YBA SIGNATURE
(version 2008)
2 Préamplificateurs
2 amplificateurs transistorisés
Origine : France
Garantie : 10 ans
Puissance : > 2 x 100 W sous 8 ohms – > 200 W sous 4 ohms
Bande passante préamplis : 5 Hz à 600 kHz
Bande passante amplis : 5 Hz à 80 kHz
Facteur d’amortissement : > 800 à 100 Hz
Temps de montée amplis : 3 µ secondes
Rapports signal bruit : > 100 dB
4 entrées haut niveau
1 entrée monitoring
1 entrée phono MM ou MC en option
1 sortie magnétophone
2 sorties blocs de puissance
L’objet du présent banc d’essai est de vous faire partager les émotions que l’on perçoit lors de l’écoute d’un « très grand » et donc très cher système HI-FI, à savoir la ligne SIGNATURE YBA. Cette ligne représente une sorte de « rescapé » de la Ligne Classic, qui entre parenthèse, est toujours disponible sur commande spéciale, même si elle ne figure plus au catalogue du constructeur. On pourrait aussi dire que la Ligne Signature représente ce qui se fait de mieux chez YBA tant sur le plan technique que musical.
L’originalité de la ligne SIGNATURE d’YBA se traduit par la séparation complète des éléments qui la constitue :
– 2 préamplificateurs monophoniques avec leur alimentation respective,
– 2 amplificateurs monophoniques avec leur alimentation respective.
Le seul point commun entre les éléments gauche et droite est une télécommande qui pilote sur chaque préamplificateur simultanément, la sélection des sources, la phase absolue, le mute, et le réglage de volume. Ce dernier est assuré par le biais d’une commutation de résistances YBA par des relais spécialement sélectionnés pour l’audio, en lieu et place du traditionnel potentiomètre de réglage. On notera que la télécommande est sans interférence avec le signal audio, puisqu’elle possède une alimentation indépendante.
Les deux préamplificateurs possèdent leur propre alimentation, laquelle atteint des valeurs élevées afin de garantir une stabilité parfaite du courant. Ainsi, on pourra relever qu’en version 4 châssis les préamplificateurs Signature sont dotés de 4 transformateurs de 160 VA et de 64 capacités de 4 700 µF chacune !
A noter que dans la perspective d’une utilisation d’un étage phono « maison », chaque préamplificateur pourra être complété d’une alimentation supplémentaire par voie qui portera les valeurs de chaque transformateur à 160 VA et 64 capacités de 4 700 µF pour l’étage LIGNE et 2 transformateurs de 160 VA et 16 capacités de 4 700 µF pour l’étage phono RIAA.
On retiendra aussi que ces alimentations sont du type à masse flottante sans circulation de courant dans les masses, et qu’elles utilisent des transformateurs en double C à grains orientés. Le concepteur s’est fait un point d’honneur à optimiser chaque composant, chaque circuit configuré de façon symétrique, ainsi que les châssis eux même qui reposent sur le principe de 3 pieds dont le découplage est parfait.
Ces châssis constitués à base d’acier inox et aluminium sont réputés antistatiques, anti vibratoires, et amagnétiques; ils garantissent une immunité parfaite contre toute forme de vibrations et pollutions provenant de l’électronique elle même ou issue d’ondes externes. Afin préserver le fragile signal audio, le minimum de composants passifs sont présents sur le trajet du signal.
Les deux blocs de puissance monophoniques possèdent également leur propre alimentation et disposent d’un filtre secteur d’origine YBA par canal, et sont équipés de 8 transformateurs de 330 VA. Ils bénéficient en outre, d’un allumage séquentiel leur permettant d’éviter toute surcharge provenant de l’alimentation secteur. La capacité en courant est exceptionnelle et atteint jusqu’à 120 ampères par canal.
Par ailleurs, le concepteur s’est fait un point d’honneur à gérer précisément le phénomène des calories de chaque bloc de puissance par des recettes qu’il serait indiscret de dévoiler ici. On relèvera que ces blocs de puissance fonctionnent en classe Alpha – une forme de classe A qui utilise de façon très faible la contre-réaction et ne chauffe pas même lors de fortes sollicitations ( brevet exclusif YBA ).
