B&W DM 805 Diamond
Origine : Grande Bretagne
Enceinte 2 voies / 2 HP – bass-reflex
Sensibilité : 88 dB / 1w / 1m
Impédance nominale : 8 ohms
Puissance admissible : 120 watts
Puissance minimale : 50 watts
Distorsion mesurée : < 1%
Réponse en fréquence : 42 Hz à 33 kHz +/- 3db
Dimensions : ( H x L x P ) 41,8 x 23,8 x 35,1
Voilà, cette fois le sort en est jeté, l’ancienne série 800 de B & W laisse totalement la place à une série 800 toute nouvelle qui prend le suffixe de Diamond. Il n’est peut-être pas utile de faire ici un descriptif détaillé de la conception de cette enceinte, car la philosophie générale a déjà été exposée au travers du compte rendu de la 804 Diamond (dans cette même page), et un descriptif général en est fait sur le site en Français du constructeur . En tout état de cause, la 805 D incarne bien la succession de la très célèbre 805 S dont elle reprend la présentation, mais intègre les tout nouveaux composants décrits par ailleurs, dont le tweeter en diamant et des condensateurs d’origine Mundorf en or / argent / huile réalisés sous cahier des charges B & W.
ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : lecteur CD Esoteric P 05, convertisseur / préamplificateur Esoteric D 05, préamplificateur Naim NAC 202 – bloc de puissance Naim NAP 200, câbles numériques Esprit Structura, de modulation YBA Diamond, et HP Naim.
Une longue après midi d’écoute consacrée à l’écoute de la 805, mais aussi de la 802 du même cru, avec un très large éventail de styles de musiques et d’enregistrements a permis de juger du tout le potentiel de cette enceinte, que l’on ne peut désormais plus réellement classer dans la catégorie des enceintes dites de bibliothèque. En effet, la 805 D se comporte finalement comme une enceinte colonne tant elle déploie une scène sonore ample.
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Test N° 1 – Musique Classique – La Folia – Gregorio Paniagua / Nisi Dominus de Vivaldi par l’English Chamber Orchestra / La Nemica d’Amore fatta Amante de Giovanni Bononcini dirigé par Chiara Banchini / Requiem de Mozart KV 626 par Herbert Von Karajan.
C’est clair et net, la B & W 805 D est faîte pour écouter de la musique classique, mais nous verrons également qu’elle n’est pas exclusivement à l’aise avec ce type de musique. En tout état de cause, et si l’enregistrement est très bon, cette enceinte propose une pureté gobalement confirmée et que je qualifie d’exceptionnelle avec une justesse qui donne des frissons dans le dos dès les premières notes. On a réellement l’impression que le ou les interprètes communient avec l’auditeur tant leur présence apparaît comme évidente dans la salle d’écoute. On entend absolument tout ce qui se passe dans lors de la séance d’enregistrement, et la reprise de respiration de la part des solistes ou des choeurs confirme leur présence à portée d’oreille si je puis m’exprimer ainsi. Tous les extraits confirment cette pureté et cette présence. Sur certains extraits faisant intervenir le clavecin, je suis resté ému par le grain de chaque note et la précision lors de l’attaque des marteaux sur les cordes de l’instrument : c’est réellement déconcertant et criant de vérité, et j’ajoute que cette fameuse précision ne peut jamais être prise en défaut. Le jeu des cordes et notamment des nappes de violons prend très bien sa place dans la pièce d’écoute avec un dosage quasiment parfait et une élégance assez peu commune traduisant du même coup la magnifique transparence de cette enceinte. J’ai été séduit par le nombre de subtiles variations de la part des différents orchestres et musiciens, de la légèreté des violons, et la présence en fond mais distinctement mis en valeur du jeu d’orgue, notamment sur le Nisi Dominus de Vivaldi. On aurait pu craindre un peu de frustration au niveau du registre grave, et ce en pensant au volume de l’enceinte; il n’en est rien : la 805 D n’est pas du tout timide sur ce registre et en donne suffisamment pour paraître crédible, et cela se remarque assez bien sur le Requiem de Mozart avec, entre autres, les coups de percussions qui ont un poids et une lisibilité qui n’a rien à envier à des enceintes de volume supérieur. Ici et nouvelle fois, les choeurs s’expriment avec une liberté toute particulière et une franchise à laisser l’auditeur sans voix (c’est le cas de le dire); alors on se tait et on écoute.
Côté détail, finesse, on peut les apprécier ces traits de caractère sans crainte de frustration avec la Folia de Gregorio Panigua où rien n’est laissé de côté : le pizzicato de violon et le clavecin sont reproduits avec une justesse et des timbres criants de vérité et une précision confirmée. Ensuite, il faut noter l’absence totale de toutes traces d’agressivité, et il est à noter de surcroit que la restitution s’avère très douce et particulièrement suave à l’inverse d’ailleurs de la 802 et la 804 qui font preuve de plus de « mordant », et en tout cas propose une restitution assez différente.
