Origine : France
Amplificateur intégré – Dac – Streamer
Puissance : 2 x 35 Watts / 8 Ω & 2 x 65 Watts / 4 Ω
Réponse en fréquences : 20 Hz à 20 kHz à -3 dB
Taux de distorsion : 0,005% pour 1 Watt
2 entrées ligne RCA
1 entrée numérique optique Toslink
1 entrée numérique USB A (lecture de médias sur support de stockage)
1 port Ethernet RJ45
1 connexion antenne externe
1 sortie Subwoofer
Le monde, en général, change, celui de la HI-FI évolue inéluctablement lui aussi, et beaucoup d’audiophiles souhaitent accéder à une musicalité de qualité sans sombrer dans des budgets astronomiques. Les mêmes attachent également une importance à certaines fonctionnalités, notamment l’accès direct aux plateformes de streaming.
Si ce genre de produits pullulent en ce moment, commercialisés à des tarifs plus attractifs les uns que les autres, il faut se rendre à l’évidence, peu d’entre eux méritent que l’on s’y intéresse de trop près.
Basée dans la région de Lille, une jeune équipe de passionnés se lance dans une aventure : celle de proposer des produits à la portée du plus grand nombre. Animée actuellement par une équipe motivée de 6 personnes, la marque OCTAVIO a pour principale ambition d’améliorer et faciliter l’écoute de la musique à domicile en redonnant vie à des systèmes audio, tout en se basant sur les meilleures technologies. L’équipe d’ingénieurs assure les développements logiciels, la conception électronique et naturellement l’assemblage des produits.
Parmi ses créations, l’amplificateur – Dac – Streamer AMP suscite la curiosité. AMP est un produit de taille réduite (19,6 x 19,6 x 3,9 centimètres), facilement logeable. Cette taille vise également à minimiser le trajet du signal et contribuer à contenir les éventuelles vibrations inhérentes au fonctionnement de l’amplificateur.
De présentation simple et sympathique, toute l’électronique est insérée dans un châssis en aluminium anodisé et en acier inoxydable d’une belle finition. L’ensemble repose sur des 4 pieds en caoutchouc. La face avant regroupe les fonctions vitales : un commutateur de mise sous tension, un sélecteur de sources servant également de mode de configuration et un réglage de volume sonore en aluminium. Pour le potentiomètre, OCTAVIO a opté un modèle Bourns fort agréable à utiliser. Au milieu, une série d’indicateurs lumineux de couleurs nous renseignent sur la source utilisée (numérique ou analogique).
Un petit regret cependant : l’absence de télécommande pour piloter l’ensemble de ces fonctions.
Le cœur du réacteur, c’est à dire l’amplification, repose sur un module Texas Instruments TPA 3250 fonctionnant en Classe D pour un rendement fixé à 92% et une puissance de sortie de 2 x 35 Watts / 8 Ω et 2 x 65 Watts / 4 Ω. Il s’agit d’un choix assumé par l’équipe de conception. Cette puissance est obtenue avec l’alimentation en boîtier séparé d’une valeur 24 Volts.
OCTAVIO propose une alimentation « dopée » de 32 Volts qui a pour objet de porter la puissance à 2 x 60 Watts / 8 Ω et 2 x 100 Watts / 4 Ω.
La section Dac est confiée à une puce Burr-Brown PCM 1798 pouvant traiter les signaux jusqu’à 24 bits / 192 kHz. Elle est implantée sur un circuit à l’architecture différentielle pour garantir un son filtré et sans perturbations.
AMP vous donnera accès à de nombreux services de Streaming tels que Qobuz, Deezer, Tidal, Apple Music, Spotify et Amazon Music selon leurs formats respectifs et les applications proposées (AirPlay 2, Spotify Connect, Tidal Connect). Il prend en charge les formats audio FLAC, OGG, ALAC, WMA, APE et MP3.
Vous pourrez aussi naviguer en toute simplicité dans l’application mobile Octavio Virtuose et retrouvez tous vos contenus audio dans une interface adaptée et ergonomique. AMP est donc un amplificateur connecté totalement dans l’ère du temps aux possibilités d’exploitation étendues.
