YBA LIGNE 2 Sigma
Préamplificateur et bloc de puissance transistorisés – Double Transfo
Origine : France
Puissance : > 2 x 70 W sous 8 ohms – > 140 W sous 4 ohms
Bande passante : 5 Hz à 400 kHz ( préampli )
Bande passante : 5 Hz à 80 kHz ( ampli )
Distorsion : < 0,09%
Temps de montée : 3 µs
Rapport signal bruit : > à 100 dB
5 entrées haut niveau
1 entrée phono MM ou MC en option
1 sortie magnétophone
2 sorties ampli de puissance
Pour ce début d’année 2004, YBA a fait une entrée très remarquée. En effet, outre l’apparition de nouvelles références, la gamme Delta évolue vers la gamme Sigma. Cette évolution touche les Lignes 1, 2 , 3, tant pour les électroniques que les lecteurs CD. A noter que les améliorations portent essentiellement sur les alimentations pour les électroniques et un changement de mécanique sur les CD 1, 2, et 3.
J’ai choisi de vous présenter en avant première la Ligne 2 Sigma, qui s’intercale tout naturellement entre la Ligne 3 et la Ligne 1 déjà testées dans ces colonnes.
Pour ceux qui connaissent et suivent la marque de près, il n’y a à priori que peu de changement sur le plan esthétique, encore que, en y regardant de plus près on s’aperçoit que le préamplificateur 2 perd au passage un potentiomètre de volume, mais nous en reparleront un peu plus loin.
La Ligne 2 se présente sous la forme de 2 boîtiers totalement séparés : 1 préamplificateur et un amplificateur stéréo.
Comme il est de coutume chez le constructeur, les évolutions sont possibles et le possesseur d’un bloc de puissance stéréo pourra opter par la suite pour 2 blocs monophoniques, ainsi que des versions à haut courant ( HC ).
Je rappelle aussi que les possesseurs d’une Ligne 2 d’origine, Alpha ou Delta pourront faire la mise à jour vers les modèles Sigma par retour dans les ateliers du constructeur.
Le préamplificateur
Ce très bel objet reprend le dessin familier et la technologie des électroniques YBA. Le châssis est entièrement en aluminium de conception anti-vibratoire et amagnétique monté sur 3 pieds assurant un découplage et une stabilité parfaits.
La façade plus que sobre, ne rassemble que l’essentiel des commandes à savoir : à gauche un clavier de 6 petites clefs à bascule permettent de sélectionner 5 sources de haut niveau plus une entrée monitoring pour un magnétophone analogique.
A noter que YBA propose que l’une de ces entrées soit transformée en entrée phono avec au choix l’option MM ( aimant mobile ) ou MC ( bobine mobile ).
Ces clefs à l’apparence mécanique commandent de façon électronique les relais de commutation des entrées, elles sont surmontées par de minuscules diodes de couleur bleue nuit du meilleur effet.
Au centre, une plaque de laiton rappelle la référence de l’appareil. La partie droite ne comporte que la touche de muting et un seul potentiomètre en lieu et place des deux potentiomètres de volume, commandant chaque voie, sur les versions précédentes.
Plus de réglage séparé pour chaque canal ? Eh bien si. Le bouton de volume en façade n’est plus un potentiomètre traditionnel : YBA utilise ici un réseau de résistances calibrées afin de garantir un niveau de fiabilité et surtout un gain en transparence audio très significatif, comme cela est la cas sur l’Intégré Passion.
Une télécommande reprend l’ensemble des fonctions de la face avant avec la possibilité d’équilibrage gauche / droite – j’ai eu peur.
La face arrière reçoit les connecteurs au standard RCA construit sur un cahier des charges très strict pour YBA, avec une isolation au téflon. 2 sorties haut niveau sont prévues d’origine pour recevoir soit 2 blocs monophoniques, soit travailler en bi-amplification, soit recevoir un bloc stéréo et un ampli casque. Mais on a beau chercher la prise secteur au standard IEC : point de traces. A la place de cette prise, on trouve un raccord type XLR, doublé d’une autre prise spécifique.
Vous l’aurez compris, le préampli 2 fait appel à une alimentation totalement indépendante du châssis afin qu’aucune pollution électromagnétique ne viennent perturber les fragiles signaux audio issus du trajet du signal. L’autre prise sert à la connexion d’une seconde alimentation dévolue uniquement à la télécommande : délicates attentions que celles du concepteur.
Évidemment, cela fait beaucoup de périphériques, mais quand on aime la musique, on ne compte plus.