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Test N° 2 – Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – Volume 2
L’écoute de ce disque enregistré en public confirme encore une fois que cette B & W 805 D est »robuste » à toutes épreuves; je veux dire par là qu’elle accuse le coup lors des grandes montées en puissance de l’Orchestre National des Pays de Loire. Aucun affolement n’est à craindre, aucune distorsion n’est à redouter, aucun tassement de la dynamique n’a été relevé. La 805 D s’exprime avec beaucoup de liberté et d’ampleur. J’ai particulièrement apprécié une légère forme de chaleur sur les choeurs et les vocaux solos, qui marquent au demeurant une différence avec la 802 D et la 804 D. Ces choeurs sont restitués avec puissance et détermination, comme les vocaux des solistes qui impose leur présence et au travers d’une humanité inouïe, avec cette pureté très remarquée sur les morceaux lyriques classiques évoqués dans le paragraphe précédent. Les percussions confirment la précision et la rapidité d’exécution : tout est distinctement »restranscrit ». La 805 est tout aussi analytique que ces deux grandes soeurs, mais elle sonne tout de même de façon peut-être plus élégante à mon goût personnel. Elle ne rajoute rien aux timbres des instruments de musique dont elle respecte la teinte musicale. Le »dosage » des instruments de musique et la très belle transparence mettent en évidence la sonorité du petit triangle qui teinte ça et là, le très beau grain du cromorne et du violon soliste (pourtant électrifié) qui s’expriment avec facilité et discernement. Les sections de cordes et de cuivres sont particulièrement à l’honneur et nous montrent bien les aptitudes à favoriser la fluidité de cette enceinte que l’on arrive décidément pas à prendre en défaut. Côté grave, on constate une ligne de basse profonde (toutes proportions gardées) mais aussi très précise, et donc particulièrement lisible. On retrouve d’ailleurs cette qualité sur les jeux de cymbales et le jeu du violon soliste. On notera enfin que sur les passages complexes et chargés, la 805 D n’accroche jamais et les enchaînements sont tout simplement fort bien maîtrisés, offrant de surcroît une magnifique »spatialisation » permettant de revendiquer une ampleur qui n’appelle pas de critiques objectives ou subjectives.
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Test N° 3 : CD Test Onkyo – Jazz Cool par Harthur H / Misa Criolla – Kyrie d’Ariel Ramirez
Le disque test assez rare est d’une prise de son quasiment sans défaut. Avec le morceau Jazz Cool par Harthur H. ont pourra apprécier la dimension du piano et surtout la précision de son jeu qui confirme la réalité étonnante sur laquelle je me suis déjà étendu. Les amateurs de jazz apprécieront par ailleurs le jeu de la guitare basse d’une précision elle aussi redoutable, mais aussi un velouté sans précédent. La batterie claque avec enthousiasme, s’oppose et se mêle à la fois avec les quelques interventions de violons qui n’accusent aucune forme d’agressivité, mais joue avec un subtile fruité. La trompette très propre et très fluide fait son entrée avec surprise sans crispation, avec une très belle spontanéité. Le chanteur s’exprime avec une formidable présence dans la salle d’écoute. Le côté naturel prédomine très clairement, sans voile, sans opacité d’aucune sorte. Un nouvel instrument apparaît encore : une flûte traversière qui joue sur la troisième octave vient s’ajouter et répondre au violon créant une nouvelle fois l’effet de surprise au niveau de son intervention et la justesse de timbre que procure les interventions de ces instruments.
Le morceau de bravoure revient au Kyrie de la Misa Criolla d’Ariel Ramirez. Pour tout dire, là, je suis resté scotché à mon fauteuil d’écoute. Réellement magnifique ! le réalisme est ici à son apogée. Quelle pureté sur les choeurs et le vocal solo. Une fois de plus, on a l’impression que la chorale joue pour nous à quelques mètres des auditeurs avec ce sentiment de présence qui n’appartient qu’aux grands systèmes audio. Pour l’heure, je dois avouer que le frisson m’est monté du bas du dos, tant l’émotion est grande. Les choeurs sont d’une justesse exceptionnelle et d’une générosité sans précédent. On perçoit beaucoup d’air entre les interprètes, on entend très distinctement la reprise de souffle des choristes entre chaque phrase, et surtout aucun sifflement n’est perceptible sur les » S ».
Conclusion :
En guise de conclusion, je dirais que la B & W 804 Diamond arrive au bon moment, car elle apporte une forme de nouveauté, chez B & W bien sûr, mais chez les constructeurs d’enceintes acoustiques en général. Le premier qualificatif qui vient à l’esprit est, sans aucun doute, la pureté. En effet, avec ce modèle (et tous ceux de la gamme Diamond), la 804 n’est à aucun moment prise en défaut, et ne décevra pas ceux qui recherchent une forme de réalisme, car elle a toutes les qualités requises pour accompagner un système audio de haut niveau.
Je précise aussi que la 804 Diamond n’en fait pas trop, elle sait gérer agréablement toutes formes de modulation. Elle fait preuve d’une excellente maîtrise des instruments, des voix, des registres, des impulsions, et s’exprime de façon très libre et très fluide, sans accroc, ni fausses notes. Elle gère les rythmes avec respect, et rend hommage aux meilleurs enregistrements qu’elle restitue avec élégance.
Synthèse : | Musicalité : fine et noble sur toute la ligne Appréciation personnelle : convaincu Rapport musicalité – prix : justifié |
Prix : 4 500 € ( 06/2010 )
Test d’écoute réalisée par
Lionel Schmitt