MARANTZ SA 8005
Origine : Japon
Lecteur CD-SACD intégré – convertisseur N/A
Taux d’échantillonnage : 24 bits / 192 kHz
Bande passante : 2 Hz à 20 kHz
Rapport signal bruit : 110 dB
Séparation des canaux : 100 dB
Dynamique : 101 dB
Distorsion : 0,0018%
1 sortie analogique RCA
1 sortie numérique optique
1 sortie numérique coaxiale
1 sortie casque jack 6,35
1 entrée numérique optique
1 entrée numérique coaxiale
1 entrée USB – B
1 entrée USB – A
Voici quelques temps que je n’avais rien écrit sur MARANTZ, et plus particulièrement sur les lecteurs CD. Plutôt que de repasser du temps sur le lecteur CD 6006 qui n’offre pas grand chose de plus que le CD 6005, j’ai préféré m’intéresser à un lecteur plus « sophistiqué » tel que le modèle SA 8005, même si celui-ci arrive en fin de carrière. En effet, outre sa section de conversion N/A, celui-ci peut exploiter les SACD.
Comme tous les produits MARANTZ, ce lecteur CD disponible en deux coloris distincts (noir ou aluminium), est d’une présentation agréable. Sans être originale, elle n’a peut-être rien à envier aux concurrents de gamme et de prix voisins. Sa face arrière indique qu’il est fabriqué au japon. Cette remarque ne signifie rien en soi, mais cela peut rassurer tous ceux qui croient qu’il n’y a qu’en Chine que l’on sait assembler correctement des produits audio.
Au vu des éléments glanés sur le site du constructeur, MARANTZ a déployé des moyens techniques visant à rendre cette machine performante et musicale. On citera pêle-mêle le mécanisme capable de lire « finement » les CD et SACD basé sur la technologie Direct Stream Digital (DSD), qui utilise une modulation delta-sigma à 1 bit et une fréquence d´échantillonnage 64 fois supérieure à celle du CD. Cela permet au SACD d´offrir une gamme de fréquences allant jusqu´à 100 kHz et une dynamique de 120 dB.
Ce mécanisme a été conçu a été optimisé de façon à réduire à leur plus simple expression toute forme de vibration ou autre résonance. Ce mécanisme est inséré au sein d’un châssis d’épaisseur suffisante réputé rigide. Cette rigidité est confortée par la face avant en aluminium de bonne épaisseur qui regroupe toutes commandes et l’afficheur de fonctions. Trois pieds de même métal concourent au découplage et à la chasse aux vibrations tant internes qu’externes.
L’intérieur du coffret trahit une réalisation industrielle avec des circuits propriétaires et une alimentation à base d’un transformateur torique plutôt bien isolé dans un coffret en métal. Cette isolation de bon aloi montre à quel point MARANTZ est sensible aux effets indésirables que peut provoquer un transformateur plus ou moins bien implanté.
Le verso de l’appareil est plutôt sobre mais complète : outre la fiche IEC sans borne de terre, les fiches de sorties analogiques dorées au standard exclusivement RCA, on aura droit à trois entrées digitales : une coaxiale, une optique, une USB, complétées de deux sorties numériques : une coaxiale et une optique.
Sur le plan pratique, le SA8005 peut servir de convertisseur N/A et remplacer la carte-son d’un PC. Son port USB-B travaille en mode asynchrone, compatible à la fois avec les modes 192 kHz/24 bits, mais aussi avec le DSD 2,8 MHz et 5,6 MHz, pour une polyvalence et des performances accrues – les utilisateurs de « supports » dématérialisés apprécieront.
En face avant, une entrée USB vient en renfort des connexions numériques. Outre les commandes habituelles de fonction, le tiroir de chargement (très silencieux) et l’afficheur, cette face avant contient une sortie casque plutôt anecdotique et sur laquelle je ne m’étendrai pas, munie d’un minuscule réglage de volume sonore peu pratique à utiliser.
ECOUTE :
Les écoutes ont été effectuées sur plusieurs séances dans des configurations identiques.
CD et SACD utilisés : Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – « Prodiges » par Camille Berthollet – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – Quiet Nights par Diana Krall – Vaisseau de Pierre par Tri Yann, etc…
SACD utilisés : Celtic Spectacular par Erich Kunzel – Fantaisie pour un Gentilhomme de Joachim Rodrigo par Erich Kunzel – 9 Symphonies de Beethoven – Direction Rudolf Kempe (ré-édition Esoteric) – Mozart : concertos pour piano – Direction : Benjamin Britten, piano : Clifford Curzon (ré-édition Esoteric).
Test N°1 – en mode CD
La première série d’écoutes s’est déroulée avec un amplificateur MARANTZ PM 8005, une paire d’enceintes acoustiques DAVIS VINCI HD, câbles de modulation ESPRIT Beta, VAN DEN HUL The Orchid, et câbles HP ESPRIT Aura.