A l’intérieur, il n’y a rien ! et pourtant le châssis est bien rempli. Peu de composants, mais de qualité et surdimensionnés. En fait, ce qui frappe est le nombre de condensateurs qui ornent l’intérieur du boîtier et assurent une régulation et un filtrage parfaits du courant électrique. Tout a été optimisé, et la construction est particulièrement soignée.
A noter que le schéma est entièrement symétrique comme il est de coutume chez YBA. Tous les composants sont fabriqués sur cahier des charges ( ou par le constructeur ) et testés individuellement avant implantation. Sur le circuit principal, on peut découvrir pour chaque voie 2 gros boîtiers remplis de sable et destinés à contrôler de façon efficace les éventuelles dérives thermiques, ainsi que l’amortissement des micro-vibrations.
Les étages de sortie travaillent sans contre réaction, dans le but de favoriser la bande passante qui s’étale de 5 Hz à 400 kHz. L’impédance de sortie a été volontairement abaissée, l’objectif étant de limiter l’influence des câbles qui relieront le préampli 2 aux amplificateurs.
On pourra aussi observer l’absence totale de composants passifs sur le trajet du signal, et un câblage particulièrement soigné et très court noyé dans une gaine téflon, le tout garantissant une très grande isolation, mais surtout une optimisation des qualités musicales.
L’amplificateur
On prend le même et on recommence. Le châssis de l’amplificateur 2 est de même nature que celui du préamplificateur : un bloc et une face avant en aluminium montés sur les désormais classiques 3 pieds, chers au concepteur et dont l’efficacité a fait ses preuves depuis presque 20 ans. La construction interne fait honneur à la finition externe. Le schéma est entièrement symétrique et fait appel à deux transformateurs selon la technique double C à grains orientés d’une valeur de 330 VA, doublés d’un filtrage d’une efficacité redoutable. Les transistors de puissance spécialement conçus pour YBA et triés sont montés selon un principe exclusif en classe Alpha, un système de » polarisation » en classe A développant une très grande puissance, sans chauffer, assurant une stabilité du courant et une musicalité que peu de concurrents sont en mesure d’offrir à ce prix. Le montage proposé par YBA élimine la contre-réaction. Les transistors de puissance ne pas sont montés directement sur des grilles de refroidissement présentes de part et d’autre du coffret : un plaque en mica spécial, intercalaire assure un découplage entre les transistors et leur radiateur respectif; le but étant d’éliminer les effets capacitifs ainsi que la circulation des courants asymétriques qui pourraient venir » polluer » l’écoute musical – il fallait y penser, car ces perturbations ne sont pas mesurables techniquement ! Pour terminer, le constructeur utilise une soudure à fort pourcentage en argent et à faible température de fusion, dans le but d’éviter tout problème d’oxydation, d’assurer une conduction irréprochable, et une durée dans le temps.
La face arrière n’appelle que peu de commentaires : la prise secteur possède un point de repère de la phase secteur, car comme tous les appareils YBA, l’ampli 2 y est très sensible. Les fiches de connexion HP spécialement développées par YBA acceptent des fils nus de forte section, des fourches, et des fiches bananes. Les connecteurs RCA d’entrées sont les mêmes modèles que ceux présents sur le préampli 2. On aurait peut être apprécié un doublon par des XLR, mais bon……..
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ECOUTE
ATTENTION : le test d’écoute revêt ici un caractère un peu particulier dans la mesure, où la Ligne 2 avait comme partenaire une paire d’enceintes acoustiques JBL 5800 dont le rodage n’était pas totalement achevé. A ce titre, les appréciations relevées doivent être considérées comme des » valeurs » mini, la Ligne 2 s’exprimant bien mieux avec des enceintes d’origine Françaises ou Britanniques et en tout cas largement rodées. Pour reste du matériel, la source est un lecteur YBA CD 2, et l’ensemble des câbles utilisés sont des YBA Diamond. Par la suite, cet ensemble a été ré écouté avec de nombreuses autres paires d’enceintes (B&W, PEL, …)mettant en valeur ses véritables caractéristiques.
Test N° 1 : Toccata et Fugue de Bach – transcription pour orchestre symphonique par Léopold Stokowski.
Léopold Stokowski a réenregistré cette oeuvre pour Decca/London en 1971. Sa prise de son exceptionnelle remasterisée procure habituellement un bien être fabuleux qui rappelle les images du dessin animé Fantasia.
