LECTOR CDP 603
Origine : Italie
Lecteur CD intégré à étage de sortie à tubes
Conversion : sur 32 bits à 192 kHz
Jitter résiduel : < 20 pps
Bande passante : 20 Hz à 20 kHz ±1 dB (en sortie et à phase constante)
Taux de distorsion : < 0,10%
Rapport signal / bruit : 120 dB
Séparation des canaux : 116 dB
1 sortie RCA asymétrique
LECTOR ZAX 70
Origine : Italie
Amplificateur intégré à transistors
Puissance sous 8 ohms : 2 x 70 watts
Bande passante : 10 Hz à 50 kHz +/- 1,5dB
Distorsion harmonique totale : < 0,1 %
Rapport signal/bruit : > 100 dB
Facteur d’amortissement : > 100
5 entrées haut niveau RCA
1 sortie « passive »
2 sorties enregistreurs
Bien que cette marque « n’inonde » pas le marché Français de la haute fidélité, LECTOR AUDIO est pourtant bien présent sur notre sol et nous fait bénéficier d’un catalogue suffisamment étoffé pour vous équiper dans les meilleures conditions qui soient.
Pour la petite histoire, LECTOR AUDIO est une marque italienne née en 1982 et spécialisée, à l’origine, dans la fabrication de bras de lecture et dans l’électronique d’amplification. Aujourd’hui, LECTOR AUDIO présente un vaste catalogue de produits d’électronique haut de gamme conçus et fabriqués avec un soin artisanal : filtre secteur, intégrés, préamplificateurs, blocs de puissance à transistors et hybrides.
Certains de ces produits avaient d’ailleurs retenus mon attention, dont l’amplificateur intégré ZAX 60 qui avait fait l’objet d’une analyse détaillée en avril 2014 que vous pourrez lire ou relire ICI.
Le contrôle rigoureux et le réglage de chaque appareil est manuel : il est réalisé par le fondateur, Monsieur Romagnoli. Celui-ci limite volontairement la production à quelques unités par jour pour se concentrer sur la mise au point de chaque appareil ayant pour conséquences des délais de livraison relativement longs. L’attente est largement compensée par la garantie d’avoir un produit aux prestations optimales, ce qui place un peu LECTOR AUDIO parmi les marques confidentielles – mais néanmoins actives.
L’amplificateur intégré ZAX 60 m’ayant, en son temps, fait une bonne impression, l’idée de tester une source de la marque me paraissait également très intéressante, voir indispensable.
Le ZAX 60 ayant été retiré du catalogue au profit du ZAX 70 – son successeur -, il a été convenu de programmer un banc d’essai commun au lecteur CDP 603 et à l’amplificateur intégré ZAX 70, un exercice rare chez Audiophilefr.com
Conditions d’écoutes :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile en 3 phases :
• Lecteur CDP 603 associé au préamplificateur YBA Classic 3 Delta, bloc de puissance YBA Classic 3 Delta DT, enceintes acoustiques PE LEON Kantor, câbles de modulation VAN DEN HUL The Orchid, ESPRIT Beta et Aura, câbles HP ESPRIT Aura,
• Amplificateur ZAX 70 associé avec le lecteur YBA CD Classic PLayer, enceintes acoustiques PEL KANTOR, câbles de modulation VAN DEN HUL The Orchid, ESPRIT Beta et Aura, YBA Glass et HP ESPRIT Aura.
• Lecteur CDP 603 associé à l’amplificateur ZAX 70 associés enceintes acoustiques PEL KANTOR, câbles de modulation VAN DEN HUL The Orchid, ESPRIT Beta et Aura, YBA Glass et HP ESPRIT Aura.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque.
Je remercie Eurodio & Tecsart de m’avoir fait bénéficier de cet ensemble LECTOR pour une durée de quatre semaines afin de pouvoir réaliser ce test d’écoute et vous faire partager mes impressions au travers ce banc d’essai.
