Écoute et impressions :
Ce duo a été « étudié » sur plusieurs séances d’écoutes au sein de l’auditorium Audiofréquences-Hifi Nancy. Ces écoutes représentent plusieurs dizaines d’heures étalées sur plusieurs années. On retiendra les éléments associés de ces derniers mois :
– Préamplificateur phono MOON 110 LP V2
– Platine vinyle REGA P3 & cellule MM Exact
– Platine vinyle MARK LEVINSON N° 5105 & cellule MC AUDIO-TECHNICA AT33 PTG/II
– Filtre LAN-Isolator Ethernet RJ45
– Enceintes acoustiques APERTURA Edena Evolution
– Enceintes acoustiques APERTURA Forté
– Enceintes acoustiques RAIDHO TD 1.2
– Câbles de modulation symétrique NORDOST Frey 2
– Câbles HP AUDIENCE Ohno III & NORDOST Heimdall 2
Pour l’alimentation secteur : barrette NORDOST QB 8 Mk3, câbles secteur Tyr 2 & Frey de la même marque.
• Extraits dématérialisés Qobuz & Tidal : Movin’ ~ The Quiet Nights Orchestra – Yehudi Menuhin & Stéphane Grappelli plays Gerschwin, Berlin, Porter, Rogers, Hart and others – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – In The Army Now ~ Status Quo – Naim Sampler N°6 – Vivaldi and Friends ~ Jeannette Sorrell – Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani – Golden Brown ~ The Stranglers – Take Five ~ Dave Brubeck Quartet – Mademoiselle in New-York & The Voice of the Trumpet ~ Lucienne Renaudin Vary & BBC Concert Orchestra – We Get Requests ~ Oscar Peterson trio – Ainsi parla Zarathoustra : Richard Strauss ~ Direction Lorin Maazel – Indiscretion ~ The Curious Bards – 11:11 ~ Rodrigo y Gabriela – The Thomas Crown Affair : The Windmills Of Your Mind ~ bande originale du film – Sonate Kk 87 ~ Domenico Scarlatti ~ clavecin : Trevor Pinnock – Russians ~ Sting – The Incomparable Jérôme Kern ~ Frank Chacksfield Orchestra & Chorus – Jazz på svenska ~ Jan Johansson – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Quiet Nights ~ Diana Krall – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Les Marquises ~ Jacques Brel – Balalaïkas Favorites ~ Osipov State Russian Folk Orchestra – The Last of the Mohicans ~ Trevor Jones B.O. du film – Meedle & the Wall ~ Pink Floyd – Slavonic Dances ~ Anton Dvořák ~ Minneapolis Symphony Orchestra – Direction Antal Dorati – « Prodiges » ~ Camille Berthollet – etc…
• Vinyles sélectionnés : Jean-Sébastien Bach : œuvres pour grandes orgues ~ Marie-Claire Alain – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Gwendal volume 4 – Ted Heath Salutes Benny Goodman – Les 4 Saisons » ~ Antonio Vivaldi : Renaud Capuçon et l’Orchestre De Chambre de Lausanne – All Time Favorite Melodies of Japan – Nameless ~ Dominique Fils-Aimé – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – The Secret of Climbing ~ Stephen Fearing (édition Rega) – « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli – Concertos Brandebourgeois N° 1,2,3,4, 5 et 6 de Jean-Sébastien Bach ~ The English Chamber Orchestra ~ Direction Benjamen Britten – Workshop & Down Home ~ Chet Atkins – Marquises ~ Jacques Brel – The Complete ~ Mike Oldfield – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Shadow Hunter ~ Davy Spillane – Quiet Nights ~ Diana Krall, etc…
Nature des timbres – capacités d’analyse – transparence
Registres aigu & médium
• Sonate Kk 87 – Domenico Scarlatti ~ clavecin : Trevor Pinnock
Les connaisseurs de produits MOON ne s’y tromperont pas : cet ensemble ne déroge pas à la règle « maison » consistant à délivrer une sonorité assortie d’une incontestable neutralité entre les différents registres. Le constructeur Canadien s’est toujours efforcé de préserver les teintes sonores sans y apporter une once de caricature. Les fréquences hautes et moyennes sont reproduites avec des couleurs les plus réalistes possibles.