L’entrée en matière est plutôt sympathique, sans pour autant « verser » dans l’extraordinaire. Les premières minutes d’écoutes avec Valéria par le Modern Jazz Quartet, l’ambiance générale nous mettent en regard d’une musicalité plutôt attrayante, une restitution cohérente, relativement vive et dynamique, qui, cependant, ne « décoiffe » pas non plus. Le côté entraînant est de bon ton. La couleur des timbres se montrent plutôt chaleureuse, peu incisive, avec des couleurs tonales davantage portées sur le « chatoyant ». La bas du spectre (bas médium / grave), se veut un tantinet enrobé, voir caricatural. Si les détails ne manquent pas, on ne peut pas dire que le SA 8005 aille jusqu’au fond des choses. Il travaille bien, mais sans excès de zèle. La partition se déroule avec une fluidité respectable qui s’harmonise avec la cohérence d’ensemble.
La bande passante apparaît suffisamment large pour explorer toutes les fréquences consignées sur un CD de haute qualité. On peut savourer sans retenue les prouesses de Camille Berthollet. La sonorité de son violon et celle de son violoncelle me semble avoir une teinte sonore crédible. Nul doute que le talent de la violoniste « atteindra » un public plus attentif à l’interprétation qu’à la qualité de l’enregistrement.
La scène sonore s’affiche avec une ampleur qui sied à merveille à une salle de dimension moyenne (25 m²). Reconnaissons le : à défaut d’être démonstratif, le système dans son ensemble ne cache pas sa volonté d’emplir confortablement la pièce d’écoute et se montre à la hauteur d’une forme de communication avec l’auditeur intéressante. Le côté fruité qui caractérise cet album me semble toutefois un peu en retrait par rapport à d’autres lecteurs CD. Reconnaissons toutefois que la lisibilité du violon et des autres instruments n’a rien de rédhibitoire.
Test N°2 – en mode SACD
Cette série d’écoutes s’est déroulée avec un système identique.
Avec un SACD, nous changeons évidemment de division. Le SA 8005 montre qu’il intègre une section numérique à forte personnalité et finalement assez bien conçue. Au travers des 9 Symphonies signées Beethoven – édition limitée Esoteric, je peux dire que ce lecteur sort le grand jeu. La musicalité affiche une puissance indéniable, elle se montre prenante, bien définie, avec en prime une très belle transparence. La restitution d’ensemble semble épurée, moins « secrète ». Les cordes filent haut et le détourage des instruments est reproduit en finesse. On sent bien l’expressivité et un « ordre de marche » impeccablement réalisé. Tout apparaît net, dynamique, fluide avec une structure des plans assez bien contrastée. La « consistance » s’avère correcte, mais sans plus. Je vous rassure, d’une sommes loin d’une reproduction décharnée, mais je m’attendais à davantage de matière.
Test N°3 – en mode CD & SACD
La troisième série d’écoutes s’est déroulée avec un amplificateur MARANTZ PM 8005, avec un lecteur CD ATOLL CD 200 SE, un lecteur YBA CD Classic 3, une paire d’enceintes acoustiques DAVIS VINCI HD, câbles de modulation ESPRIT Beta, VAN DEN HUL The Orchid, et câbles HP ESPRIT Aura.
L’idée était de vérifier la valeur ajoutée de la couche SACD avec la couche CD, en comparant le CD 8005 avec un lecteur CD de référence, en l’occurrence l’ATOLL CD 200 SE.
Bien évidemment, le tempérament musical de chacune de ces références est fort différent. Mais, les effets attendus ne sont pas réellement produits au cours de ce test. Plus réactif que le CD SA 8005, l’ATOLL CD 200 SE se montre plus ouvert, plus franc, voir même plus généreux que le MARANTZ. Je n’évoque même pas la différence avec le lecteur YBA Classic 3 avec le quel les extraits musicaux sonnent plus vrais.
Sincèrement, je n’ai rien trouvé de particulier en matière de « valeur ajoutée ». En dépit de sa bonne volonté, Le MARANTZ se montre alors quelque peu banal, parfois ennuyeux. Il n’y a pas eu ce petit « déclic » qui fait la différence. Logiquement, la couche SACD apporte une valeur ajoutée sur le côté naturel, sur le réalisme, la justesse des timbres, voir l’analyse en profondeur.
Conclusion :
En valeur absolue, le SA 8005 est une source musicale qui se défend bien sur pas mal de paramètres subjectifs et objectifs. La principale idée du constructeur était de proposer un lecteur en capacité de lire les SACD et d’apporter le supplément de richesse et d’émotions supplémentaires procurées par ce support.
Cependant, si nous comparons cette source avec un (des) lecteurs CD « traditionnel(s) », nous pouvons nous interroger sur la légitimité de la section SACD du SA 8005. Musical, le SA 8005 l’est – exceptionnel, c’est moins probable.
Synthèse : | Musicalité : séduisante, mais sans plus Appréciation personnelle : perplexe Rapport musicalité – prix : difficile à évaluer |
Prix : 1000 € (01/2018)