Dès les premières mesures, on est immédiatement pris par la musique. L’orchestre est grandiose, et joue au grand complet et de façon majestueuse avec beaucoup de clarté et surtout beaucoup de fluidité. Mille détails sautent aux yeux et aux oreilles bien entendu. Toutes les susceptibilités de cet enregistrement sont parfaitement perceptibles sans pour autant tendre l’oreille.
Cet enregistrement fourmille d’innombrables petites finesses : on est effaré par les bruits occasionnés lors du changement de partitions de la part des musiciens. Les violons ne trahissent pas la finesse légendaire propre à la marque YBA. Ces violons ont du grain et confirment un registre aigu qui file très haut sans pour autant être agressif.
Quelques notes de harpe doublées par un accompagnement de flûtes traversière sont particulièrement bien mises en évidence confirmant la clarté de l’ensemble du message sonore. Le registre formé par les contrebasses a beaucoup de corps; les basses qui en découlent sont fermes tendues et sonnent de façon étonnante et spontanée.
Par contre, on aurait apprécié que cet ensemble de contrebasses descende un peu plus bas – remarque que j’impute à la JBL 5800. Le registre médium est bien présent et confirme lui aussi l’équilibre et la fluidité de ce couple d’YBA – toutefois, j’ai relevé que la JBL projette parfois le médium un peu en avant à mon goût.
Malgré tout l’ensemble s’avère parfaitement cohérent et finalement très agréable à écouter, même à fort niveau d’écoute. Un mot encore sur les percussions qui sont restituées de façon sublime : leur netteté est ici inégalable et vraisemblable; par ailleurs aucun traînage n’est à déplorer.
Test N° 2 : MARINES – Tri Yann
Sur le morceau » Sein 1940 », on est tout de suite surpris par les percussions qui accompagnent la musique et le chant. Comme sur le morceau précédent, on saisit parfaitement le son dégagé par les peaux de tambours et, celles-ci vous tiennent au corps.
Les vocaux particulièrement affûtés dans ce passage paraissent un peu moins humains que sur d’autres systèmes YBA; là encore, la JBL 5800 manque un peu de chaleur et ne met pas assez en valeur les qualités de la prise de son. Dans l’introduction instrumentale de ce morceau, le groupe utilise un certain nombre d’instruments traditionnels que l’on distingue sans peine, mais l’accompagnement au violoncelle et à la guitare acoustique n’ont rien n’évident : chacun de ces instrument a été rangé respectivement dans son enceinte acoustique, ce qui me fait dire que la JBL 5800 a tendance parfois à simplifier le message sonore dans certaines zones du registre sonore.
Côté dynamique, rien à redire : la Ligne 2 Sigma démarre au quart de tours ce que confirme d’ailleurs parfaitement les JBL 5800. La ligne mélodique de la guitare basse utilisée dans une partie du morceau s’appréhende sans peine pour l’auditeur. Le violon solo a beaucoup de grain et de finesse et semble très aérien.
La scène sonore apparaît réellement très large, bien profonde, et on sent qu’il y a beaucoup d’air entre les interprètes.
Test N° 3 : JARDIN D’HIVER – Henri Salvador
Comme je l’ai souvent décrit cet album d’Henri Salvador a une prise de son à citer en exemple. Malgré les » réticences » des enceintes JBL 5800, la Ligne 2 s’exprime ici pleinement.
L’artiste nous communique ici sa joie de chanter et de vivre : une véritable leçon d’humanité. La voix suave d’Henri Salvador a fait frémir tous les auditeurs présents dans l’auditorium. Tous les musiciens qui ont participés à l’enregistrement s’offrent au public dans une ambiance de salle de concert, presque à taille humaine; aurais – je tendance à dire.
L’accompagnement à la guitare acoustique classique a atteint ici une sonorité d’un naturel et d’une véracité très proche du réel.
Conclusion :
Pour conclure, une fois de plus YBA nous a offert des heures de bonheur musical sans concessions, et ce malgré l’association d’une paire d’enceintes acoustiques quelque peu frileuse ou en tous cas pas assez rôdée.
A noter que le gain par rapport à la gamme Delta est significatif, mais les possesseurs d’une Ligne 2 d’origine ou Ligne 2 Delta peuvent faire évoluer leurs produits actuels vers la Ligne 2 Sigma pour un prix approximativement égal à la différence de prix entre les 2 références.
Cotations : |
Dynamique subjective : 10 / 10
Définition : 10 / 10
Effet stéréo : 10 / 10
Cohérence d’ensemble : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10
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Prix : Préampli : 2520 € – Ampli : 3455 € (2004)
Test d’écoute réalisé par
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