JOLIDA JD 505 Origine : Chine
ECOUTE Les tests d’écoutes ont été effectués pendant trois semaines avec le matériel suivant : lecteur CD YBA CD Classic Player 3, enceintes acoustiques PEL Kantor, et des câbles modulation et HP ESPRIT Kappa. Je remercie l’importateur JFF Diffusion qui a eu l’amabilité de mettre à ma disposition cet amplificateur pour une durée de trois semaines. CD utilisés : Quiet Nights par Diana Krall – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Tri Yann avec L’orchestre National des Pays de Loire – Requiem de Mozart dirigé par Karajan – Meedle par Pink Floyd – Double Jeux par Laurent Korcia – The Singing Clarinet par Giora Feidman – Air Varié d’après Colombi (école de Madène 17ème siècle) – » Stabat Mater » de Vivaldi sous la direction de Christopher Hogwood – ‘’ Kyryé ‘’ de la Misa Criolla d’Ariel Ramirez. 1° Timbres – Transparence – fluiditéLe moins que l’on puisse dire est que JOLIDA a opté pour ce que l’on appelle communément le « son tubes ». Dès les premières mesures et quelque soient les extraits musicaux mis en action, on a affaire à une restitution plutôt douce, lissée, ronde et chaleureuse. Cette caractéristique revêt un intérêt tout particulier en ce sens qu’elle est totalement dépourvue d’agressivité. Pas de craintes à avoir sur les « s » des parties vocales dont les « sifflantes » ont été simplement bannies du registre musical. Du coup, cette douceur s’accompagne d’une remarquable fluidité qui ravira les amateurs de musique baroque et / ou à base d’instruments acoustiques. L’intégralité des extraits qui illustrent l’album ‘’ Quiet Nights ‘’ interprété par Diana Krall donnent une sensation de bien-être, et je dois dire, avec à la clef une restitution assez succulente. En tout cas, la musique s’écoule avec une belle facilité. S’agissant de la couleur des timbres, l’aspect varié me paraît moins étendu, si l’on effectue la comparaison avec des amplificateurs à transistors ou à tubes de gamme supérieure. Les registres médium et aigu se complètent bien pour former un ensemble cohérent. A titre personnel, j’aurais souhaité que le premier soit plus fouillé et que le second file plus haut. Quoiqu’il en soit, l’ensemble de violons ou le violon solo sonnent manière plutôt soyeuse et lisse sans perdre de leur précision. La principale limite que j’ai relevé porte sur le registre grave qui à mon goût un peu court Cependant, ce registre grave reste bien lisible et on peut suivre chaque note de la contrebasse de ‘’ Valéria ‘’ interprétée par le Modern Jazz Quartet. S’agissant de la transparence, j’avoue ici avoir eu parfois un doute et je me suis longtemps demandé s’il n’y avait pas une sorte de voile qui masquait certains détails. L’écoute de ‘’ The Singing Clarinet ‘’ par Giora Feidman m’a quelque peu rassuré. Ce CD comporte un certain nombre de petites nuances qui ne sont pas toujours évidentes à appréhender au premier abord, mais admettons tout de même que l’ensemble reste satisfaisant. Si je devais formuler une critique ou émettre une réserve, je dirais qu’il y a de petites lacunes concernant le détourage des instruments et des voix. En revanche, le « grain » que peuvent prendre certains instruments, n’est pas à sous-estimer et le JD 505 s’en tire assez bien sur ce chapitre. Le violon de Laurent Korcia prend ici une tinte romantique d’un effet séduisant. On ressent bien le vibrato des doigts qui plaquent les accords sur le manche de l’instrument, et l’aspect velouté de l’archet sur les cordes n’est pas pour me déplaire non plus. 2° Dynamique – réactivité – rigueurSans être d’un dynamisme échevelé, le JD 505 tire correctement son épingle du jeu dans les situations critiques, voir complexes. Il répond présent à l’appel lors des montées en puissance des grandes orchestrations. Que se soit sur le Requiem de Mozart dirigé par Karajan, sur ‘’ Celtic Spectacular ‘’ dirigé par Erich Kunzel, ou encore avec Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire, on bénéficie d’une réactivité correcte. Les accélérations sont bien maîtrisées et je ne peux pas réellement formuler de critiques sur un éventuel « ralentissement » ou manque de réactivité. Avec le temps, on oublie le côté un peu sage de cet amplificateur intégré qui n’a pas pour ambition d’en mettre plein la vue et plein les oreilles à l’auditeur. Le JD 505 joue davantage la carte de l’authenticité que celle de la « surenchère » dynamique. Si cet amplificateur réagit correctement à divers sollicitations, on en déduit qu’il se comporte bien lors des grands écarts de dynamique, mais sans plus car je lui trouve tout de même un comportement général un peu introverti qui n’engage bien évidemment que moi. J’aurais souhaité que cet amplificateur s’engage davantage sur le chemin de la spontanéité. Par ailleurs, on ne pourra pas taxer cet amplificateur d’être « approximatif » et sa capacité à réagir à sa façon montre de toutes les façons une rigueur affirmée que l’on pourra apprécier lors de l’écoute de différents extraits de ‘’ Tri Yann avec L’orchestre National des Pays de Loire ‘’ ou sur le ‘’ Requiem ‘’ de Mozart dirigé par H. Von Karajan. Le JD 505 travaille avec discernement et aborde les passages complexes avec une sérénité qui se transmet à l’auditeur. Sont exclus toutes formes de crispations qui viendraient perturber une écoute de qualité. 