ATOHM Sirocco 1.24

Écoute et impressions  :

Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :

– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Préamplificateurs phono MOON 310 LP Mk2
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur 2 x 400 VA
– Câbles de modulation YBA Glass, ESPRIT Beta 8G et VAN DEN HUL The Orchid
– Câbles HP YBA Diamond & ATOHM ZEF MINI 2 X 3,5m

Pour l’alimentation secteur : filtre secteur LAB12 Gordian & cable de tête Knack Mk2, barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.

En complément, les dernières heures d’écoutes ont été effectuées avec le tout nouvel ensemble QUAD 33 & 303.

• CD sélectionnés : Beatles go Baroque – Peter Breiner – The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film – Symphonie des Jouets – Léopold Mozart ~ direction : Jean-François Paillard – Symphonie des Jouets, Promenade en traineau – Léopold Mozart ~ direction : Sir Neville Marriner – Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell – Jardins d’hiver ~ Lucienne Renaudin Vary & l’orchestre de chambre de Paris – Stereo Concert Series ~ Decca Phase 4 – Indiscretion ~ The Curious Bards – Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Suite Symphonique Opus 60 « Lieutenant Kijé » – Sergey Prokofiev ~ Direction : Yuri Simonov & The Royal Philharmonic Orchestra  – The Glory that was Gershwin ~ Frank Chacksfield – Ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra ~ Richard Strauss –  Meedle ~ PinkFloyd – Quiet Nights ~ Diana Krall – Rive Droite – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lindon ~ bande originale du film – Mozart par l’ensemble Zefiro ~ Direction Alfredo Bernardini – Two Pianos in Hollywood ~ Ronnie Aldrich & London Festival Orchestra – Prodiges ~ Camille Berthollet – Midwinter Night’s Dream & A Moveable Musical Feast ~ Loreena McKennitt – Naim CD test  Sampler N°6 – Sonates Kk 87 de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek  – Les Marquises ~ Jacques Brel – Toccata & Fugue – Jean-Sébastien Bach ~ transcription et direction d’orchestre : Léopold Stokowski – Les Marquises ~ Jacques Brel – Epics : The History of World ~ Orchestre Philharmonique de Prague & Chœurs – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida, etc…

• Vinyles sélectionnés : Les 4 Saisons ~ Antonio Vivaldi : Renaud Capuçon et l’Orchestre De Chambre de Lausanne – Saint Kilda Wedding ~ Ossian – Quiet Nights ~ Diana  Krall – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Soul Bossa Nova ~ Quincy Jones – Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing – Barry Lindon ~ bande originale du film – La découverte ou l’ignorance ~ Tri Yann – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten – Holliwood – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Ted Heath salutes Benny Goodmann – The Complete ~ Mike Oldfield – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Contrastes ~ Pachacamac – Guitar Genius ~ Chet Atkins – All Time Favorite Melodies of Japan  – Le Vaisseau de Pierre ~ Tri Yann – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire Alain, etc…

Nature des timbres – capacités d’analyse

Registre aigu

• Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens (CD)

Grand spécialiste, mondialement reconnu pour la conception et la réalisation de ses haut-parleurs, on peut dire que ATOHM profite de son expérience pour l’appliquer à ses propres enceintes acoustiques. La première à bénéficier de cette technologie de pointe est la Sirocco 1.24.

Je qualifierai le tweeter à haut rendement WSD20 DND 04F de « diabolique » dans la manière de se comporter.

Si vous recherchez une enceinte acoustique qui puisse filer le plus haut possible dans les fréquences, alors la Sirocco répondra sans contestation à votre cahier des charges personnel. Les propriétés de ce transducteur sont doubles : la première est effectivement de s’aventuer à des fréquences stratosphériques avec un mouvement aérien et une facilité déconcertante. La seconde propriété est d’appréhender ces fréquences sans surligner le message sonore.

Nous arrivons dès lors à un équilibre subjectif qui allie un message sonore « affûté » tout préservant la douceur. Bien entendu, ces paramètres peuvent évoluer en fonction de la pièce d’écoute et aussi en fonction de l’amplificateur, des câbles HP et de la source. Il n’est nullement recommandé d’avoir recours à un amplificateur qui a tendance à s’étirer ou à « grincer » sur le haut du spectre. Un amplificateur neutre, linéaire et équilibré sera fort bien venu.