Il est inutile d’essayer de les prendre en défaut sur le haut du spectre, vous n’y arriverez pas. Si les enceintes associées peuvent légèrement modifier la texture sonore dans le haut du spectre, ce n’est pas au détriment de la capacité d’analyse. Le préamplificateur – Dac – lecteur réseau 390 étant connu et reconnu pour ce critère déterminant, nous n’aurons aucune peine à reconnaître la texture du clavecin de Trevor Pinnock lorsque celui-ci « s’exerce » avec brio sur la Sonate Kk87 de Domineco Scarlatti.
Bien que le clavecin ne soit pas le « clavier » qui, en valeur absolue, file le plus haut, les sonorités dites « secondaires » nous démontrent que les petites substances sont mises en lumière sans l’ombre d’une limite subjective. La reproduction fourmille de détails qui s’illustre par une suite de nuances.
On se délectera de ces transitions subtiles entre les sonorités hautes et médiums de ce clavecin à la saveur pétillante. La section réseau – Dac du 390 fait preuve d’une ouverture sans précédent. Celle-ci va fouiller le message sonore dans tout ce qu’il contient. Les plus infimes informations ressortent avec clarté. Aussi, il n’est pas surprenant d’entendre le jeu du mécanisme du clavecin et plus particulièrement les « impacts » ou l’effleurement du marteau sur ses cordes. En fonction des notes, l’aspect étincelant laisse la place à côté plus terne, et vice versa, en passant par une série de « dégradés sonores » et des harmoniques à donner la chair de poule.
Les aficionados de ce genre de répertoire ainsi que tous ceux qui « succombent » devant les œuvres pour clavecin seront comblés par le grain qui absolument fabuleux démontrant un potentiel d’analyse convainquant.
Transparence – fluidité
• Movin’ ~ The Quiet Nights Orchestra
Ces fameuses capacités d’analyse ouvrent la voie sur une transparence étonnante et pour le moins cristalline. Cet album Movin’ par The Quiet Nights Orchestra nous gratifie d’une « diffusion » à la fois fine, nette, qui file haut dans les fréquences. Toutefois, les MOON savent se contenir en excluant toute forme d’agressivité sur les cuivres. Leur sonorité bien « tempérée » est reproduite avec un « charisme » respectant « à la lettre » la tonalité de ces cuivres parfois tonitruants.
La trompette bouchée délivre une palette étendue de sonorités hautes en couleurs et bien modulées. Le coups de cymbales sont francs, précis et raisonnent dans le temps et l’espace avec d’excellentes « ondulations ». Les « mouvements » du vibraphone se meuvent dans l’espace avec aisance et un sens profond de l’ouverture. Les quelques sections vocales qui illustrent certains thèmes sont lisses, pures. Elles apportent beaucoup de fraîcheur et contribuent à donner beaucoup d’harmonie à cet ensemble orchestral. Les différents enchaînements s’effectuent de manière souple, agile et terriblement fluide.
De plus, ce savant mélange de douceur et de précision ne laisse pas de côté l’excellent détourage des instrument et des voix. Même si la tentation de pousser un peu le volume sonore nous démange, nous pouvons être assuré de préserver l’aspect modulé et équilibré de la musique. Et c’est là que l’on se rend compte que le 390 et 330 A constituent une véritable passerelle entre le monde du dématérialisé et la musique vivante.
Registre grave
• The Wall / Another Brick in the Wall Pt2 ~ Pink Floyd
• Meedle ~ Pink Floyd
En concevant les 390 et 330 A, les concepteurs ont scrupuleusement veillé à assurer une cohérence et une linéarité sur l’ensemble de la bande passante audible. Pas de trace d’exagération outrancière n’est à relever. Cela s’applique aussi au bas du spectre. D’ailleurs, il peut réagir différemment d’une paire d’enceintes acoustiques à l’autre. Il en est de même selon les câbles HP sélectionnés.
Paradoxalement, ce sont les enceintes RAIDHO TD1.2 qui, subjectivement, ont davantage retenu mon attention sur le bas du spectre, ne serait-ce que pour l’aspect organique de la guitare basse de Rogers Waters sur Another Brick in the Wall Pt2 – thème phare de l’album The Wall ou sur One of These Days de l’album Meedle. Le grave descend profondément, sans « effet de manche ». La lisibilité de la guitare basse est délicieuse, exquise, même. Elle ne manque jamais de punch. La texture dégraissée est une caractéristique à prendre en considération : elle plaide nettement en faveur d’un suivi mélodique tracé au cordeau.