CD utilisés : « Collaboration » par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – CD test Naim Sampler N°6 – The Singing Clarinet par Giora Feidman – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – Dardanus de Jean-Philippe Rameau / Direction John Eliot Gardiner – « Prodiges » par Camille Berthollet – « Camille & Julie Berthollet » – Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – Quiet Nights par Diana Krall – Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – volume 1 & 2 – Suite symphonique « Lieutenant Kué » : Romance et noces de Kué de Serge Prokofiev / Direction Yuri Simonov – The Glory That Was Gerschwin par Frank Chacksfield – A Celtic Spectacular / Direction Erich Kunzel with James Galway, The Chieftains, John Mc Dermott – La Folia de la Spagna par Gregorio Paniagua – Vaughan Williams, Elgar by Academy of St Martin in the Fields / Direction Neville Marriner, etc….
Lecteur CDP 603
Présentation
Ce lecteur CD intégré bénéficie d’une présentation réellement séduisante avec sa face avant en altuglass noir brillant et son afficheur de couleur bleue. Le minimum de fonctions « agrémentent » la face avant dépouillée à l’extrême. Heureusement la télécommande ultra plate offre à peu près toutes les possibilités d’exploitation dont l’intensité lumineuse de l’afficheur à quatre « positions » et le réglage de volume de l’amplificateur ZAX 70. Son ergonomie n’est pas la plus optimale et requiert une petite phase d’adaptation.
La construction apparaît soignée : l’ensemble de l’électronique et de la mécanique est insérée dans un berceau en tôle pliée à flancs arrondis qui repose sur trois pieds en aluminium munis de patins en caoutchouc – l’ensemble étant étudié aux fins de contribuer à la rigidité du châssis, à un meilleur comportement mécanique du coffret, et au contrôle des vibrations.
Ce lecteur CD embarque un mécanisme optimisé, doté d’une nouvelle cellule laser à grande capacité de lecture (erreur > 3 mm). Un nouveau microprocesseur d’origine Panasonic puissant gère sur 32 bits les circuits servo de contrôle.
La carte de conversion développée par LECTOR reçoit un Dac AKM à résolution de 32 bits et à la fréquence de 192 kHz qui maintient un niveau de Jitter très faible.
La grande originalité de ce lecteur est sans aucun doute son étage de sortie analogique confié à des tubes 12AT7/ECC81 polarisés en Classe A et sélectionnés pour leur faible bruit. Le signal analogique ne traverse donc aucun transistor; on trouve uniquement un unique condensateur polypropylène « maison » de haute qualité pour parachever l’ouvrage. Les sections électroniques disposent d’alimentations distinctes avec de nombreux condensateurs offrant une réserve d’énergie appréciable.
Le mécanisme de lecture retenu est d’origine Sanyo à laser SPF101N. Le constructeur ne s’étend pas sur son implantation, mais nous imaginons sans peine que cette mécanique a fait l’objet de toutes les attentions en matière d’implantation.
La face arrière est garnie du strict minimum : un fiche IEC pour le l’alimentation secteur et deux connecteurs analogiques RCA directement boulonnés sur le châssis, isolés, de très bonne qualité. Une entrée numérique USB aurait été la bienvenue afin d’exploiter au mieux la section de conversion et l’étage de sortie analogique dans le cadre d’une écoute à partir de fichiers dématérialisés. Le concepteur n’a pas juger utile d’offrir cette possibilité aux futurs propriétaires de sa machine, préférant sans doute porter une attention particulière à la seule fonction de lecteur CD.
Caractère et philosophie musicales
Musicalement, ce lecteur se démarque un peu de la concurrence. Quelques soient les styles de musiques écoutées, le CDP 603 délivre une musicalité d’une très belle douceur, particulièrement fluide, avec des couleurs chatoyantes du meilleur effet. Il ne fait pas de doutes que le choix de l’étage de sortie à tubes y est pour beaucoup. Nous sommes assez loin de certaines électroniques / lecteurs CD notamment d’origine chinoise qui se singularisent assez souvent par une restitution un peu monotone doublée d’une texture parfois décharnée et / ou qui manquerait de consistance.
Il n’est pas difficile de constater que ce lecteur CD a du caractère : la musique s’affiche avec une belle présence dans la pièce d’écoute, avec un caractère plutôt enjoué qui fait plaisir à entendre. La volonté de s’appliquer à faire chanter les instruments les cordes, les cuivres, à rendre vivants les chœurs ou les interprétations vocales solistes me semble être une évidence.