Le système électronique d’Octavio AMP est doté de la technologie Sound Filter. Ce procédé analyse le signal diffusé dans Octavio AMP et le compare au signal de sortie avant qu’il soit diffusé à vos enceintes pour en soustraire tout parasite ou perturbation potentielle, vous garantissant un son clair et précis.
L’arrière du boîtier laisse une place importante aux 4 bornes HP solidement arrimées sur le châssis, acceptant le câble nu de forte section, les fourches et fiches banane. A souligner que le concepteur n’a pas lésiné sur la qualité de ces connecteurs, de bonne facture.
L’espace restant disponible est partagé entre 2 entrées analogiques haut niveau sur connecteurs RCA, 1 entrée numérique optique Toslink, 1 entrée numérique USB A (lecture de médias sur support de stockage), 1 port Ethernet RJ45, 1 connexion antenne externe, 1 sortie Subwoofer.
OCTAVIO AMP & RECITAL AUDIO Mutine Hefa EX : un système harmonieux
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– Platine vinyle REGA RP 8 & cellule REGA MC Ania
– Préamplificateur phono MOON 310 LP Mk2
– Lecteur CD YBA Classic Player 2
– Enceintes acoustiques PE LEON Kantor
– Enceintes acoustiques RECITAL Audio Mutine Hefa EX
– Enceintes acoustiques HARBETH P3 ESR XD
– Câbles de modulation asymétriques ESPRIT Beta 8G 2019, VAN DEN HUL the Orchid
– Câbles HP Beta 8G 2019
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur de tête FURUTECH G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• CD sélectionnés : Swinging the Big Band ~ Quincy Jones – Naim CD test Sampler N°6 – Meedle ~ PinkFloyd – Jazz på svenska ~ Jan Johansson – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – Tri Yann – la tradition symphonique avec l’Orchestre National des Pays de la Loire Vol.1 & Vol.2 ~ Direction d’orchestre : Hubert Soudant – If I Should Fall from Grace with God & « The Best » ~ The Pogues – Les Marquises ~ Jacques Brel – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Rive Gauche ~ Swing Band meets Daniel Huck (Edition Passavant Music) – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – Quiet Nights ~ Diana Krall – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Barry Lyndon ~ bande originale du film, etc..
• Vinyles sélectionnés : Nameless & Stay Tuned ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing (Edition Rega) – Barry Lindon ~ bande originale du film – Soul Bossa Nova ~ Quincy Jones – Quiet Nights ~ Diana Krall – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – « Jalousie » par Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Les mouettes s’battent ~ Gwendal Vol. 4, etc…
• Extraits dématérialisés (format WMA – stockage clé USB) : La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – If I Should Fall from Grace with God & « The Best » ~ The Pogues – Take Five ~ Dave Brubeck Quartet – Pan Ha Diskan ~ Gwendal – The Wall ~ Pink Floyd – Again ~ Alan Stivell, etc..
Remarque : L’objectif de ce banc d’essai n’est pas de vérifier les possibilités d’exploitation ni la connectivité, mais davantage de cerner le tempérament musical de cet appareil dans son ensemble, dans les conditions habituelles d’analyse.
Esthétique sonore – philosophie musicale
Registre aigu
• Swinging the Big Band ~ Quincy Jones
L’entrée en matière est plutôt réussie. Cet amplificateur nous gratifie d’une reproduction sonore chaleureuse, qui finalement, est le propre des amplificateurs en configurés en Classe D.
On décèle une touche de rondeur qui sied bien à certains extraits issus de l’album Swinging the Big Band ~ Quincy Jones où les cuivres règnent en maître et sont parfois aiguisés à l’extrême eu égard à l’époque de la prise de son. Cette sonorité se veut également feutrée. Cela ne nuit pas forcément à la capacité d’analyse de l’AMP. Sans toutefois aller fréquenter les fréquences les plus hautes, notre « compétiteur » français permet de laisser les aigus s’exprimer à haute et intelligible voix. On appréciera ce comportement tant sur les timbres des trompètes, saxophones, trombones, le vibraphone et les coups de cymbales qui ressortent avec une belle finesse.