Le jeu de batterie, et plus précisément la grosse caisse, délivre une sonorité pleine, consistante et bigrement bien matérialisée. Les impacts du marteau sur la peau de la grosse caisse sont retentissants.
• Ainsi parla Zarathoustra – Ouverture : Richard Strauss Karl Böhm & l’Orchestre philharmonique de Berlin
L’écoute de Ainsi parla Zarathoustra –Ouverture : Richard Strauss Karl Böhm & l’Orchestre philharmonique de Berlin nous conforte sur le fait que cet ensemble est d’une « solidité » à toutes épreuves et quelques soient les enceintes acoustiques associées.
Les grandes orgues, la section de contrebasses ainsi que les coups de timbales reflètent la bonne santé, notamment du bloc de puissance . Celui-ci a de réels arguments à faire valoir sur l’assise des fréquences les plus profondes.
De surcroît, même à fort niveau d’écoutes, nous sentons que les MOON font preuve de discernement entre les différentes composantes de ces fréquences grave qui s’opposent et se mêlent tour à tour sans jamais « dérailler », voir terminer en une sorte de flou ou de « bouillie » comme cela est le cas avec certaines électroniques concurrentes à la personnalité affublée de caricatures en tous genres.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• In The Army Now ~ Status Quo
Question énergie, il faudra plutôt s’en remettre au bloc de puissance 330 A. Bien pourvu sur le plan de l’alimentation, puissant et volontaire, nous pourrons allègrement lui faire confiance pour impulser des rythmes complexes.
Aussi, je n’ai pas hésité à pousser un peu plus loin le test en lui soumettant In The Army Now, titre de l’album du groupe Status Quo. Sans monter le volume sonore, nous obtenons toute la fougue et tout l’entrain de ce morceau. Les coups de batteries sont bien saccadés, sans bavure ou accrocs. Les coups de cymbales sont brefs et précis. Les riffs de guitare électrique suggèrent une capacité de réaction du meilleur cru. La guitare électrique soliste reproduit une ligne mélodique sans faille. La rigueur de l’ensemble, à la rythmique échevelée, nous démontre une réactivité idéale. Ce thème regorge de rebondissements bien maîtrisés.
Ne vous préoccupez pas du choix des enceintes acoustiques – toutes choses égales par ailleurs. Le MOON 330 A se moque de la charge que l’on pourra lui opposer. Je dirais même qu’il y est quasiment insensible. La vivacité dont il fait preuve sera toujours confirmée y compris avec des enceintes de sensibilité moyenne ou faible. Cela est le cas dans ce test. Toutefois, pour mettre toutes chances de votre côté, soyez attentif à leur tempérament musical et misez sur des enceintes de même acabit que ces électroniques. Sans quoi, vous pourriez passer à côté du meilleur.
• Naim – album test Sampler N°6
Cet album possède un panel d’extraits pop et jazzy suffisamment diversifié pour examiner tous les paramètres d’un système. Les excès exubérants ou les dérapages plus ou moins contrôlés n’ont pas voix au chapitre dans cette épreuve où chaque détail compte.
Intrigué et attaché à la notion de rigueur, qui parfois tourne, chez moi, à l’obsession, j’ai souhaité cerner de manière plus approfondie la rigueur de ces électroniques avec différents extraits contenus dans cette édition Naim Sampler N°6.
J’ai pu me réjouir à l’écoute de Tears of Joy d’Antonio Forcione, entre autres, qui, simplement, resplendit dans l’espace d’écoute. Ce couple MOON nous « distille » un cocktail harmonieux entre une résolution « top niveau » et une capacité dynamique. Aussi, j’observe que la musique est d’une spontanéité incroyable. Il y a fort à parier que le facteur d’amortissement est un élément qui, indubitablement, joue en faveur du tempérament généreux du bloc de puissance 330 A.
Ce bloc de puissance possède une grande réserve en énergie qui le place en tête de peloton des électroniques de cette catégorie qui peuvent « remuer » les enceintes acoustiques les plus complexes à driver.
Il ne faut donc pas rechigner à lui associer les électroniques les plus performantes (MOON ou autres) – je pense notamment au lecteur réseau – Dac dCS Lina testé ICI. Il en est de même pour les enceintes acoustiques dont celles qui ont servi de « maître étalon » pour ce banc d’essai.
