CAYIN – A 50 T
Origine : Allemagne – Chine
Ampli-préampli intégré à tubes
Puissance : 2 x 35 W sous 8 ohms en mode ultra-linéaire
Puissance : 2 x 16 W sous 8 ohms en mode triode
Bande passante : 10 Hz à 50 kHz
Distorsion : 1% à 1 kHz
Rapport signal / bruit : 89 dB
4 entrées haut niveau
1 sortie magnétophone
Jusqu’ici et depuis plus de 10 ans, le tandem Germano-Chinois avait pas mal fonctionné avec notamment des électroniques à tubes bien conçues et bien réalisées, le plus souvent musicales, et d’une bonne fiabilité. On peut citer par exemple l’excellent CAYIN 500, vient d’ailleurs d’évoluer avec une version MK, mais aussi les petits TA 30 ou 35 qui ont séduit pas mal d’audiophiles désirant s’équiper honorablement sans débourser des sommes pharaoniques.
Avec le A 50 T, CAYIN a décidé de viser un plus haut pour son matériel de début de gamme. Visiblement, le concepteur a réussi dans ce pari et cet amplificateur intégré fait preuve d’un sérieux et d’une réalisation de très bon niveau comme en témoignent les tubes utilisés mais aussi sa présentation sans défauts et qui a le mérite d’être superbe.
Le côté sobre demeure et la face avant ne comporte que 3 commandes rotatives dédiées à la mise sous tension, au réglage de volume sonore, et à la sélection des sources. Une petite télécommande reprend l’intégralité des fonctions plus une sélection permettant à l’utilisateur de choisir le mode de fonctionnement des tubes : triode ou ultralinéaire.
Au verso, on trouve une série de prises RCA de bonne qualité directement boulonnées sur le châssis pour connecter 4 sources haut niveau auxquelles s’ajoutent une sortie dédiée à un enregistreur analogique ou un amplificateur casque – le mode monitoring est exclus des possibilités d’exploitation.
Rien à dire pour les bornes de sortie HP qui semblent être des modèles WBT souvent présents sur les amplificateurs de la marque. Sur le plan technique, CAYIN ne s’est pas privé de doter son A 50 T de transformateurs de haute capacité et les tubes utilisés ne le sont pas moins puisque l’étage d’entrée est confié à une paire de 12AX7 et une paire de 12AU7 d’origine Electro Harmonix, tandis que l’étage de sortie est confié à quatre EL 34 reconnus en principe pour leur musicalité. On notera que sur l’A 50 T, il sera permis de régler manuellement la polarité des tubes pour optimiser l’écoute – une vis est prévue à cet effet.
|
ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : lecteur CD CAYIN CD 50 T – enceintes TOTEM Modèle One – pas de précisions pour les câbles de modulation et HP.
J’ai effectué ces tests d’écoutes dans un auditorium de prestige à New York dans des conditions remarquables d’insonorisation et avec le CD » Quiet Nights » de Diana Krall dont la prise de son est exceptionnelle.
Pour tout dire, et d’entrée de jeu, je n’ai pas été conquis par cette écoute. La restitution m’est immédiatement apparue comme sèche et décharnée dans son ensemble. Je ne saurais dire si cela provient du lecteur CD, des enceintes acoustiques, des câbles, ou de tous les éléments, mais en tout état de cause cela manquait de fluidité et de naturel.
Si on analyse un peu plus en profondeur, on s’aperçoit pourtant que la restitution ne faisait pas preuve d’une agressivité outrancière, mais on ne peut pas parler non plus de douceur exemplaire. Le CAYIN A 50 T fait pourtant preuve de bonne volonté en ce qui concerne les détails et on peut sans peine appréhender beaucoup de subtilités, de finesse, sur les interventions d’instruments pas toujours évidents à entendre : les cymbales sont finement restituées par exemple. Le jeu de piano manque un peu de poids, mais je reconnais volontiers que l’on peut imputer ce défaut à la taille des enceintes.
Les cordes qui accompagnent l’artiste en fond sonore ressemblent à des nappes de synthétiseurs et sont à mon goût peu mises en valeur. Le jeu de contrebasse semble un peu absent, et pas toujours lisible. Les attaques de certains instruments dont le piano apparaissent comme assez timides, avec parfois une once de mollesse.
Si la voix de Diana Krall passe globalement assez bien, elle n’a pas ici l’aspect naturel qui la caractérise habituellement avec d’autres systèmes audio et d’autres amplificateurs reconnus pour être affûtés. Ainsi, c’est bien sur les vocaux que le côté très sec se fait le plus sentir. Par ailleurs, la scène sonore m’a semblé un peu étriquée et la restitution sonore parfois simplifiée. A titre de comparaison, on n’a pas la même impression avec un amplificateur NAIM Nait XS accompagné d’enceintes BW CM 1, pourtant elles aussi de petite dimension.
En revanche, la profondeur de scène apparaît plausible mais j’ai regretté cette transparence à la quelle je suis habitué avec d’autres systèmes audio de gamme équivalente. En revanche, il faut admettre que cet intégré permet de mettre en valeur la richesse de l’enregistrement, et je n’ai pas noté un » voile » ou même une certaine rondeur qui viserait à masquer certains détails. Lorsque l’on commute le A 50 T en mode triode, les choses s’arrangent un peu, on gagne légèrement en cohérence et en fluidité, mais pas au point de gommer l’excès de secheresse qui semble être le point faible de cet amplificateur – mais peut être aussi des autres maillons qui lui ont été associés.
Enfin, j’émets des réserves également sur le registre grave qui semble un peu limité : les enceintes TOTEM One ont joué évidemment un rôle important sur ce plan, mais avec des enceintes de bibliothèque, j’ai déjà obtenu de meilleures surprises; ainsi on ne peut imputer ce grave peu convainquant qu’aux seules enceintes.
Conclusion :
Mes premières réactions d’écoutes à chaud pourront surprendre les habitués de la marque. Il convient à cet effet de prendre de la hauteur par rapport à mes remarques. Mais, je crois en tout état de cause que l’on ne peut pas qualifier l’amplificateur CAYIN A 50 T comme un amplificateur qui présente des caractéristiques musicales rondes et soyeuses comme c’est assez souvent le cas avec les électroniques à tubes.
Ensuite, je pense que cet amplificateur doit être écouté avec une autre source et surtout d’autres enceintes acoustiques afin de vérifier certains traits de caractère musicaux qui m’ont apparu comme étant des petits défauts. Enfin, je voulais tout de même souligner que le A 50 T reste néanmoins un amplificateur musical, mais qu’il conviendra d’associer avec des éléments choisis avec soin car il semble y être particulièrement sensible.
Cotations : |
Musicalité : perfectible
Rapport qualité – prix : moyen |
Prix : 1500 € (06/2009)
Test d’écoute réalisé
Lionel Schmitt
|