SIM AUDIO Moon I 5.3
Classic Série
Origine : Canada
Ampli-préampli intégré à transistors
Puissance : 2 x 85 W sous 8 ohms – 2 x 130 W sous 4 ohms
Bande passante : 10 Hz à 70 kHz
Distorsion : < 0,15 %
Rapport signal / bruit : 97 dB
5 entrées haut niveau
1 entrée monitoring
1 sortie enregistrement
D’origine canadienne, la marque SIM AUDIO s’est souvent distinguée par des produits de qualité, tant sur le plan de la construction que sur le plan de la restitution musicale. Le Moon I 5.3 appartient à la série classique et il ne déroge pas à ces règles qualitatives.
Au niveau esthétique, le Moon 5.3 surprend par sa présentation à la fois sobre, mais surtout cette présentation n’a rien de conventionnelle : le design a réellement quelque chose de particulier, mais cet aspect est le résultat d’un concept qui n’a pas d’autre but que de rendre l’appareil le plus inerte possible et insensible aux vibrations internes et externes. Ainsi le châssis fait d’acier et d’aluminium repose sur 4 cônes en laiton intégrés au châssis qui intègre à droite et à gauche chaque radiateur de refroidissement, également en aluminium et dédié chacun à son canal respectif.
La face avant en aluminium de 12 mm rassemble l’essentiel des commandes, que sont : un potentiomètre de volume numérique en roue libre, un sélecteur de source mono-touche, une touche mute et une autre pour le stand-by de l’appareil. Le descriptif de la face avant se termine par un afficheur rouge qui renseigne l’utilisateur sur le niveau de sortie de chaque canal – lequel afficheur peut être éteint. Une élégante télécommande en aluminium reprend toutes ces fonctions, aux quelles s’ajoutent un réglage de balance fort bien venu.
La face arrière intègre une prise IEC et un interrupteur de mise sous tension, quatre bornes HP origine WBT ne permettant pas le bi-câblage, ainsi que 7 paires de fiches RCA de très haute qualité boulonnées directement sur le châssis, et dont 2 sont dédiées à la connexion d’un enregistreur analogique entrée / sortie autorisant une boucle monitoring complète. A noter que malgré un montage en symétrique, le 5.3 n’est pas doté de connexion XLR, mais je rassure ceux qui pensent que l’utilisation de ce type de connexion constitue le nec le plus ultra; les expériences des uns et des autres ne se sont pas toujours traduites par un gain significatif de la restitution musicale.
Sur le plan technique, rien que du bon; le Moon 5.3 est réalisé » façon orfèvrerie « . Son circuit est du type double mono utilisant des composants des meilleurs qui soient et minutieusement sélectionnés. L’alimentation gigantesque est réalisée autours d’un transformateur torique et d’un filtrage via des condensateurs d’une capacité totale de 47000 micro farads, garantissant une stabilité en courant exceptionnelle. Cela se ressentira lors de forts écarts de dynamique ou sur des passage musicaux complexes ou chargés. Notons au passage que la section préamplificatrice configurée en classe A est distincte de la section étage de puissance configurée en classe A / AB |
ECOUTE
Les tests d’écoutes ont été effectués avec un lecteur CD SIM AUDIO Moon CD 5.3, une paire d’enceintes acoustiques PE Léon Kantor et des câbles YBA Diamond. ( Compte rendu en pages respectives lecteurs, enceintes, câbles ).
Test N° 1 : Musique Classique
J’ai effectué de nombreux tests d’écoutes avec différents styles de musique. Pour une surprise, c’est une surprise de taille. Sur de la musique classique et en association avec le lecteur de la même marque, le Moon 5.3 restitue une musique très rafinée, précise, ample, avec une fluidité remarquable. A l’écoute des extraits Tambourin 1 et 2 et l’Entrée des Guerriers tirés du CD de Dardanus de Jean Philippe Rameau, on est littéralement conquis par la section de cordes lisse, ouverte, précise, et d’une formidable vigueur. Le clavecin est reproduit avec un superbe grain et une ligne mélodique variée qui respire l’authenticité.
Dans un autre registre, le violon de Laurent Korcia qui peut paraître agressif au sein de certains systèmes, est restitué de manière émouvante avec un velouté d’une rare vraisemblance. Le 5.3 propose une restitution très fouillée, fourmillant de détails, mais en laissant de côté le côté acide que l’on aurait pu craindre.