Qu’il s’agisse de Caravan, Take Five ou Desafindo, nous bénéficions d’une restitution agréable qui n’agresse pas l’oreille même à fort niveau d’écoute. Les partitions se déroulent avec une onctuosité qui renforce l’aspect lustré des cuivres. Si le degré d’ouverture apparaît un peu plus limité qu’avec d’autres produits de catégorie bien supérieure, nous verrons que globalement AMP tire bien son épingle du jeu en distillant un message musical documenté, qui selon les prises de sons et pressages, pourra même surprendre les plus sceptiques ou les plus exigeants en matière de pertinence de capacités d’analyse.
Registre médium
• Naim CD test Sampler N°6
Privilégiant davantage les fréquences médium, AMP se veut mélodieux, donnant en tout cas le sentiment qu’il se passe quelque chose dans la pièce d’écoute. AMP n’est pas l’amplificateur le plus précis ni le plus neutre. Cependant, il fait son travail proprement : cela permet de pouvoir bénéficier des superbes prises de sons qui figurent sur l’album CD test Sampler N°6 édité par Naim.
Toutes les subtilités ne sautent pas immédiatement aux yeux (aux oreilles), mais il serait inexact de mentionner que cet amplificateur simplifie le message musical, comme nous pouvons souvent le rencontrer sur des électroniques concurrentes d’origine 100% Asiatiques.
L’écoute de Tears of Joy et Anna d’Antonio Forcione est à mon sens « digne de confiance » pour un amplificateur de cette catégorie et de ce prix. Plutôt habitué à auditionner des amplificateurs de gamme supérieure, j’attendais un détourage des instruments et voix plus « affiné ». Toutefois, le jeu de guitare est clairement retranscrit et les percussions qui l’accompagnent affichent leur présence et leur magie sans altération notable. Nous entendons distinctement les frets de guitare et la manière dont Antonio Forcione passe ses accords avec toute la maîtrise qui le caractérise.
Registre grave
• Meedle ~ PinkFloyd
Le registre grave surprend à plus d’un titre. Je lui reconnais volontiers plusieurs vertus. Tout d’abord, AMP ne se prive pas d’aller explorer spontanément les soubassements, sans limite apparente. Cependant, j’ai eu le sentiment d’une emprunte un peu enrobée qu’il appartiendra à chacun d’apprécier à sa juste valeur. L’association avec des enceintes compactes plus « courtes » dans le bas du spectre nous confortera sur ce sentiment d’obtenir un grave convainquant et même plutôt « affirmé ».
Aussi, les amateurs de Pink Floyd se délecteront du jeu et de la sonorité de la guitare basse de Rogers Waters qui sévit sur One of These Days. L’expression de cette basse, doublée lors de la prise de son, se montre en outre diablement expressive. Rien à redire sur sa texture : celle-ci est d’une belle fermeté. On aura aucune difficulté à porter un jugement positif sur sa précision, sa profondeur et un rigoureux suivi des notes.
Les coups de batterie se montrent « explosifs », par les impacts du marteau sur la grosse caisse de la batterie. Une vision globale démontre tout de même une petite tendance à l’embonpoint, qui, cependant, ne constitue pas un réel handicap sur ce genre de registre musical.
• Jazz på svenska ~ Jan Johansson
« L’étude » du comportement de la contrebasse indique que cet amplificateur traite le sujet avec bienveillance. Outre le profondeur déjà décrite ci-avant, la sonorité de la contrebasse affiche une reproduction d’une excellente propreté et une précision permettant de cerner chaque note, chaque accord et la technicité du musicien en charge de faire « vibrer » l’instrument.
Il est agréable de pouvoir entendre la manière dont le contrebassiste pince les cordes et plaque ses accords sur le manche de son instrument. La reproduction du piano prend le même chemin. Chaque note est soupesée avec un discernement qui fait plaisir à entendre. On perçoit beaucoup de corps et un degré de densité non négligeable, contribuant à donner le sentiment d’une reproduction remplie de substance.