Si besoin, l’utilisateur pourra personnaliser la « réponse » selon ses préférences et les conditions acoustiques spécifiques de son environnement, grâce à un réglage placé en face arrière. Celui-ci est constitué par un réseau d’atténuation commutable en 3 positions, par pas de 2 dB.

Ceci dit, la franchise d’expression s’apprécie en premier lieu sur les cuivres qui « tapissent » les différents thèmes de l’album Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens. La trompette, la trompette bouchée, et le violon teintent de façon étincelante avec cette « flamme » toute particulière qui ces instruments. Le côté patiné à l’ancienne fait un excellent ménage avec leur sonorité éclatante.

Pour ma part, mon attention a été également retenue par la texture et le grain du violon soliste. Ce violon, à la nature fruitée, sévit dans la pièce d’écoute avec une précision extraordinaire et un filé qui préserve sa texture soyeuse. Le contact entre l’archet et les cordes du violon en deviennent déconcertants de vérité.

La fabuleuse clarté qu’est en mesure de procurer cette enceinte acoustique est à corréler avec le détourage des instruments et des voix. Inutile de la prendre en défaut : tous les instruments sont reproduits sans aucune forme de flou ou d’approximation. Le détourage est réglé au cordeau. Cela induit une formulation fruitée absolument « craquante », croustillante, et pour tout dire de haute distinction sur ce registre.

Registre médium & transparence

• Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell (CD)

Dans la continuité de ce qui précède, nous pouvons en déduire que la transparence fait partie du « package » des qualités d’analyse de cette enceinte acoustique.

Sirocco 1.24 extrait l’intégralité du message sonore. Pour l’illustrer, nous pouvons nous appuyer sur The Cliveland Boroque Orchestra dirigé par Jeannette Sorel où se mêlent le son du clavecin à  une large palette de coloris de l’ensemble à cordes qu’elle dirige. Le clavecin se détache spontanément du flot orchestral : inutile de tendre l’oreille. Ce clavecin pétille dans la pièce d’écoute. On en ressent son rythme, ses teintes à la fois mattes et plus « piquées », son grain « noble » et son sens de la répartie face à l’orchestre.

La transition entre les notes aigües et intermédiaires est prodigieusement assurée. Pas de creux, pas davantage de bosses. Les mélodies évoluent dans le temps et l’espace sans « accident » – c’est une musicalité cohérente qui nous est offerte. Les coups d’archets sur les altos et violoncelles sont reproduits avec une telle acuité que l’on peut qualifier le degré de transparence comme cristallin. Comme Jeannette Sorrell se met au service des grands compositeurs, Sirocco 1.24 se met au service de la musique. 

• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m)

Les sections vocales sont une des meilleures façons de cerner le tempérament d’une enceinte acoustique. Celles-ci « gravitent » dans les fréquences « intermédiaires », qui plus est, autours de la fréquence de coupure.

L’album Nameless de Dominique Fils-Aimé dans sa version vinyle pressé en 45 tours par minute est une référence. Le soumette aux enceintes acoustiques ATOHM Sirocco 1.24 est une véritable gageure.

La voix soliste de Dominique Fils-Aimé resplendit dans l’environnement d’écoute. Sa diffusion 100% naturelle est absolument divine. Son authenticité et sa présence sont dues à une diction parfaite, où la chaleur humaine et la sensualité se ressentent de bout en bout. Encore faut-il que les enceintes acoustiques soient en mesure de s’adapter. Soyez rassurés, elles le sont car aucune trace de stridence sur les « S » n’a été relevée. La musique s’écoule avec une fluidité qui met bien en exergue le phrasé de l’artiste et, par le fait même, tout son talent.

La musique nous est proposée comme à travers un « livre ouvert ». Grâce à cette enceinte, on décèle toutes les « intentions » de l’artiste, et même celles qu’elle tente de dissimuler. Aussi, j’assimilerais volontiers Sirocco 1.24 à la Voix de son Maître.

Registre grave

• Meedle ~ PinkFloyd (CD)

Qu’on le veuille ou non, le registre grave est toujours une épreuve délicate pour une enceinte compacte. La fréquence de 46 Hz laisse présager des résultats qui conviennent à pratiquement à tous les instruments de musique qui s’aventurent aux alentours de cette fréquence.