Les composants sont réalisés sous cahier des charges strict pour le constructeur, et triés à l’écoute. Ainsi, les résistances sont à couches métalliques (1W 1% 3 métaux), condensateurs au propylène et cuivre, transistors et connecteurs dorés non magnétiques, réalisés sur spécifications. Les étages de sortie utilisent 12 transistors par bloc de puissance élaborés sur cahier de charges YBA. Les transformateurs sont comme pour les préamplificateurs du type double C à grains orientés qui permettent une bien meilleure réponse impulsionnelle et éliminent la plupart des parasites du secteur.
Pour se prémunir de tout effet de coloration musicale et garantir une neutralité exemplaire, aucun composant passif n’est présent sur le trajet du signal. Comme c’est la cas pour les préamplificateurs, les châssis utilisent les mêmes matériaux et le même système de découplage afin d’éliminer toute forme de vibration ou parasite de quelque origine qu’elle soit. Enfin, on rappellera que les circuits sont configurés de façon entièrement symétrique.
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ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : lecteur CD ESOTERIC X-01 D2 et l’horloge séparée G-03 X, et des enceintes PEL ALEGRIA ainsi que des câbles secteur, modulation et HP YBA Diamond.
Il paraîtrait évident que le système PEL / YBA / ESOTERIC constitue au niveau de l’écoute un tout indivisible. Cela ne signifie pas que l’on ne peut pas associer chacun des éléments avec d’autres systèmes audio – bien au contraire – mais je donne cette précision afin de ne créer aucune surprise lors de la lecture du compte rendu consacré aux enceintes PE LEON ALEGRIA.
Ce système a été écouté pendant près d’une journée avec un grand nombre d’extraits musicaux dans des styles de musiques très différents.
Test N° 1 : Shirley Horn – You Won’t Forget Me
Ce premier test avec l’extrait « If You Go » nous a immédiatement permis de cerner le tempérament de la Ligne YBA Signature et plus généralement de la composition du système. Dès les premières mesures on est littéralement surpris par la pureté de la restitution dans son ensemble. Les vocaux sont proposés avec un côté très naturel, communicatif, et une présence exceptionnelle au sein de la salle d’écoute. Un côté très humain et très libre est offert à l’auditeur.
On appréciera également la lisibilité exemplaire et la « propreté » de la guitare basse, ainsi que la franchise et les attaques du piano qui sont nettes et d’une précision impeccable. Cette précision se retrouve sur le jeu des cymbales et plus généralement des percussions, sans toutefois craindre une quelconque agressivité. On retrouve parfaitement bien le tempérament cristallin et l’incomparable fluidité qui ont fait la réputation de la marque.
Test N° 2 : Danse Into Eternity par Omar Faruk Tekbilek – Hasret
Pour ma part, j’ai été littéralement « scotché » à mon fauteuil lors de l’écoute de ce morceau qui confirme la pureté exceptionnelle que j’ai déjà décrite précédemment. Les instruments de musique sont restitués avec un parfaît équilibre et une véracité qu’il m’est quasiment impossible de décrire en tant que telle.
La flûte joue avec un côté aérien hors du commun et une pureté que j’ai rarement rencontré lors d’écoutes d’autres systèmes. L’oud qui est un instrument de musique à cordes pincées d’origine arabe prend ici une forme très matérialisée et sonne avec un côté très cristallin et une « justesse » à donner des frissons dans le dos. Le violon est proposé avec une magnifique onctuosité et une finesse particulièrement agréable. Les percussions à la fois discrètes et pourtant bien présentes n’ont rien de caricatural ; elles paraissent savamment dosées et l’on perçoit très disctinctement la » saveur » et les vibrations d’une peau de tambour.
Test N° 3 : Romance tiré de la suite symphonique » Lieutenant Kué » – Serge Prokofiev – Direction Yuri Simonov
Sur ce morceau, on appréciera une nouvelle fois la transparence générale du système confirmée par les prestations des enceintes PE Léon ALEGRIA. Le jeu de harpe ainsi que le xylophone ressortent avec une finesse des plus crédible qui soit. Le jeu des cordes fait preuve d’une fluidité remarquable et d’une fabuleuse douceur générale.
Par ailleurs, c’est le système tout entier qui possède des dons particuliers en ce qui concerne la profondeur et plus généralement l’ampleur de scène sonore. On s’aperçoit ici qu’il y a beaucoup d’espace entre les interprètes.