Fort de ceci, les 390 a 330 A brillent, ensemble ou séparément, par une reproduction vive et enjouée. Cette vivacité ne se fait jamais au détriment de l’équilibre général et du respect des timbres. Quel que soit le degré d’intensité ou la charge orchestrale, la musique est toujours d’une belle fraîcheur qui s’associe harmonieusement avec l’éloquence. Décidément, cette configuration MOON coche toutes le cases pour s’assurer d’une musicalité où l’approximation ne figure pas au cahier des charges du constructeur.
Scène sonore – spatialisation
• Slavonic Dances ~ Anton Dvořák ~ Minneapolis Symphony Orchestra – Direction Antal Dorati
La sonorité d’ensemble est d’une sublime intelligibilité, et pour cause, la partie réseau et dac du 390 y est pour quelque chose – c’est acté. En plus, l’heureux propriétaire pourra aussi bénéficier d’une scène sonore de vaste ampleur que l’on attribue au bloc de puissance 330 A.
La configuration double mono / symétrique et l’alimentation jouent ici le rôle de « catalyseur ». Pour le plan de table, en maître de maison attentionné, nos « hôtes » savent méthodiquement organiser ce que j’appellerais une « réception musicale ».
Comme nous pouvions nous y attendre, l’Orchestre Symphonique de Minneapolis et sa centaine de musiciens peut intégralement entrer et tenir dans votre pièce d’écoute. Aucun d’entre eux n’empiète sur son voisin, il y a de la place pour tout le monde – de toutes façons il en faut pour interpréter les Danses Slaves d’Anton Dvořák. Chaque musicien, chaque groupe d’instrument trouvent son emplacement que l’on arrive fort bien à cibler à l’écoute. Vous en déduirez que l’ensemble MOON 390 / 330 A a misé sur l’aération pour donner l’impression d’écouter ces œuvres au seins d’une véritable salle de concert.
Proposer une écoute « grandeur nature » semble être une obsession de la part de l’équipe de recherche et développement du constructeur Canadien. C’est donc une scène sonore holographique qui caractérise ces deux appareils. Au-delà de la « structure » panoramique avérée, nous obtenons de beaux reliefs : nous visualisons clairement chaque plan. Les nappes de violons planent au-dessus de l’ensemble de violoncelles et de contrebasses. Les puissantes percussions se détachent fort bien du flot orchestral, tout comme le discret tintement d’un triangle qui surgit avec une magie et une élégance pour apporter une petite touche final à ce festin musical de haute tenue.
Aussi, en dépit d’une masse orchestrale étoffée, MOON se permet de luxe de mettre en avant un foule de micro informations, pas toujours audibles lorsqu’elles sont confiées à d’autres électroniques.
Séquence plaisir d’écoute – émotion – sens de l’expression
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé
Le plaisir d’écoute est total lorsque Dominique Fils-Aimé exprime avec une passion ressentie et partagée de ses plus beaux textes. Sa présence physique dans la pièce d’écoute est, avant tout, fascinante. Sa silhouette se dessine précisément devant l’auditeur. Autour d’elle, quelques percussions astucieusement « disposées » et une contrebasse qui donne le tempo révèlent des effets de profondeur de champ qui reflètent l’agencement tridimensionnel de la reproduction. Sur ce point, MOON fait fort pour établir un lien direct entre l’interprète, ses musiciens et l’auditeur.
Si nous attachons une importance au timbre de la voix, sachez que ce système confirme un phrasé d’une superbe beauté et d’une grande pureté. Chaque mot, chaque reprise de souffle, sont « retranscrits » avec une remarquable éloquence. En clair, la voix de Dominique Fils-Aimée en devient envoutante, tant la chaleur, l’humanité et la texture charnelle se traduisent par un message sincère et intelligible. Le timbrage, les tonalités vous garantissent d’obtenir de beaux moments d’émotion et vous laisser prendre au « jeu » de la musique Soul.
Et puis, il y a le son de la contrebasse ! J’irais presque jusqu’à dire que toute la magie vient de cet instrument. Quelques interventions viennent subtilement donner le tempo. Nous sentons l’osmose entre le contrebassiste et son instrument. Nous percevons clairement « l’identité » de chaque note, les vibrations de la table d’harmonie et de chaque corde méthodiquement pincée. Le suivi mélodique est d’une « propreté » immaculée et n’accuse aucune zone de flou ou d’approximation.
• Les Égarés ~ Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien, Vincent Peirani
En compagnie de l’album Les Égarés, nous atteignons des « sommets ». Esperanza ou La Chanson de Égarés procurent une sensations d’évasion pour les quelques minutes d’audition – une sorte de rupture avec le monde de la technique ou de la haute-fidélité.
