LECTOR ZAX-60 Origine : Italie
ECOUTE Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile pendant quinze jours avec le matériel suivant : lecteur CD YBA CD Classic Player 3, enceintes acoustiques PEL Kantor, câbles de modulation et HP ESPRIT Kappa et Aura.
Je remercie TECSART et EURODIO d’avoir mis cet amplificateur à ma disposition me permettant ainsi de vous faire partager mes impressions d’écoutes. 1° TimbresUne fois sorti de son emballage, l’amplificateur requiert deux étapes préliminaires : tout d’abord de trouver la phase secteur optimale (il y est sensible), et une bonne heure de chauffe pour trouver ses marques et son équilibre. Arrivé à bonne température, le ZAX 60 n’a rien de banal ni de commun : la palette de couleurs tonales s’avère aussi étendue que la bande passante annoncée par le constructeur (soit 15 Hz à 50 kHz). On sera surpris par le registre aigu qui file haut et se veut aérien. C’est, entre autres, sur la clarinette de Giora Feidman – ‘’ The Singing Clarinet ‘’ – que cet amplificateur montre ce dont il est capable dans le haut du spectre et le médium. Le rendu de l’instrument et de ceux qui l’accompagne (petites percussions, cymbales,….) s’en donnent à cœur joie pour donner du sens à la finesse et s’afficher haut en couleur. Le piqué de la guitare d’accompagnement ou les quelques notes de harpes donnent également le ton en matière de justesse et de finesse des timbres. S’agissant du registre grave et infra-grave, je pense que cet amplificateur est plutôt « honnête » dans sa catégorie. Sans descendre dans des fréquences abyssales, il n’y a pas de manques ou d’absences réelles. Le registre grave est bien lisible, ferme, tendu et délivre tout ce qui est requis pour obtenir la matière qui convient à la contrebasse de ‘’ Valéria ‘’ interprétée par le Modern Jazz Quartet, mais aussi sur les percussions de différentes œuvres symphoniques. Autre point positif : le registre grave est totalement dégraissé. Il relègue aux oubliettes toutes formes de rondeurs qui viseraient alors à rendre le bas du spectre imprécis ou flou – croyez moi, c’est important. Par ailleurs, cet amplificateur laisse de côté toutes traces de colorations trop prononcées. Toutefois, les multiples tests m’incitent à penser que le ZAX 60 n’est pas totalement linéaire. J’ai pu parfois relever des dérives et dans le haut du spectre qui se traduisent par une surbrillance de certaines fréquences. En revanche, le registre médium rétablit la confiance et veille à ce que l’harmonie et l’équilibre général soient le plus souvent assurés. Aussi, je pense que l’on peut classer le ZAX 60 dans la catégorie des électroniques neutres. Je me dois de rappeler que la « neutralité » ne rime pas avec ennui ! D’une manière générale, grâce à cet éventail de timbres, l’auditeur attentif n’aura aucun mal à suivre aisément les lignes mélodiques de chaque instrument ou groupe d’instruments de musique. Ceci étant dit, le ZAX chante bien et chante juste. 2° Transparence et faculté d’analyseC’est de façon bien naturelle que j’attendais cet amplificateur sur le plan de la transparence. Pas de voile cotonneux sur les micros informations, pas d’approximations en ce qui concerne le détourage des instruments et des voix. Notre protagoniste va fouiller assez loin pour dénicher un grand nombre de nuances qui viennent enrichir et agrémenter la restitution musicale. Son esprit d’analyse va jusqu’à mettre en exergue la très belle diction du soliste dans le ‘’ Kyrie ‘’ de la Misa Criolla d’Ariel Ramirez. Il en est de même sur différents extraits tirés de l’album ‘’ Quiet Nights ‘’ de Diana Krall où l’on retrouve une formulation claire et articulée de chaque syllabe et une reprise du souffle de l’interprète parfaitement audible. Les capacités d’analyse poussées se matérialisent par une restitution raffinée de laquelle émanent un grand nombre de détails et des nuances que l’on ne soupçonne pas forcément à faible niveau d’écoute. J’irais même jusqu’à dire que le ZAX 60 privilégie davantage la « compréhension » que la reproduction