Test N° 4 : Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – Volume 2
Je prends souvent ce CD en référence pour des tests d’écoutes. Malgré une légère déception que j’impute exclusivement à la prise de son, je dois pourtant reconnaître qu’à aucun moment l’ensemble YBA Signature ne renonce à offrir toutes les garanties d’une restitution à la fois neutre et complète, mais cette « fidélité » a aussi pour inconvénient de ne passer sur aucune imperfection de la prise de son et du mixage, ce qui explique ma déception sur certains extraits.
Toutefois, les choeurs parviennent aux oreilles avec une prestance et une conviction d’une exceptionnelle générosité. Les montées en puissance de l’Orchestre Nationale des Pays de Loire s’effectuent de façon spontanée sans aucun fléchissement ni hésitation d’aucune sorte. Les différents pupitres sont clairement définis et l’étagement des plans est parfait. Tous les « petits » instruments de musiques qui souvent sont inaudibles ou relégués au second rang sont ici parfaitement audibles : en effet, le tintement du triangle apparaît de façon distincte au sein de la masse orchestrale sans qu’il soit nécessaire de tendre l’oreille, et le jeu de mandoline souvent très ( trop ) discret peut être suivi à la note près.
Les vocaux solos revêtent également un aspect très humain et font preuve d’une excellente présence dans la pièce d’écoute. Une mention toute particulière est à mettre à l’actif de ce système en ce qui concerne les percussions; qu’elles soient d’origine classique ou qu’il s’agisse de la batterie, on retiendra volontiers le poids et la précision qui, sans pour autant flatter l’auditeur, sont restituées sans bavure et sans prendre le pas sur les autres instruments de musique.
Test N° 5 : COLLABORATION – The Modern Jazz Quartet with L. Almeida
L’extrait Valéria avait pour objectif de tester les enceintes sur des points précis que sont notamment le comportement du système avec le jeu de vibraphone. Aucune défaillance n’est à relever et l’instrument joue avec beaucoup de liberté, sans contrainte, avec un sens du détail qui se confirme une fois de plus. Par ailleurs, on pourra noter également le jeu du piano à la fois franc, avec toute la vigueur et la dimension que l’on est en droit d’attendre de l’instrument. Ici encore, j’avais réellement l’impression que l’orchestre se trouvait dans le salon d’écoute.
J’ai été aussi surpris par le jeu de contrebasse qui bénéficie d’une précision et d’une lisibilité sans précédent : chaque note est décortiquée avec une rare subtilité permettant de croire à la proximité de l’instrument confirmant cette présence dont j’ai déjà parlé par ailleurs.
Ce test a également permis de confirmer le sens du rythme, de la nuance, mais aussi de homogénéité du système sans son ensemble : sur ces points, la Ligne Signature YBA répond aux moindres sollicitations et véhicule la musique de façon spontanée et très naturelle. Aucun accroc ou aucune hésitation n’est à craindre.
Test N° 6 : Double jeux par Laurent KORCIA
Pour terminer, et finalement se conforter sur certains points de détails, j’ai effectué un test d’écoute avec la « Minor Waltz » interprétée par Laurent Korcia au violon. Une écoute les yeux fermés permet d’appréhender sans tendre l’oreille la finesse de l’instrument, sa formidable précision, mais aussi le jeu des autres musiciens qui accompagnent l’artiste. Par exemple, le jeu de contrebasse fait preuve d’une lisibilité et d’un enchaînement des notes d’une beauté remarquable. J’ai été frappé par le bruit des touches de l’accordéon qui s’exprime avec une très belle et rare subtilité.
Ensuite, cet enregistrement procure quelque chose de finalement assez rare : une forme d’émotion que je qualifierais de nouvelle, tant l’écoute paraît naturelle et absente de toute forme de coloration.
Conclusion :
Évidemment, il y aurait encore mille choses à dire sur ce système YBA Signature. Il s’agit d’un système hors norme et de prix certes élevé, mais il faut reconnaître que YBA a réussi ici un tour de force permettant d’accéder à une qualité musicale d’exception et de grande classe qui, n’ayons pas peur de la dire, apporte un confort d’écoute qui s’approche d’une forme de réalité musicale que peu d’autres systèmes actuels peuvent revendiquer.
Cotations : |
Musicalité : exceptionnelle
Rapport qualité – prix : justifié |
Prix (11/2008) :
Préamplis 4 châssis : 15 990 € (11/2008)
Amplis 4 châssis : 30 990 €
Test d’écoute réalisé par
Lionel Schmitt
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