3° Comportement général et scène sonoreL’écoute de ‘’ Meedle ‘’ Pink Floyd nous montre une scène sonore à la fois panoramique, bien agencée, qui se déploie sans aucune difficulté. Les effets stéréophoniques et le positionnement des instruments au sein de la scène sonore sont globalement bien « ancrés ». Chaque interprète prend sa place dans l’espace avec une présence vraisemblable. La scène sonore est bien structurée, et m’amène à reconnaître que la musique prend une place privilégiée dans la pièce d’écoute. Une écoute plus attentive nous révèle toutefois une certaine retenue, mais je précise que l’amplificateur qui m’a été confié était flambant neuf – ceci explique cela. D’ailleurs, au fil des différentes séances d’écoutes qui se sont succédées, j’ai senti une évolution et une musicalité qui avait tendance à se libérer progressivement, et prendre alors des couleurs plus contrastées. Au terme d’une cinquantaine d’heures d’écoutes, les dimensions de scène sonore ont pris de l’ampleur et l’aspect tridimensionnel de la scène sonore a pris des formes permettant de mieux cerner les différents plans. Le bas du spectre nous dévoile une bonne assise, une bonne lisibilité, et une bonne stabilité. Sur ces points, vous n’aurez pas à redouter aucune approximation ou un flou d’aucune sorte. Il n’en demeure pas moins que sur certains passages, le JD 505 peut sembler plus « léger » que d’autres électroniques. En dépit de ces quelques critiques, l’amplificateur JOLIDA possède un comportement général globalement « sain » que l’on pourra notamment apprécier au travers de l’écoute de ‘’ Valéria ‘’ interprété par le Modern Jazz Quartet. L’image est globalement stable et cohérente : les interprètes jouent avec exaltation et la scène sonore prend de l’ampleur, pour peu que l’on sollicite le réglage de volume sonore. Le piano, le vibraphone, la contrebasse, et la batterie sonnent à l’unisson. Le difficile jeu de vibraphone et ses multiples facettes (variations) sont impeccablement « digérés » et je reconnais qu’aucune forme d’altération ou de distorsion n’ont été significativement relevées. Enfin et s’agissant du comportement général, en matière de dynamique, ou du registre grave, mes remarques doivent être interprétées avec précaution. Aussi, il n’est pas interdit de penser que les enceintes PEL Kantor présentent une sensibilité insuffisante pour cet amplificateur. 4° Communication avec l’auditeurSi ce « petit » JOLIDA aux couleurs tonales si chatoyantes n’est pas toujours au rendez vous sur certains critères, on ne pourra pas le prendre en défaut en matière de communication avec l’auditeur. Une écoute attentive de ‘’ Air Varié ‘’ d’après Colombi (école de Madène 17ème siècle) nous fait prendre conscience que cet amplificateur est un instrument capable de transmettre aussi de belles émotions et attirer l’attention d’un auditeur qui recherchent des sensations. Le clavecin trouve ses marques : ses couleurs si particulières, tantôt mates, tantôt brillantes, ce grain si particulier qui lui est propre sont restituées avec un certain brio. Un très bon point est à relever pour le jeu de violon, totalement dépourvue d’acidité ; il est complété par un astucieux contrechant de viole de gambe qui vient enrichir le bas du spectre pour donner à cet extrait une « formulation » distinguée, voir noble. Les applaudissements qui achèvent cet enregistrement public donnent beaucoup de crédibilité à l’ensemble. La bonne surprise nous vient au travers de l’écoute de » Stabat Mater » de Vivaldi sous la direction de Christopher Hogwood. Dans ce cas précis, on ne pourra pas renier le fait que cet amplificateur ne saurait pas véhiculer des « saveurs » particulières. Le soliste, James Bowman (voix de haute contre) nous fait bénéficier d’une interprétation haute en couleur. Il met tout son cœur à l’ouvrage et cela s’entend et se ressent fort bien. L’accompagnement mené d’une main de maître par Christopher Hogwood met particulièrement bien en valeur la partie vocale, et le JOLIDA ne se prive pas d’en faire bénéficier l’auditeur Certes, cet amplificateur pourrait donner davantage de lui-même pour parfaire la présence des interprètes dans la salle d’écoute, mais je dois admettre que sur ces extraits (et d’autres), il ne démérite absolument pas. Cette forme d’onctuosité bien agréable qui agrémente les différentes écoutes se retrouve sur le ‘’ Kyryé ‘’ de la Misa Criolla d’Ariel Ramirez. C’est un vrai bonheur de goûter à cette onctuosité qui illustre tous les extraits vocaux et plus particulièrement cette Misa Criolla. Cet amplificateur a de véritables prédispositions pour rendre la musique humaine et communicative. On entend relativement bien les respirations du soliste et des chœurs qui l’accompagnent. Les articulations sont distinctement perçues. Enfin, le tambour qui ponctue chaque phrase musicale marque sa présence et sa matérialisation affirmée. J’émets toutefois une petite réserve sur la gestion des harmoniques et l’extinction des notes dans le temps et l’espace qui me paraissent légèrement écourtées. Conclusion :Loin de sortir des sentiers battus, l’amplificateur intégré JOLIDA JD 505 est « loin de chasser les marchands du temple » ; du temple musical bien entendu. Il a pour lui un confort d’écoute respectable, des timbres chatoyants et une cohérence d’ensemble qui permet d’obtenir un équilibre subjectif non dépourvu d’intérêt. Pour parfaire cet équilibre et assurer une musicalité vivante, je recommande d’associer au JD 505 un lecteur CD (ou un Dac) dynamique et faisant preuve d’ouverture vers le haut du spectre – je pense au lecteur ATOLL CD 100 SE, et une paire d’enceintes acoustiques de bon rendement (90 db à minima) et d’une très grande neutralité.
Prix : 1850 € (01/2014)
Test d’écoute réalisé par
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