La couleur des timbres est étendue. J’ai tout d’abord relevé un registre grave qui descend bas. Bien rond, ce registre grave apparaît de surcroît ferme, tendu, et d’une belle lisibilité. Il affiche un poids non négligeable, apprécié sur les percussions et plus généralement les instruments qui ont du « corps » et de la matière.
Les registres médiums aigus filent haut avec une finesse avérée – le tout dans une ambiance feutrée, totalement dépourvue d’agressivité. La parallèle avec « l’analogique » peut alors être évoqué. L’effet est d’autant plus agréable, qu’il ne manque rien en matière de définition. Le douceur règne en maître : vous ne serez alors pas déçu par la pertinence de l’analyse et encore moins par le détourage des instruments et des voix.
Amplificateur intégré ZAX 70
Présentation
Digne héritier du ZAX 60, l’amplificateur ZAX 70 arbore un design plutôt sobre et aussi très élégant. Pas d’extravagances : les lignes sont épurées et les formes arrondies de la façade en altuglas d’un centimètre d’épaisseur rendent la présentation finalement moins austère, et ce, en dépit de l’absence de joues en bois précieux. Cette face rassemble deux commandes : celle du volume motorisé via un potentiomètre Alps et le sélecteur pour les cinq sources haut niveau. Le volume sonore peut être réglé par la télécommande commune et livrée avec le lecteur CD.
Tout comme son prédécesseur le ZAX 60, la face arrière du « fils spirituel » est plutôt bien garnie : 8 paires de fiches RCA accueilleront 5 sources haut niveau, 2 sorties pour un enregistreurs analogiques (sans boucle monitoring), et 1 sortie passive contrôlée par le volume est prévue pour alimenter un subwoofer actif ou un amplificateur casque. Ne cherchez pas l’entrée phono intégrée : il n’y en a pas – le constructeur propose des modules séparés qualitatifs. Enfin, quatre excellentes bornes HP viennent compléter ce tableau arrière. Vous pourrez connecter indifféremment vos enceintes acoustiques avec du fil nu de forte section, des fourches, et des fiches bananes.
L’électronique ressemble à s’y méprendre à celle du ZAX 60. La carte principale plutôt compacte s’appuie sur un schéma simple et éprouvé avec un minimum de composants sur le trajet du signal. Les transistors bipolaires ont été sélectionnés pour leur grande capacité en courant : une intensité de pointe de 12 A ! Un unique condensateur est situé sur le trajet du signal, il ne s’agit pas de condensateur électrolytique mais à film de haute qualité. Aucune limitation n’a été apportée sur la capacité en courant de l’étage de sortie qui peut donc alimenter des enceintes de faible impédance de charge.
En ce qui concerne l’alimentation, LECTOR n’a lésiné sur aucun moyen : un transformateur toroïdal de 200 VA est chargé de donner le courant nécessaire pour garantir la puissance de 2 x 70 watts sous 8 ohms sans faillir. Un total capacitif de 10.000 microfarads se charge de « maîtriser » le courant !
L’étage de sortie à transistors est confié à simple push-pull de transistors FET SAP16N et SAP16P par canal d’origine Sanken configuration Darlington et montés sur un substantiel radiateur qui dissipera les calories excédentaires éventuelles. Ils sont alimentés en 120 volts – capacité jusqu’à 12 ampères.
Caractère et philosophie musicales
Loin d’être l’amplificateur intégré le plus « rapide » du moment, le ZAX 70 tire globalement son épingle du jeu dans une grande majorité de situations : il affiche une bonne santé générale et monte en régime sans faillir lorsque la situation le requiert. L’alimentation généreuse se porte garante de la réserve en puissance bien utile pour les enceintes acoustiques de sensibilité moyenne à faible.
Sa grande qualité réside assurément dans la texture fruitée des timbres que l’on appréciera notamment sur les instruments acoustiques.