Bien au-delà de l’aspect artistique proposé par le quatuor composé de Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien et Vincent Peirani, les MOON 390 et 330 A s’inscrivent comme des compagnons de route pour découvrir un répertoire qui est un mélange de cultures musicales issues d’airs populaires, mélodies traditionnelles d’Afrique ou d’Europe de l’Est et Jazz contemporain. Il en émane une sorte de fresque aux facettes multiples, agréables à entendre, subtiles à déguster.
Je suis subjugué par cette facilité qu’a ce système à « distiller » gracieusement le « fluide » de la kora, du violoncelle, de l’accordéon et du saxophone soprano droit. Chacun joue sa partition très distinctement sans déborder sur son voisin. La sonorité de la kora, par exemple (instrument à corde Malien constitué d’une volumineuse demi-calebasse en guise de caisse de résonance et de 21 cordes) est à « tomber par terre ». Nous y retrouvons une texture organique où chaque note est méthodiquement décortiquée. Par instant, elle adopte une « saveur » que l’on pourrait confondre avec celle de la harpe paraguayenne. Ballaké Sissoko en joue avec une dextérité absolument étonnante à laquelle on ne peut rester insensible.
Le « bruissement » de l’accordéon ainsi que le fin jeu de clarinette accompagnent la mélodie principale en leur donnant une dose de réalisme supplémentaire. L’alchimie entre les quatre instruments et, de temps à autre, la voix, est fantastique. Elle plonge littéralement l’auditeur dans un monde musical enthousiasmant; un monde où, finalement, il fait bon vivre.
Entrée phono MM & MC
• « Jalousie » ~ Yehudi Menuhin et Stéphane Grappelli
• Nameless ~ Dominique Fils-Aimé
• All Time Favorite Melodies of Japan
• Barry Lyndon ~ bande originale du film
Le MOON 390 est pourvu d’une entrée phono. Celle-ci accepte indifféremment les cellules MM et MC. La carte phono est identique à celle du préamplificateur phono séparé MOON 110 LP V2. Toutefois, les multiples réglages sont accessibles via les touches de navigation en façade. L’utilisateur pourra à son gré s’en remettre aux informations fourni par l’afficheur en façade.
L’utilisateur pourra aisément configurer son entrée phono au niveau des paramètres suivants : gain, courbe, résistance et capacité. Le circuit à quatre couches utilise du cuivre pur possédant des caractéristiques d’impédance très basses. Il possède en outre Filtre inductif DC pour un niveau de bruit réduit. Pour information, cette section phono donne accès aux paramètres et valeurs suivantes :
– Résistance de charge réglable : 47kΩ, 475Ω, 100Ω, 10Ω
– Capacité de charge réglable : 0pF, 100pF, 330pF, 430pF
– Gain réglable pour cellules à aimant et bobine mobile : 40dB, 50dB, 54dB, 60dB, 66dB
– Sélection de courbe d’égalisation (IEC/RIAA)
Sur le plan musical, nous retrouvons les effets décrits lors de l’analyse de la platine vinyle REGA P3 et cellule Exact ICI.
Dans les grandes lignes, nous retrouvons les caractéristiques décrites dans les paragraphes différents. Autant le dire, la section phono n’a rien d’anecdotique comme cela est souvent le cas sur pas mal d’amplificateurs intégrés. Cette section intégrée fait très bien son travail d’analyse avec la plupart des cellules MM et MC disponibles sur le marché.
La notion d’ouverture est, en tous points, semblable à celle de la section Dac / lecteur réseau. L’intégralité des signaux gravés est reproduite avec des couleurs tonales et un grain prodigieux. Les pressages de certains disques vinyles apparaissent même parfois plus naturels que leurs homologues dématérialisés.
Conclusion :
Le Maître de séant de cet ensemble MOON est le préamplificateur – dac – lecteur réseau 390. Accompagné du généreux bloc de puissance 330 A de la même marque, ce « duo de choc » est en capacité de produire de grandes choses. Complémentaires, mais pas indissociables, ces deux électroniques ont ce point commun : celui de « chanter » pour vous procurer un véritable plaisir de l’écoute. Et puis, il y a ce phénomène d’addiction à la musique qui s’installe et qui vous fera enchaîner vos répertoires préférés. Et ça, c’est un signe qui ne trompe pas !
Prix du 390 : 6200 € (07/2024)
Prix du 330 A : 4350 €