Fort de son diamètre de 12 centimètres et de sa surface émissive de 104,9 cm² le haut-parleur de grave / médium fait des merveilles. Ce haut-parleur ne fera pas défaut lorsqu’il est confronté à la guitare basse de Roger Waters sur One of These Days. Cette enceinte compacte se balade dans le répertoire de Pink Floyd comme s’il s’agissait, pour elle, d’une promenade de santé.

Le bas du spectre atteint la profondeur attendue sans atténuation. L’expression est notamment vive, la reproduction s’effectue avec une agilité absolument remarquable.  Pas de forme boulimique, mais une reproduction à la fois pleine et d’une superbe densité. Le suivi mélodique est reproduit avec une justesse exempte de toute forme d’approximation. Le grave n’est pas jamais démonstratif, et encore moins enrobé. Il est bien charpenté et empreint d’une propreté qui dévoile une ligne de guitare basse à la lisibilité exemplaire.

La batterie contribue à donner du poids à l’extrait musical, juste ce qu’il faut. Les coups de batterie sont francs et nets, comme le démontre l’impact du marteau sur la peau de la grosse caisse. Dans l’esprit des capacités d’analyse sur tout le spectre audible, nous bénéficions d’une sonorité particulièrement organique.

L’enceinte se prête facilement aux jeux des fougueux rythmes de Pink Floyd en déployant une musicalité bien cadencée, « puissante » en conservant une image d’une stabilité stoïque, et une assise indéfectible, y compris à niveau d’écoute élevé.

Espace – image et scène sonores

• Barry Lyndon ~ bande originale du film (CD & vinyle)

Si vos exigences personnelles vous poussent à obtenir absolument une scène sonore ample avec la contrainte d’une pièce d’écoute de petite dimension. Alors la Sirocco 1.24 est faite pour vous. Elle ne sera jamais un frein aux « possibilité » d’extension de l’image. J’aurais même tendance à penser que ce sont l’amplificateur, les câbles, et dans une moindre mesure, les sources qui vont limiter l’étendu du spectre sonore, par leur d’adéquation avec la « personnalité » de ce modèle.

J’imagine qu’en regard du prix compétitif, nous aurions tendance à nous limiter des amplificateurs intégrés de prix attractif qui accusent des limites en matière de spatialisation. C’est une erreur d’opérer un choix sur cette base. Cette enceinte est capable d’être mariée à des amplificateurs de gamme élevée. Sur ce point, elle peut aussi être installée dans des espaces de moyenne à grande dimension. Le plaisir de l’écoute n’en sera que meilleur.

Lorsque l’on « attaque » des extraits musicaux de « grande envergure », tels que la Sarabande de Haendel, on se rend vite compte que l’ampleur permet de remplir l’espace d’écoute, qu’il soit petit ou grand (toutes proportions gardées). La Sirocco 1.24 a toute même besoin d’air pour respirer. Malgré les évents placés sous l’ébénisterie, quelques précautions s’imposent. Je recommande de travailler sur son emplacement en l’éloignant des murs arrières et latéraux d’au moins 30 à 40 centimètres. Pour bénéficier d’une profondeur de champ significative, je suggère également que l’auditeur soit éloigné d’environ 3 mètres.

Si ces quelques critères sont respectés, alors vous aurez droit à un « volume sonore » inversement proportionnel aux dimensions de l’enceinte et surtout bien supérieur à celui de colonnes, parfois, de catégorie supérieure !

Cela dit, la Sarabande de Haendel « s’émancipe » par une reproduction holographique, aérée et démunie de toute forme de contraintes. Le spectre en largeur est généreux et le milieu de l’espace sonore est très bien documenté. De plus, ce qui est intéressant, ce sont les différents contrastes qui prennent réellement forme devant l’auditeur. Ainsi, l’étagement des plans est bien structuré. Les contrebasses et violoncelles en bas au premier plan, les violons se superposent au-dessus au second plan. Les instruments plus ténus tel que le clavecin émergent distinctement de la masse orchestrale. Chaque groupe d’instruments se détache de l’autre libérant ainsi le potentiel d’expression. Quel que soit l’intensité orchestrale, nous sentons qu’il y a beaucoup d’air entre les musiciens. S’agissant de la présentation tri-dimensionnelle, nous obtenons une magnifique profondeur de champ, qui, le cas échéant, dépend grandement dépendre de la position de l’auditeur face aux enceintes acoustiques.