La bande passante subjective s’étend honorablement sur tout le spectre audible et après quelques hésitations, je valide le registre grave qui descend suffisamment bas pour répondre à la plupart des cas de figures. Par ailleurs, en fin analyste, le ZAX 70 brille par la lisibilité et le suivi méticuleux des notes de contrebasse ou de basse électrique, et se singularise par un bas du spectre dégraissé.
« L’enveloppe » sur le bas médium / grave est honorable, comme en témoignent les ensembles de contrebasses et violoncelles ou encore l’impact des timbales d’un orchestre symphonique; il en ressort une « consistance » bien appréciable et réaliste.
Le haut médium / aigu révèle le détourage des instruments et des vocaux, fruit d’une travail s’analyse méticuleux. L’aspect lumineux et ouvert ne nuit pas au bon déroulement d’une musique : celle-ci brille par ses détails. Si une petite pincée de sècheresse peut se faire sentir sur certains enregistrements et / ou avec une source neutre ou de tempérament ascendant sur le haut du spectre, il ne faudra pas en prendre ombrage, car cette caractéristique se trouve totalement corrigée si l’on prend l’option d’associer le lecteur CDP 603. Dans ce cas, vous serez assurés d’avoir un ensemble d’une harmonie générale cohérente, comme nous le verrons un peu plus loin.
La capacité à faire face à un nombre étendue de situations et de sollicitations montre que le ZAX 70 est à la hauteur des ambitions affichées par le concepteur. Les montées en régime sont exécutées avec une habilité et maîtrise qui seront appréciées. A aucun moment, je n’ai relevé une quelconque « effondrement » qui viendrait entacher la bonne humeur du déroulé musical et par le fait même celle de l’auditeur. Le moins que l’on puisse dire est que cet amplificateur est vivant et que son comportement général le rend plutôt sympathique.
Tout comme son prédécesseur, le ZAX 60, cette nouvelle mouture affiche une scène sonore dans la norme des amplificateurs intégrés de gamme similaire. Je note cependant une séparation des canaux (diaphonie) qui aspire à mettre l’accent sur les effets stéréophoniques pour aboutir à un aspect holographique en progression. Plus généralement, le construction de la scène sonore montre une organisation et spatialisation assez généreuse dans son ensemble.
Ce qui est certain est que vous pourrez toujours compter sur cet amplificateur. Celui-ci revendique une « disponibilité » permanente, et c’est ça l’essentiel.
Facultés d’expression et communication avec l’auditeur de l’ensemble complet
Outre les particularités musicales propres à chacune de ces références, j’ai souhaité m’étendre davantage sur les caractéristiques musicales qu’est capable de révéler le système dans son ensemble.
• Dardanus de Jean-Philippe Rameau – Direction John Eliot Gardiner
Pour une entrée en matière, en l’occurrence celle pour les guerriers de l’acte I de la suite orchestrale Dardanus de Jean-Philippe Rameau n’est pas le fruit du hasard dans la mesure où l’ensemble LECTOR a des prédispositions pour la musique classique, en tout cas la musique à base d’instruments classiques.
Ceux-ci, et plus particulièrement les cors et hautbois sont reproduits avec tonalité boisée du plus bel effet qui soit. Avec ce couple d’électroniques Italiennes, l’authenticité et le naturel endossent parfaitement le costume de cette musique baroque au tempérament flamboyant comme le reflète Tabourin I & II qui brillent de mille feux.
• « Prodiges » par Camille Berthollet – « Camille & Julie Berthollet »
C’est avec un immense plaisir que je retrouve ici les prestations de Camille Berthollet; plaisir d’autant plus intense qu’il s’est effectué en compagnie de l’ensemble LECTOR.
La forme « olympique » du système LECTOR « accompagne » habillement les magnifiques prestations du jeu de violon de la jeune virtuose qui excelle par son jeu très « classe ». Le filé de l’instrument est étonnant, les coups d’archet sont francs, la couleur des timbres ressort à merveille. J’ai savouré à sa juste valeur le vibrato des différents accords plaqués sur le manche de l’instrument. Ce détail montre, en marge du talent de la jeune interprète, à quel point le souci du détail est à l’origine du concept de l’amplificateur et du lecteur CD. Le Concerto pour deux violons de Jean-Sébastien Bach en est l’incarnation vivante. Ça vit, ça bouge, avec une vigueur insoupçonnée : les deux violons jouent à l’unisson et se répondent avec un accord parfait qui ne laisse aucun doute.