purement physique. N’allez pas imaginer que je remette en question la matérialisation des instruments de musique, mais ceux qui sévissent dans le bas médium / grave peuvent manquer quelques fois d’épaisseur. Il n’en demeure pas moins que les instruments de forte « intensité » sont bien matérialisés (percussions incluses), et l’aspect charnu n’a rien d’anecdotique – qu’on se le dise !. De la précision, cet amplificateur n’en manque absolument pas, et de loin. Nous sommes loin de l’aspect « cotonneux », approximatif, ou voilé de certaines électroniques à tubes comme à transistors dont nous tairons les origines. On retrouve avec bonheur le talent de Giora Feidman – ‘’ The Singing Clarinet ‘’ – Par la sonorité de sa clarinette au tempérament fruité, on détecte aisément le pincement et les vibrations des lèvres de l’artiste sur l’anche de son instrument. 3° Dynamique – réactivitéFort d’une alimentation de bonne capacité, le ZAX 60 délivre une puissance confortable ; mieux que cela, ses capacités dynamiques sont remarquables. Là où on ne l’attend pas forcément, cet amplificateur intégré répond « présent » et s’exécute à la plupart des sollicitations – et au final à toutes les sollicitations. Je n’ai pas trouvé de réels écueils face à de grands écarts de dynamique et s’il n’est pas l’amplificateur le plus « rapide » du moment, son charisme n’a jamais été pris en défaut. Les « accélérations » et la montée en puissance s’effectuent sans « décrochage ». Sa belle rigueur lui permet d’être toujours présent lorsque la situation le nécessite. Le ZAX 60 revendique donc une grande réactivité – aucune forme de traînage n’a donc été relevée lors de cette longue série de tests. La réactivité est une des clefs de voûte qui marque la personnalité du ZAX 60. Cette réactivité s’apprécie notamment au travers d’un cadencement bien ordonné. Les différents tempi sont « pris en charge » avec souplesse et détermination : aucun mouvement de précipitation ne vient déstabiliser l’auditeur. Le rythme est soutenu à bon escient (ni trop, ni trop peu) de manière à rester en phase avec la prise de son originale et en toutes circonstances. ‘’ Meedle – One of These Days ‘’ de Pink Floyd constitue une épreuve difficile pour un amplificateur qui serait en manque de souffle ou en « souffrance » pour ce qui a trait à l’énergie. Le LECTOR a passé ce test (et d’autres) avec succès, sans s’affoler, sans mollir. La guitare basse, la guitare électrique, et la batterie ne se sont pas transformées en une sorte de bouillie indigeste. Le ZAX 60 « attaque » fort et relève les défis les plus compliqués sans broncher. Chaque instrument a du corps et s’affiche dans le paysage musical avec une remarquable présence. 4° Scène sonoreSans qu’elle apparaisse démesurée, je dirais que la scène sonore est dans la norme des amplificateurs intégrés de gamme similaire. Les effets stéréophoniques sont bien répartis : l’équilibre gauche / droite / centre sont bien répartis, sans focalisation particulière. La musique se déploie avec liberté et surtout avec une très belle spontanéité. Le « volume » sonore n’est pas démesuré et ce n’est sans doute pas le but recherché par le concepteur. Néanmoins, dans une pièce de taille moyenne, si l’on prend soin de lui associer des enceintes de bon rendement (90 dB et plus), on s’aperçoit qu’avec le ZAX 60 la scène sonore se déploie et épouse la pièce d’écoute sans effort, et sans qu’il soit nécessaire de pousser démesurément le volume sonore. L’étagement des plans dévoile une structure cohérente où chaque instrument ou groupe d’instrument trouve sa place sans empiéter sur son voisin. La scène sonore est ample et se veut toujours aérée. La perspective générale apparaît réaliste dans les trois dimensions, avec un petit « bémol » sur la dimension verticale de la scène sonore qui accuse tout de même un tassement perceptible. Sur les grandes formations telles que celles de ‘’ Celtice Spectacular ‘’ dirigée par Erich Kunzel, on sent la grande maîtrise de cet amplificateur. Son énergie et ses ressources sont incontestables : avec le ZAX 60 la musique emplit normalement la pièce d’écoute et parvient docilement à l’auditeur sans aucune contrainte. 