Capacités de réaction – dynamique – rigueur

• Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida (CD)

Faire « chanter » une enceinte acoustique n’est pas simple. L’exercice devient alors plus complexe lorsque sa taille est réduite. Les contraintes liées à un petit format ne permettent pas toujours d’obtenir un résultat cohérent. De plus, si l’amplificateur manque un peu d’ampères et que l’enceinte a une sensibilité faible, nous avons toutes les chances d’obtenir une musicalité non exempte de défauts.

Malgré sa sensibilité de 88,5 dB, notre « compétitrice » du jour n’est pas difficile à driver. Sa rapidité d’exécution se confirme largement. Collaboration du The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida et en particulier les thèmes de Valéria et One Note Samba nous apprennent beaucoup de choses.

Autant, le dire tout suite : Sirocco 1.24 est enceinte acoustique qui réagit au quart de tour. Elle fait face à toutes sortes de difficultés imposées par ces extraits réputés complexes à reproduire correctement. Elle surmonte toutes les anicroches qui se trouvent sur son chemin, à commencer par le très complexe jeu de vibraphone. La reproduction est vive, éclatante, devrais-je même dire. Les changements de tonalités et d’intensité incessants ne laissent aucun doute sur ses aptitudes à l’agilité. Pas l’ombre d’un affolement, encore moins de distorsion. L’enchaînement des phrases musicales s’effectue avec une belle facilité doublée d’une grande rigueur. Nous bénéficions alors des multiples facettes et couleurs de cet instrument de musique, pour le moins « infernal » dans son comportement.

Par le piano et la contrebasse, nous décelons également d’impressionnantes capacités à réagir promptement. Les attaques du piano sont franches et nettes. De surcroît, elles sont minutieusement dosées selon les notes. Pas de traces de traînage. Cette enceinte acoustique, vivace de nature, a un sens du rythme inné.

Et pour couronner le tout, l’excellente surprise nous vient de la contrebasse qui déploie son énergie avec la volonté d’assurer une dynamique étonnante. Elle ne s’impose pas forcément de manière à prendre le dessus. La conception de l’enceinte lui permet de rester à sa place. Elle surprend aussi par son suivi mélodique, sa profondeur dans le grave, sa précision et la manière qu’a le musicien d’exercer son art en pinçant chaque corde ou en plaquant ses accords.

Séquence plaisir d’écoute – émotion – sens de l’expression

• Toccata & Fugue en Ré Minieur – Jean-Sébastien Bach interprétée aux grandes orgues par Marie-Claire  Alain (vinyle)

Jean-Sébastien Bach, Marie-Claire Alain et Atohm  Sirocco 1.24 : les trois créateurs d’émotions musicales sont réunis pour vous faire passer les meilleurs moments musicaux, ceux qui vous laissent des souvenirs impérissables.

Parmi les nombreuses pages pour orgue signées Jean-Sébastien Bach, il y a cette incontournable Toccata & Fugue en Ré Minieur BWV 565 « maniée » d’une main de maître par l’organiste. Si en plus, les enceintes acoustiques s’en mêlent, alors vous obtiendrez une reproduction tout simplement captivante. L’orgue se met à jouer devant vous et vous prend avec lui dans ce tourbillon de couleurs et de contrastes qui vous scotchent à votre fauteuil d’écoute. Les Sirocco 1.24 ont cette vertu de vous faire profiter à la fois du talent de Marie-Claire Alain et aussi de cette pureté toute particulière qui émane des tuyaux de l’orgue.

Par ailleurs, nous disposons d’une force, d’une puissance et, pour tout dire d’un sacré panache qui procurera ce petit frisson de bonheur à tous ceux qui sont sensibles à la beauté de ce répertoire.

La fugue en Sol Mineur BWV 578 s’écoute religieusement. D’ailleurs, cette enceinte acoustique vous y invite grandement. Elle n’a pas son pareil pour apporter cette bouffées d’oxygène et cette fraîcheur qui caractérisent les compositions pour orgue de Bach.