Sur ce disque, les deux sœurs Berthollet se complètent harmonieusement. Cette fois, et pour partie, Camille endosse le costume de violoncelliste – costume qu’elle porte à merveille si l’on en juge par le Trio N° 2 D929 Andante con moto de Frantz Schubert. Question « émotions », le duo LECTOR s’y entend pour vous en « servir » une sacrée dose. La finesse inégalée procurée par la rigueur donnent des sensations et du piment à cette interprétation de grande qualité. La remarquable « étoffe » du violoncelle et sa texture « moelleuse » rendent l’interprétation particulièrement crédible et pourquoi ne pas le dire, bigrement sensuelle. Les petites touches de piano qui ponctuent la partition donnent une saveur toute particulière au déroulement de chaque mesure.
• Naim – CD test Sampler N°6
Les excellents enregistrements contenus sur ce CD test N° 6 signé Naim m’ont permis, sur des styles musicaux éclectiques, de bien cibler le tempérament musical de cet ensemble LECTOR. Tears of Joy d’Antonio Forcione met clairement en lumière l’étendue en largeur de la scène sonore. Les effets stéréo sont bien marqués avec une séparation des canaux qui ne l’est pas moins et montrent l’aspect panoramique de cette sonore. La scène sonore paraît d’ailleurs plus large que haute; cependant aucun effet « réducteur » ne viendra frustrer l’auditeur qui recherche de très beaux effets tri-dimensionnels.
Avec le « morceau de bravoure » Remember The River signé par Fred Simon, on apprend réellement à connaître les produits LECTOR. Nous apprécierons le jeu de saxophone au timbre « cuivré » et son excellente authenticité d’un velouté réellement appréciable. Sans fouiller à l’extrême le message, on appréhende réellement d’innombrables bruits de fond occasionnés par les touches de l’instrument, les impacts des touches de piano. Ceci m’amène à souligner que le degré d’analyse de chacun des appareils reflète leur pertinence et l’esprit dans le quel ils ont été conçus.
Les différents jeux de contrebasses sont fabuleux : lisibilité, précision, texture du grave, sont au rendez-vous. Quelle satisfaction d’entendre l’attaque des notes, le glissement de main du contrebassiste sur le manche de l’instrument, et le subtile pincement de son autre main que les cordes.
• Dance into Eternity par Omar Faruk Tekbilek
Sans vouloir en mettre plein la vue à son auditeur, ces artisans du son que sont le ZAX 70 et le CDP 603 LECTOR s’appliquent scrupuleusement à mettre en valeur un très grand nombre d’agrégats qui rendent la musique belle et agréable à écouter, et donnent surtout envie de l’écouter. Bien sûr, au travers des extraits précédents, je l’évoque déjà, mais ici les couleurs changeantes, variées, les multiples « dégradés » harmoniques, nous donnent une approche musicale on ne peut plus naturelle. La texture romantique déjà constatée (ce n’est nullement une critique) sur les extraits de musique classique se confirme ici. La chaleur globale sans doute inhérente à l’utilisation des tubes sur le lecteur CD y est pour beaucoup. Elle se traduit par un côté boisé du jeu de flûte et du jeu de oud qui n’est pas sans évoquer les origines de cette musique orientale riche en émotions et en expressions, et superbement mise en scène par leurs interprètes. Des saveurs exotiques viennent vous murmurer à l’oreille des sensations qui aboutissent à un bien-être fou que je trouve sensationnel.
• Quiet Nights par Diana Krall
La texture vocale sensuelle de Diana Krall est ici portée à son comble. La musique et les paroles s’écoulent avec docilité et une fluidité de premier ordre. L’ambiance « piano bar » relayée par l’ensemble LECTOR m’est apparue réellement délicieuse. Nous y retrouvons une très bonne justesse tonale : à cette justesse tonale s’ajoute de surcroît une trame musicale « complète », distillée avec soin et méthode de manière à n’occulter aucun micro détail. La formulation des phrases de Diana Krall est intelligiblement reproduite et forme un ensemble cohérent avec l’orchestration. La présence de la chanteuse dans la pièce d’écoute n’a rien d’anecdotique : Diana Krall montre ici sa personnalité tout à fait singulière. A ses côtés les arrangements sobres laissent s’exprimer la finesse du drums, « l’exactitude » du jeu de contrebasse, le délié du piano, et plus généralement la « chaleur » intimiste de ces enregistrements riches en substances.
• Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – volume 2
Avec ce CD enregistré en live, vous pourrez juger comme moi du comportement de cet ensemble dans sa globalité. Dans les grandes lignes, il s’en sort plutôt bien. En dépit d’une grande rigueur et d’une réactivité maîtrisées, on aurait pu s’attendre à une rapidité d’exécution accrue notamment sur les transitoires et au travers de grands écarts de dynamique. Rassurez vous, cet ensemble reste stoïque et très stable face aux difficultés d’une masse orchestrale parfois chargée avec chœurs, batterie et percussions, guitares électriques. N’en déduisez pas pour autant que la mollesse est le point faible de l’amplificateur et / ou du lecteur CD, mais j’aurais apprécié davantage de vigueur sur les « charges complexes ». Pour le reste, en ensemble de choristes en pleine forme, un Orchestre National des Pays de Loire expressif et une multitude d’instruments de musique divers qui émergent de la masse orchestrale comme par enchantement : l’amplificateur et le lecteur se singularisent par un magnifique discernement, où les faux plis ou formes d’approximations n’ont pas voix au chapitre.
• Suite symphonique « Lieutenant Kué » : Romance et noces de Kué de Serge Prokofiev
Au pays de Vivaldi, on ne badine pas avec l’expression musicale au sens le plus noble du terme. Puisque cet ensemble LECTOR semble prédisposé à « honorer » la musique classique, alors allons-y. Sous la direction de Yuri Simonov, la Romance et les Noces de Kué signées Serge Prokofiev vous laisseront sur une impression très positive sur bien des points, dont le grain très particulier évalué sur l’ensemble de violons et violoncelles. La harpe déploie son chapelet de notes délicatement reproduites : nous percevons distinctement l’effleurement des doigt du concertiste sur les cordes de l’instrument. L’ambiance générale feutrée ne laisse jamais la place à l’imprécision : on entend clairement les bruits de clefs du basson, du hautbois, ainsi que la reprise de souffle de leurs interprètes respectifs. Le glockenspiel, délicatement restitué, est d’un réalisme à en donner la chair de poule. Le but est donc atteint : le ZAX 70 et le CDP 603 sont donc des « machines » qui s’attachent et s’appliquent à procurer une émotion; émotion toute particulière liée en grande partie à l’œuvre elle-même, mais aussi à la prise de son très bien réalisée.
Sur les Noces de Kué, le suivi rythmique ainsi que la « mise en scène » sont fort bien respectés et le panache du Royal Philarmonic Orchestra donne une belle image des capacités à affronter une masse orchestrale substantielle. Plus généralement, j’ai aimé le tempérament souvent rempli de poésie de ces produits LECTOR qui colle à la perfection avec la philosophie de cette composition de Prokofiev, et casse un peu les codes préétablis souvent rencontrés avec les produits de gamme identique.
Conclusion :
Vous l’aurez compris, au travers de ces quelques lignes, l’amplificateur ZAX 70 et le CDP 603 ont une philosophie musicale respective assez différente. Musicalement, ces deux références se veulent en définitive très complémentaires. L’une comme l’autre, peut être « exploitée » individuellement et rejoindre des systèmes de marques et de philosophie musicale diverses et variées. Cependant, les associer permettra alors d’obtenir une excellente homogénéité doublées d’une remarquable cohérence. Bon sang, cet ensemble respire fort et bien – génial !
Synthèse : | Musicalité lecteur CD : savoureuse et chantante Musicalité amplificateur : de bon ton Appréciation personnelle d’ensemble : délicieuse – de bon goût Rapport musicalité – prix : bien placé |
Prix :
Lecteur CDP 603 2145 € (04/2017)
Amplificateur ZAX 70 : 1325 €
Tests d’écoutes réalisés par