B&W DM 802 Diamond
Origine : Grande Bretagne
Enceinte 3 voies / 4 HP – bass-reflex
Rendement : 90 dB / 1w / 1m
Impédance nominale : 8 ohms
Puissance admissible : 500 watts
Puissance minimale : 50 watts
Réponse en fréquence : 34 Hz à 28 kHz +/- 3db
Dimensions : ( H x L x P ) 113,5 x 36,8 x 56,3
Au premier semestre 2010, j’ai présenté mes premières impressions concernant l’écoute des nouvelles B & W 804 et 805 de la série Diamond. Ces deux enceintes représentent en quelque sorte le début de gamme de cette nouvelle série. Il est incontestable que la série Diamond se démarque de la série précédente par une évolution sur tous les paramètres musicaux, et même si le constructeur a repris une présentation quasiment identique à celle de la série précédente, on observe une finition encore supérieure, et surtout l’adoption de composants nouveaux déjà décrits par ailleurs, dont le célèbre tweeter en »diamant ».
Pour tout dire, la 802 est à classer dans les produits haut de gamme dont le concept est issu directement de la technologie mise au point sur le fameux modèle Nautilus. La 802 est un modèle imposant et lourd (72 kg), qui demandera quelques manipulations pour être installée correctement. Heureusement son socle est conçu de façon à pouvoir faire rouler cette enceinte jusqu’à son lieu »d’encrage » définitif.
Par ailleurs, cette enceinte est très sensible aux produits avec lesquels elle sera associée et ne donnera pas des résultats identiques ou en tout cas homogènes avec n’importe quelles électroniques. La 802 requiert non seulement de la part de l’amplificateur une puissance de sortie importante, mais l’amplificateur devra aussi promettre de tenir cette puissance sans faillir lors de fortes sollicitations, ce qui sous entend qu’il devra être alimenté de façon substantielle pour pouvoir la »driver » dans les meilleures conditions qui soient.
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ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant :
Lecteur CD Esoteric P 05, convertisseur / préamplificateur Esoteric D 05, préamplificateur Naim NAC 202 – bloc de puissance Naim NAP 200, câbles numériques Esprit Structura, de modulation YBA Diamond, et HP Naim.
De très nombreux extraits de musiques ont été écoutés dans des styles fort différents, avec une qualité de prise de son plus ou moins bonne selon les enregistrements.
D’entrée de jeu, avec la 802 Diamond on y va pas par quatre chemins : son principal atout se traduit par un côté très analytique, et une lisibilité exemplaire sur toute la bande passante audible. Associée au système décrit ci-dessus, on ne passe à côté d’aucune imperfection et la moindre faille dans la prise de son est immédiatement rapportée à l’auditeur sans détours.
Est-ce un bien ? je ne saurais le dire, car dans le cas d’enregistrements de haute qualité, on arrive à un degré de pertinence et de présence exceptionnel comme j’ai pu le constater sur le Requiem de Mozart KV 626 dirigé par Herbert Von Karajan . Sur cet extrait, le côté spontané et enveloppant est saisissant et montre la générosité de cette enceinte et sa facilité à vouloir communiquer. La pureté des choeurs et des vocaux solos fait froid dans le dos, même si le côté absolument et totalement naturel n’est peut être pas le meilleur qu’il m’ait été donné d’entendre. Sur les montées en »régime », l’ensemble de l’orchestration reste toujours absolument audible – pas de cafouillage ou un côté brouillon n’est à redouter – tous les instruments sont restitués avec un degré de détail réellement prenant qui confirme l’aspect très aéré de la restitution sonore dans son ensemble.
On retrouvera également cette scène sonore ample, notamment sur des passages un peu chargés du CD Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire, où chaque musicien, chaque plan de l’orchestre, chaque soliste est à sa place et se détache fort bien du reste de la masse orchestrale. A ce titre, la 802 décortique bien chaque instrument de musique qui confirme l’aspect fouillé qu’elle est capable de fournir lorsqu’un petit triangle ou quelques notes de mandoline s’expriment ça et là. Un petit bémol toutefois avec le jeu de violon soliste qui aurait tendance légèrement à filer un peu trop vers le haut du spectre.
Sur l’extrait de la Folia par Gregorio Paniagua , le système fait apparaître des nouveautés que jusqu’ici il n’était pas évident d’appréhender : en effet, un jeu de pizzicato de violons se détache désormais clairement, et le clavecin est ici proposé avec un grain et un fruité tout particuliers qui confirme une restitution d’une extrême finesse, un côté à la fois étincelant et vraiment réaliste.
Une autre excellente surprise sera au rendez vous pour ceux qui recherchent le côté naturel et pur des vocaux. La Nemica d’Amore Fatta Amante de Giovanni Bononcini dirigée par Chiara Banchini traduit absolument bien tout le potentiel dont cette enceinte est capable.
J’ai été émerveillé d’entendre de façon très perceptible la reprise de respiration des interprètes entre chaque phrase, et j’ai apprécié l’absolue conviction qu’ont les choeurs à exprimer leur enthousiasme à chanter la partition. Se superposent aux choeurs un jeu de cordes léger, aérien, d’une magnifique précision, et d’une fabuleuse liberté et une variété de timbres qui ne sont jamais ennuyeuses ou monotones. Sur cet extrait on pourra, de surcroît, juger de l’aspect dégraissé de la restitution, de la bonne homogénéité et de la répartition des plans crédibles et fort bien agencés, confirmant une scène sonore à la fois large, haute, et profonde à souhait.
En guise de conclusion, on ne boudera pas son plaisir en écoutant quelques extraits du Nisi Dominus de Vivaldi par l’English Chamber Orchestra dont la qualité d’interprétation et la prise de son ne font que confirmer la réalisme de cette enceinte, la pureté des vocaux, leur propension à donner de la vie et une belle forme d’humanité, et un aspect chantant qui incite l’auditeur à participer pleinement à « l’exercice » en tapant du pieds, en fredonnant la mélodie, ou carrément à chanter avec le disque.
Les amateurs d’orgue ne resteront pas muets d’admiration en écoutant l’accompagnement de cet instrument, qui délivre une sonorité réaliste, variée, bien mise en évidence, avec en outre des variations nettement perceptibles, subtiles, et savoureuses.
Conclusion :
A lire ces quelques lignes plutôt élogieuses, on pourrait alors croire que la B & W 802 Diamond est une enceinte parfaite. Compte tenu de son prix élevé, et même si elle ne revêt pas de défauts significatifs, certains pourront peut être lui reprocher un registre grave un tout petit peu écourté – au demeurant très lisible et précis, mais aussi parfois une clarté dans le haut du spectre qui prend le dessus dans certains cas particuliers, mais ce n’est pas systématique. Ainsi, cette enceinte s’avère à mon sens délicate à mettre en oeuvre, et mérite quelques égards quand à son association.
Cotations : |
Musicalité : qui va très loin
Appréciation personnelle : adhésion totale
Rapport musicalité – prix :justifié |
Prix : 14000 € (08/2010)
Ecoute réalisée par
Lionel Schmitt
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