REGA P 9
Platine Vinyle
Origine : Grande Bretagne
Entraînement : double courroie
Vitesse : 33 et 45 tours
Moteur : synchrone 24 pôles alimentation régulée par quartz
Plateau : 30 cm en céramique
Bras : origine Rega Rb 1000
Livrée sans cellule
Il y a des jours où la nostalgie prend le dessus et on en viendrait à regretter un peu le temps des disques analogiques, si magiques, si mystérieux, mais qui nous donnaient ( et nous donnent encore ) des moments de bonheur musical intense.
Pour répondre à une demande qui certes ne va pas en croissant, mais qui reste constante, REGA, grand défenseur devant l’éternel de platines vinyle nous propose encore un choix varié de platines de haut niveau : 5 modèles, toutes issues de la fameuse Planète des années 1970. Aujourd’hui, c’est la dernière version du modèle haut de gamme qui nous intéresse : la P 9.
Immédiatement, cette P 9 nous rappelle que son concepteur – Roy Gandy – n’est pas un nouveau venu dans le domaine de l’analogique. La réalisation n’appelle que des éloges : présentation sobre, finition irréprochable, sa qualité de construction qui inspire le respect.
La plaque qui sert de châssis accueille l’axe du plateau, ainsi que le bras de lecture est constituée à partir d’un alliage d’aluminium coulé dans une résine de très haute densité, assurant une rigidité et une stabilité parfaites. Ce châssis est habillé sur le pourtour d’un plaquage en bois de belle facture avec 4 coloris au choix. Afin d’assurer un découplage parfait, la platine repose sur 3 pieds en sorbothane gainés d’aluminium assurant un découplage, lui aussi sans reproche. Vous l’aurez compris, le concepteur n’a pas utilisé le principe de contre-platine suspendue.
L’entraînement du plateau s’effectue par l’intermédiaire d’un moteur synchrone 24 pôle dont l’alimentation TOTALEMENT séparée est régulée par quartz. Cette alimentation permet de s’affranchir totalement des parasites, et perturbations d’ordre mécanique et électriques qui viendraient dégrader le rapport signal / bruit.
Néanmoins, cette alimentation permet à la platine de tourner à 33 ou 45 tours / minute. L’entraînement s’effectue via 2 courroies permettant d’entraîner un contre-plateau en aluminium de 10 cm, dont l’objectif est d’assurer un couple optimal, et sur le quel repose un superbe plateau en céramique pure et dure : du jamais vu ! On peut être assurée qu’avec un tel équipement mécanique, les fluctuations ( pleurage et scintillement ) n’auront pas droit ni à la parole, ni à la musique.
Et ce n’est pas tout, le bras REGA est tout aussi bien exécuté que le reste. Ce bras est constitué d’un tube d’aluminium poli, sans revêtement, très léger, très rigide et parfaitement équilibré, lui assurant une stabilité remarquable.
Côté câblage, les 4 micros brins sont enfermés dans une gaine en téflon. En sortie, le constructeur a doté sa platine de superbes fiches RCA d’origine Neutrik et un câble de modulation d’origine Klotz – rien que ça.
Pour plus de détails techniques, consulter
|
ECOUTE
Seuls quelques privilégiés dont je fais partie ont eu la chance de pouvoir écouter cette petite merveille, et ceux là n’ont d’ailleurs pas eu à le regretter.
Pour mémoire, les tests d’écoute ont été effectués avec le préampli REGA Cursa 3, les blocs monophoniques REGA Exon 3 testés en page »Amplificateurs « , et avec le toutes récentes enceintes acoustiques REGA R 7 testées en page »Enceintes ».
De façon simple, on peut dire qu’avec la P 9 la musique est agréable à écouter, j’irais même jusqu’à dire que la musique devient évidente à écouter. Cette platine REGA joue à fond la carte du naturel avec une fluidité très impressionnante.
J’ai été également agréablement surpris par une certaine » matérialisation » de la musique. En effet, les instruments prennent ici une consistance et une clarté très réalistes, traduisant une vivacité digne des meilleurs lecteurs CD.
La bande passante est large aux extrémités, mais la REGA P9 conserve malgré tout une cohérence d’ensemble et une neutralité à mettre à son actif. On sera également surpris par la dynamique qui se traduit par des attaques nettes et franches, que l’on appréciera sur les percussions par exemple. Le message musical met en évidence beaucoup de micro détails sans pour autant faire preuve d’agressivité ni de coloration outrancière dans le registre aigu.
Si la musique qui émane de la P 9 s’avère d’une extrême précision, c’est pourtant la douceur générale et le côté humain qui restent les principales qualités de cette platine. La scène sonore ouverte dans les trois dimensions permet à cette platine de se hisser au rang des meilleures réalisations analogiques.
La P 9 est une véritable platine pour audiophiles, mais également pour mélomanes avertis. Par moment, on en viendrait presque à oublier le monde du tout numérique. D’ailleurs, quand on écoute une telle machine, il y a vraiment des jours où on se demande ce que le numérique peut nous apporter…..
Cotations : |
Musicalité : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : 4100 € / 26894 FF (11/2004)
Lionel Schmitt
|