Scène sonore – spatialisation
• Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens
S’il fallait mettre en avant la principale qualité de l’AMP, c’est à l’extension de la scène sonore que je l’attribuerais. En effet, cet amplificateur a des prédispositions pour étendre l’espace sonore en largeur. Pas question de confinement, ou d’une disposition ramassée des différents intervenants ou groupes d’instruments. L’AMP nous fait bénéficier d’un message sonore holographique particulièrement étendu avec des effets stéréo bien « ordonnancés ».
Sur l’album Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens, comme sur d’autres, j’ai réellement eu le sentiment d’une restitution ample et aérée. Le milieu de la scène sonore n’a pas pour autant été sacrifié. Il est tout aussi documenté et laisse la place à une série de détails perceptibles à fort comme à faible niveau d’écoute.
• Tri Yann – la tradition symphonique avec l’Orchestre National des Pays de la Loire Vol.1 & Vol.2 ~ Direction d’orchestre : Hubert Soudant
Si la spatialisation apparente se montre au premier abord d’une grande générosité, il n’est pas tout à fait de même avec la profondeur de scène sonore. L’étagement des plans accuse une petite « faiblesse ». Les contrastes bien marqués de certains enregistrements ne sont pas toujours évidents, même si les instruments de second ou troisième rang arrivent parfois (pas toujours) à émerger assez distinctement, tout au moins sur cet album.
Sur les charges plus complexes dont celles faisant intervenir un grand nombre de musiciens, les instruments relativement discrets semblent quelque peu noyés dans la masse. Aussi, le discret son d’un triangle, celui d’un carillon, du cromorne ou de la mandoline ont un peu de peine à se faire entendre distinctement.
Sur ce genre de répertoire de musique fusion, on se polarisera davantage sur la prestation d’ensemble, son « amplitude » et sa bonne humeur générale à côté de laquelle on ne passera pas.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• If I Should Fall from Grace with God ~ The Pogues (CD & dématérialisé)
• The Best of the Pogues (CD)
D’aucun dira que AMP n’est pas l’amplificateur le plus rapide du moment. Cependant, il est loin de la mollesse qui caractérise un grand nombre de concurrents, souvent d’origine exotique, qui plus est, meilleur marché.
Pour ma part, AMP affiche une vigueur qui permet de réveiller les enceintes acoustiques de sensibilités moyennes et élevées. Muni de son alimentation de 24 Volts, il ne pourra cependant pas driver correctement des enceintes de faible rendement telles que les HARBETH P3 ESR XD trop gourmandes, et destinées à accompagner des amplificateurs d’une autre catégorie.
En revanche, avec les colonnes PE LEON Kantor ou les compactes RECITAL Audio Mutine Hefa EX, AMP se distingue par une remarquable vivacité. L’excellent répondant dont il fait preuve concourt à donner à ces deux albums signés The Pogues l’éloquence des plages les plus fougueuses. Nous bénéficions alors d’une musicalité vive, enjouée, à travers laquelle la dynamique n’est jamais sacrifiée. Les montées en puissance démontrent une belle agilité et une rigueur à prendre sérieusement en considération. AMP n’hésite ou ne s’affole pas sur les grands écarts de dynamique. Il « monte facilement dans les tours » sans s’essouffler ou compresser le message musical.
Cet amplificateur a les ressources dynamiques nécessaires permettant à ce genre de musique d’être reproduite avec toute la l’énergie attendue. Pour exemple, la rythmique de la batterie se montre d’une excellente franchise, tant sur les coups de grosse caisse que sur les coupe de cymbales. De ce côté-là, nous sommes confortés.
Séquence émotion – sens de l’expression
• Les Marquises ~ Jacques Brel (CD & dématérialisé)
Sur la séquence émotionnelle, ce « petit français » a réellement des arguments pour faire frémir un public sensible au répertoire de Jacques Brel. Il faut reconnaître que l’AMP a un tempérament charmeur, voir même séduisant, qui colle bien aux extraits les plus poétiques de l’album Les Marquises de Jacques Brel.
A titre personnel, j’ai apprécié la voix naturelle de l’artiste. La douceur déjà évoquée permet d’obtenir une section vocale lissée et articulée. AMP gomme l’intégralité des « sifflantes » qui peuvent parfois nuire à une reproduction réaliste. On se rend vite compte que cet amplificateur se concentre sur les fréquences médium. Cette caractéristique est un élément essentiel qui nourrit la texture riche en expression des chansons les plus prenantes de cet album. Tout au long de l’écoute, par l’excellente diction qui résulte de l’analyse, j’ai eu ce sentiment que Jacques Brel établissait un véritable lien avec l’auditeur.