Les autres extraits musicaux suscitent les mêmes sensations de bien-être. Sirocco 1.24 est vraiment douée pour faire un focus sur les  multiples facettes de ce prestigieux instrument de musique, incluant les fréquences les plus graves. Des tuttis au souffle le plus faible, on ressent parfaitement que ce répertoire a une âme. A aucun moment, je n’ai eu le sentiment d’écouter un système audio. Sirocco réussit ce prodige de le faire oublier au seul profit de la musique. Son secret : sa faculté à diffuser une sonorité ouverte.

• Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani (CD)

Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien et Vincent Peirani ont créé un répertoire qui est un peu comme une fenêtre ouverte sur le monde. Leur musique est un savant cocktail de cultures musicales issues d’airs populaires, mélodies traditionnelles d’Afrique ou d’Europe de l’Est et Jazz contemporain. 

Par son tempérament lumineux, Sirocco 1.24 dévoile sans filtre tout le contenu de ce répertoire riche en évènements. La sonorité de la Kora (instrument à corde Malien constitué d’une volumineuse demi-calebasse en guise de caisse de résonance et de 21 cordes) est simplement magique. Les notes s’égrènent dans le temps et l’espace avec une « docilité » semblable à celle d’une harpe. Mais, plus que tout, elles résonnent dans votre environnement avec légèreté provoquée par le doigté agile de Ballaké Sissoko qui s’emploie à faire vibrer chacune d’elle avec une tonalité subtilement différente, parfois à peine audible. 

Il faut dire que cette enceinte a un sens poussée de la nuance. Ceci permet d’entendre ces micro variations qui donnent encore plus de sens à la mélodie. Vous allez me répondre que Sirocco n’est pas un cas isolé, cependant, elle affiche un rendu sonore qui fait preuve de discernement sur de toutes minuscules informations parfois dissimulées par des concurrentes qui ont, pourtant, pignon sur rue.

• Les Marquises ~ Jacques Brel (CD & vinyle)

Comme l’écrivit en son temps Jacques Brel dans le dernier couplet Les Marquises « Gémir n’est pas de mise aux Marquises« . C’est exactement l’effet qui me vient à l’esprit à l’écoute de cette chanson avec les ATOHM Sirocco 1.24

Cette enceinte « épouse » parfaitement le style poétique de l’auteur / compositeur / interprète. Ce faisant, la petite Française constitue un relai de premier plan entre l’artiste et l’auditeur. La voix de l’artiste n’est pas uniquement belle, elle revêt un aspect naturel et physiologique. On y reconnaît immédiatement le ton guttural et particulièrement expressif.

Elle est marquée par diverses nuances largement repérées sur la formulation des phrases, les reprises de respiration et plus généralement dans la manière d’interpréter les paroles. Le tempérament « résolvant » sur les fréquences médium mettent en lumière une grande quantité d’informations, celles qui sont essentielles pour créer l’intimité qui lie l’interprète à l’auditeur.

Et puis, il y a cet accompagnement musical qui se détache de la section vocale avec une volupté incroyable, notamment sur Les Marquises ou encore La Ville S’endormait. 

Chaque mesure, chaque instrument a été choisi pour coller à chaque couplet, ajoutant une part de réalisme qui n’échappe pas à cette enceinte acoustique.

« La pluie est traversière » tout comme la flûte du même nom, « et l’alizé se brise » au son du chapelet des notes de harpe qui s’égrènent avec une majestuosité et une délicatesse inouïes.  Le flux mélodieux des violons nous berce à la façon de « ces pirogues qui s’en vont et s’en viennent ». Avec son sens de l’harmonie, Sirocco 1.24 est une enceinte acoustique « évocatrice » de grandes et belles sensations émotionnelles

Conclusion :

A l’heure du bilan, ATOHM Sirocco 1.24 nous en apprend énormément sur le contenu des bons enregistrements. Elle coche absolument toutes les cases pour délivrer une musicalité riche en substance et en évènements de toutes natures.

Il faut aussi avoir à l’esprit que cette enceinte démontre qu’elle n’est pas exclusivement destinée à accompagner des systèmes de début / milieu de gamme. A mon sens, elle est aussi destinée à accompagner des électroniques et sources de gamme élevée.

Une fois branchée et bien mise en œuvre, il sera absolument impossible de s’en « détacher ». Aussi, Sirocco 1.24 fait partie des enceintes acoustiques que je recommande sans restriction !

Prix : 1690 €  la paire (07/2025)