les notes de vibraphone changent rapidement de tonalité et d’intensité avec un brio à verser à son actif. Ce travail de réactivité peut aussi être relevé avec la même maîtrise sur le piano ainsi que sur la contrebasse.
Ne croyez pas non plus, que le Gordian « trafique » le son en générant une dynamique artificielle. Tout se passe dans le plus pur respect de la prise de son et en conformité avec le style de musique choisi.
Séquence plaisir & émotion – sens de l’expression
Il n’y a rien à redire, sur tous les paramètres objectifs et subjectifs, le Gordian apporte une valeur ajoutée significative à tous les styles de musique, toutes les prises de sons et mixage. Son agilité et le respect des timbres met bien en valeur la musique et, par le fait même, les appareils audio qui lui sont reliés. Attention tout de même, le Gordian ne corrigera pas les défauts et la caricature des éléments HI-FI. On peut même s’attendre à ce qu’il les mette en exergue.
Avec lui, je peux me permettre de dire que la musique prend un « calibre » accru. Les vocaux, les instruments solistes et leurs interprètes établissent un lien étroit avec l’auditeur. Redécouvrir dans ces conditions Les Marquises de Jacques Brel redevient un véritable plaisir. Gordian filtre toutes imperfections liées au courant secteur, sans filtrer le contenu particulièrement émotionnel d’un disque tel que Les Égarés animé par Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani. Leurs instruments respectifs nous susurrent les tonalités d’une fraîcheur et d’une authenticité remarquables.
Par ailleurs, les nombreux albums vinyles et CD qui ont servi à ce banc d’essai démontrent que cette électronique agit diablement sur la fluidité, déjà mentionnée par ailleurs.
Toute l’excellence de la prestation s’appuie sur un silence de fonctionnement autours des instruments et des voix et plus particulièrement sur des pressages analogiques. La magnifique prestation de Dominique Fils-Aimé au vocal à la fois suave prend ici une signification toute particulière, particulièrement touchante, émouvante à souhait.
Pas de couleurs pastelles sur les œuvres pour orgues de Jean-Sébastien Bach jouées par Marie-Claire Alain. L’orgue délivre tout le contenu avec cette sensation d’insuffler de l’air totalement purifié, des sonorités à la fois profondes, naturelles et diablement épanouies.
On se régalera de la « véracité » des timbres et couleurs tonales qui « tapissent » les La Folia de la Spagna de Gregorio Paniagua. La couleur des instruments baroques et plus classique est étincelante. Elle incite à entrer dans l’univers de ce répertoire que rend si pittoresque ce filtre secteur.
Enfin, la posture déliée je n’ai pas relevé d’effets audibles et néfastes avec Gordian dans les gammes de fréquences audibles ou avec la puissance de sortie mesurée et cela se traduit par un son plus propre, plus articulé, plus délié que l’on appréciera, entre autres, sur la Sarabande de Haendel qui prend une part important sur la B.O. du film Barry Lyndon.
Conclusion :
Hautement configurable ou en mode automatique, ce fabuleux filtre d’alimentation redonne de la vie à votre système audio. D’une efficacité redoutable, son utilisation accompagne de manière très audible les meilleurs enregistrements numériques et analogiques. Contrairement aux idées reçues, le Gordian est bien loin de contenir la dynamique. Ses réglages fins sont justement destinés à gérer le courant secteur en fonction des appareils. En clair, c’est un compagnon indispensable à tout ensemble HIFI digne de ce nom. A essayer de toute urgence.
Prix : 1850 € (01/2024)