Si le registre aigu file bien haut, le registre grave n’est pas en reste : il descend très bas avec une fermeté et une précision impeccable, comme en témoigne les percussions présentes sur le CD Dardanus. Le registre médium s’articule fort bien avec les deux autres registres, sans aucun accroc. Sa belle présence et son équilibre s’apprécieront notamment sur des partitions de violoncelle, et naturellement sur les vocaux.
Test N° 2 : Musique à bases de vocaux Tri Yann et Henri Salvador
Les tests effectués avec les CD Tri yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – Volume 2, et Jardin d’Hiver interprété par Henri Salvador démontrent la générosité de cet amplificateur intégré sur le plan notamment de l’humanité que procure la restitution des vocaux. J’ai été littéralement bluffé par l’aspect très communicatif et naturel de la voix d’Henri Salvador, mais aussi par l’accompagnement musical et l’ orchestration très riches, complétés par un très bel équilibre subjectif.
Sur l’album de Tri Yann enregistré en public, on distingue dans la masse orchestrale de l’Ensemble des Pays de Loire beaucoup de petits détails pas toujours évidents à appréhender, tels que le son d’un triangle, de discrètes petites percussions, mais aussi la beauté d’un jeu de guitare acoustique, ou d’une harpe classique, qui m’amènent à insister sur une forme de transparence hors du commun. Le percussions prennent corps sans accuser de restriction ou retenue d’aucune sorte. Les vocaux solos, ainsi que les choeurs sont d’une puissance remarquable et proposés avec majesté et vigueur.
Pour les passages orchestraux chargés, le Moon 5.3 réagit au quart de tour sans fléchir d’un décibel. Les violons s’envolent littéralement, et les coups de cymbale sont d’une netteté extraordinaire. Un excellent point aussi pour la restitution des instruments à bois : hautbois, chalémie, et basson qui flirtent avec la perfection – pour qui connaît bien ces instruments. Les puristes seront sensibles à l’éclat des applaudissements qui font preuve d’un beau sens du réalisme.
Test N° 3 : Jazz et Musique Orchestrale
Le test effectué sur de la musique de jazz grâce au CD COLLABORATION interprété par The Modern Jazz Quartet with L. Almeida, ne fait que confirmer les innombrables qualités musicales déjà évoquées. Sur l’extrait Valéria, on ne pourra que rester muet d’admiration devant le jeu de contrebasse absolument superbe qui nous est proposé. Sans pour autant descendre de manière ultra profonde, la contrebasse prend ici une dimension réelle et la restitution de la ligne mélodique de l’instrument est d’une magnifique lisibilité, et d’une rare précision.
La même remarque s’applique au piano qui délivre une sonorité pleine de nuances, avec un » coffre » d’une très belle ampleur. Les attaques sont franches et massives quand cela devient nécessaire. Par ailleurs, aucun traînage n’est à déplorer, le Moon 5.3 accélère tel une Formule 1. La scène sonore ne s’effondre jamais, même par » gros temps » comme l’on dit en langage maritime.
Malgré cet enregistrement relativement ancien, on entend distinctement une multitude de petits détails qui nous échappent parfois avec d’autres systèmes : les cymbales sont d’une très bonne précision, et le discret charleston souvent masqué sort par miracle de l’ombre.
Un petit test avec The London Sessions – musiques de films de Georges Delerue, pour confirmer une fois de plus l’ampleur de la scène sonore, large, profonde, et haute, mettant en valeur notamment la section de cordes très aérienne de l’orchestre. Fluidité, honnêteté musicale, finesse, sont une véritable récompense et constituent un véritable régal musical.
Conclusion
Cet amplificateur intégré Sim Audio Moon 5.3 surprend agréablement à plus d’un titre. Ce Sim Audio n’a pas vocation à sombrer dans le démonstratif à outrance, mais aborde la musique avec conviction et respect des timbres. A mon sens il surpasse bon nombre de ses concurrent, et malgré tout l’intérêt que je porte à la marque française YBA, il s’avère nettement plus convainquant que le Passion 300 dans sa version 2007.
Cotations : |
Musicalité : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : 4450 € (06/2007)
Essai réalisé par
Lionel Schmitt
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