5° FluiditéPlutôt à l’aise sur tous les styles de musiques, et particulièrement bien armé pour affronter les charges complexes, l’amplificateur LECTOR a pour faculté de laisser s’écouler la musique de manière libre. Il a su déjouer tous les pièges que je lui ai tendus. Sa remarquable fluidité et son tempérament plutôt « souple » démontrent une volonté d’aller à l’essentiel : laisser les artistes s’exprimer justement. J’irais même jusqu’à dire que le ZAX 60 est un amplificateur à géométrie variable, dans la mesure où ses capacités d’adaptation sont étendues sur un grand nombre de paramètres. Cet amplificateur laisse la musique s’écouler librement, tranquillement, naturellement. Cette très belle fluidité contribue à mettre en valeur la qualité des timbres des voix et instruments de musique, mais aussi et peut-être même surtout le talent des interprètes. L’absence totale de contractions et de duretés donnent l’illusion d’une musicalité naturelle et déliée où les phrases musicales sont « lues » avec une subtile agilité. 6° Communication avec l’auditeur Rien à redire : le LECTOR ZAX 60 s’y entend pour faire chanter les partitions qui ont le mérite d’être interprétées avec virtuosité. Je ne sais pas si c’est l’extrait lui-même ou s’il s’agit d’un tour de magie du ZAX 60, mais j’ai littéralement « fondu » devant la ‘’ Sonate Kk 87 ‘’ de Scarlatti interprétée au piano par Mikhail Pletnev. Outre cette mélodie qui vous prend à la gorge, vous découvrez le jeu des doigts de l’artiste qui glissent sur le clavier avec une aisance stupéfiante. Les harmoniques sont « réglées » au millimètre et à la micro seconde près : le pianiste joue avec le pédalier de façon à ce que son instrument libère un superbe chapelet de nuances. Ce comportement digne des grandes électroniques autorise et facilite le prolongement des vibrations de chacune des cordes de l’instrument, et ce constat m’incite à vous sensibiliser sur la manière dont chaque note de musique s’éteint proprement dans le temps et l’espace dans une « atmosphère » des plus fascinantes. Par ailleurs, je ne vous cacherais pas que le ‘’ Requiem de Mozart ‘’ sous la Direction de Herbert Von Karajan insuffle un « vent de pureté » grâce à son sens de l’ouverture. C’est un véritable bonheur que d’entendre les chœurs se « lâcher », les envolées de violons tenir l’auditeur en haleine. Certaines intonations surprennent par leur intensité dramatique inhabituelle, et la voix de la soliste Maria Stader nous convie à un festival où l’émotion est belle et bien au rendez-vous. Quel entrain, quel sens de l’enthousiasme, quelle délicatesse, quelle puissance : tout y est ! – un grand bravo. Les vocaux et l’ensemble des instruments de musique ne sont ni chaleureux ni ronds, je le leur trouve une forme de justesse et une formulation « touchante », communicative, où l’émotion prend une place de choix. Enfin, différents extraits de l’album ‘’ Portraits ‘’ de Tri Yann enregistré à l’abbaye de Fontevraud (Val de Loire) mettent bien en évidence le climat qui a régné au moment de la prise de son. L’endroit a été choisi pour mettre également en évidence la tonalité des différents instruments traditionnels et l’amplificateur LECTOR qui a joué le jeu jusqu’au bout nous en fait pleinement profiter. Conclusion :Pratiquement inconnue en France, la marque Italienne LECTOR conçoit et réalise des produits impeccables, commercialisés à des tarifs attractifs. L’amplificateur ZAX 60 en est l’un des témoins. Je crois sincèrement que cet amplificateur a tout pour lui, tout pour réussir : il nous fait bénéficier d’une belle musicalité qui vient bousculer les « standards » du moment. Facile à mettre en œuvre, cet amplificateur tirera le meilleur parti d’un grand nombre d’enceintes acoustiques et de sources numériques. A inscrire au tableau des recommandations.
Prix : 1050 € (04/2014) Test d’écoute réalisé par
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