Aussi AMP réussit ce tour de force qui consiste à travailler sur une forme d’expression vocale charnelle, chaleureuse voir envoutante que l’on finit par succomber au charme de ce style de musique. L’accompagnement musical contribue à son tour à mettre en valeur l’emprunte vocale d’une sensualité remarquable. J’aurais cependant souhaité davantage que cet amplificateur aille un peu plus loin sur les harmoniques. De nature légèrement ternes, les notes de harpe, de guitare, vibraphone s’éteignent un peu plus rapidement que de coutume. A contrario, leur détourage n’est pas sujet à critique.
• La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua (CD, vinyle & dématérialisé)
Quel que soit le format utilisé, la Folia de la Spagna « passe très bien ». Nous bénéficions des effets attendus sur ce genre de répertoire riche en évènements de toute nature. Nous y retrouvons la beauté des timbres des instruments baroques. La reproduction est douce, précise, et, pourquoi ne pas le dire, naturelle.
Nous remarquons que les phrases musicales ont un excellent « déroulé » qui plaide largement en faveur de la fluidité. Le cadencement est astucieusement géré et chaque instrument trouve son emplacement au sein de l’espace sonore. On arrive bien à situer le positionnement des instrumentistes, et de surcroît on perçoit une bonne partie des réverbérations du lieux de l’enregistrement avec une série de reliefs assez bien marqués. Ce comportement « sain » et, pourquoi ne pas le souligner, flatteur donne en définitive un beau panache à cette suite d’airs baroques magistralement interprétés que l’on peut déguster en toute sérénité.
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé (vinyle 30 cm / 45 tr/m)
Pour ce test spécifique, je n’ai pas hésité à sortir « l’artillerie lourde » histoire de voir jusqu’où on pouvait aller avec cet amplificateur en matière d’émotions. Grand bien m’en a pris, même si le trio préamplificateur phono / platine vinyle / cellule MC est, convenons-en, est un peu démesuré.
Toutefois tout ce qui fait la richesse de ce pressage vinyle en 45 tours par minute est assuré. J’y ai retrouvé la voix suave de Dominique Fils-Aimé, son excellente diction, une grande partie de ses respirations et cette réelle présence dans la pièce d’écoute.
Cette mignonne petite réalisation qu’est AMP n’établit pas de barrière entre l’interprète et l’auditeur. La notion de séduction ne passe pas inaperçue, mais c’est également une caractéristique propre à l’interprète. Les aficionados de ce genre de répertoire apprécieront.
Si une petite tendance à la simplification se fait sentir sur les percussions, le ressenti du jeu de contrebasse est de bon ton; en tout cas, il me va bien. Cette contrebasse s’exprime avec une dextérité qui va de pair avec celle qu’exercice le musicien lorsqu’il pince les cordes de son instrument et plaque ses accords.
Conclusion :
Loin de vouloir se mesurer avec les meilleures et les plus chères électroniques du moment, AMP est avant tout un amplificateur qui s’adapte à une demande bien ciblée en matière de fonctionnalités. Sur le plan musical, on reconnaît immédiatement le technologie Classe D.
Ce côté rond et chaleureux aboutissent à une personnalité charmeuse qui plaira à coup sûr. Sa grande force repose sur une scène sonore particulière étendue et un registre grave qui descend profondément. Ceux qui recherchent d’infimes substances seront, certes, plus dubitatifs.
Cependant, pour son prix, AMP a de beaux arguments pour convaincre une clientèle qui ne souhaite pas s’encombrer d’innombrables éléments audio d’une part, et qui attend des prestations musicales plus « qu’honorables ». Sur ces points, AMP prend toute sa place et devient un amplificateur recommandable.
Pour tirer le maximum de substance de sa part, il ne faut pas hésiter à une lui associer des enceintes acoustiques et câbles HP à fort potentiel expressif.
Prix : 700 € (10/2022)
Banc d’essai réalisé par