REGA ELEX – R Origine : Grande Bretagne Bande passante : non spécifiée 1 entrée phono MM
ECOUTE Les tests d’écoutes ont été réalisés en auditorium avec le lecteur SIM AUDIO Moon CD-1, enceintes acoustiques REGA RS 7, câbles modulation et HP YBA Glass. CD utilisés : CD test NAIM Sambler N° 6 – Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Dance Into Internity par Omar Faruk Tekbilek – Take Five par Quincy Jones – Quiet Nights par Diana Krall, etc… 1° Timbres et transparenceIl faut assez peu de temps pour se forger une opinion concernant le tempérament musical de cet amplificateur. L’ELEX-R chante, et fait de la belle musique. Pas de prises de tête, ni de questions métaphysiques à se poser, la couleur des timbres me semble être à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’un amplificateur de cette catégorie et de ce prix, et même un peu plus ! Le moins que l’on puisse dire est que cette amplificateur se démarque de son prédécesseur sur plusieurs points. Sa bande passante subjective apparaît plus étendue que celle du MIRA 3, avec un registre aigu qui file plus haut. La définition apparaît meilleure : elle met davantage en valeur le détourage des instruments, qui se voit par le fait affiné. L’aspect » british » laisse (enfin) la place à une restitution plus ouverte, pas forcément la plus naturelle qui soit, mais qui gagne assurément en clarté et en luminosité. Le registre médium « traite » les fréquences comprises entre 300 Hz et 5000 Hz avec une « touche » proche de l’analogique (une constante chez REGA). Cet amplificateur ne sombre toutefois pas dans une matité qui pourrait rendre l’écoute monotone ou monocorde. Bien au contraire, la structure riche et organique des lignes mélodiques nous permet d’être en présence d’instruments matérialisés. Le registre grave se défend bien : totalement dégraissé, il descend suffisamment bas pour donner aux fréquences basses un caractère bien « trempé ». Le jeu de contrebasse se matérialise par une ligne mélodique d’une très bonne lisibilité, d’une fermeté et d’une stabilité au dessus de tout soupçon. Sans prétendre s’aventurer dans les octaves les plus basses, l’ELEX-R se donne au piano un poids crédible et à la contrebasse une bonne dimension et une substance organique. Pas de faux semblants avec l’ELEX-R en ce qui concerne la transparence : cet amplificateur n’altère à aucun moment l’identité des instruments et des voix, et je dirais au contraire qu’il s’évertue à rendre audible beaucoup de micro informations, et des instruments de musiques de second rang. L’ELEX-R fait même mieux, les intonations et le phrasé des vocaux de Diana Krall (Quiet Nights) ressortent avec un sens de l’analyse très convainquant et une clarté qui n’a rien d’artificielle. 2° Scène sonore – dynamique – réactivitéLa grande réserve en puissance marque à son tour une différence significative avec l’amplificateur MIRA 3. On sent bien que l’ELEX-R a davantage d’énergie que son prédécesseur. Il sera capable de « driver » dans de meilleures conditions les enceintes acoustiques de rendement moyen, voir faible. La scène sonore gagne en ampleur, et l’écoute plus intimiste du MIRA 3 laisse la place à une musicalité plus généreuse, et une scène sonore mieux agencée, et assurément un peu plus étendue. Les plans sont correctement « étagés », mieux marqués, ce qui permet de mieux distinguer les instruments ou groupes d’instruments de second plan de ceux situés au premier plan. Côté dynamique, cet amplificateur ne suscitera pas de déception ou de frustration. Il est réactif et sait répondre à toute forme de sollicitation, et faire face aux grands écarts de dynamique. S’il apparaît plus vif que le BRIO-R, il « met la gomme » exclusivement lorsque la situation le nécessite. Aussi, on ne peut pas affirmer que l’ELEX-R en fait trop, ou apparaît exagérément démonstratif. J’apprécie sa bonne tenue générale et sa volonté de délivrer une musicalité pleine de nuances. L’attaque des notes est gérée habilement, sans approximation, en fonction d’un tempo précis et d’un cadencement qui ne peut faire l’objet d’aucune critique. Cet amplificateur est réactif et on appréciera sa spontanéité et sa volonté « digérer » les phrases orchestrales les plus complexes. Le « dégradé harmonique » (extinction des notes dans le temps et l’espace) est plus que satisfaisant, même s’il apparaît un peu plus court en comparaison avec d’autres machines plus coûteuse et de gammes largement supérieures. Autre point à relever : le nouveau venu se distingue par sa belle linéarité et son absence de « décrochage » sur les grands écarts de dynamiques et autres montées en puissance, garantissant ainsi un équilibre tonal subjectif remarquable et remarqué. 3° Communication avec l’auditeurPour faire concis, nous dirons que le dernier né de chez REGA va à l’essentiel, de surcroît, sans détours. Sur ce point, la filiation avec les anciennes moutures de la marque est assurée. « Bien dans ses baskets », l’ELEX est un amplificateur qui a un certain talent pour faire ressentir aux amateurs de belles musiques que le facteur humain est au cœur du concept et des préoccupations du concepteur. Cela s’entend particulièrement bien sur les vocaux et les instruments de musique acoustiques. De nature chantante, l’ELEX-R « nourrit » l’auditeur de la musique qu’il affectionne et s’emploie à respecter la couleur des timbres avec une minutie et une aisance qui font ressortir une justesse réellement satisfaisante. La fluidité étant au rendez vous, cela autorise un écoulement des phrases musicales, et contribue à mettre en valeur les informations de faible amplitude (bruit de respiration, bruits mécaniques des instruments de musique acoustiques). Par ailleurs, l’aspect charnu et matérialisé des instruments donne du sens à la musique et invite réellement l’auditeur à savourer les meilleurs extraits musicaux en sa possession en toute décontraction. J’irais même jusqu’à dire que cet amplificateur est « puissant » si l’on en juge par ses prestations fournies lors de l’écoute » Remember the River » de Fred Simon extrait du CD test NAIM Sambler N° 6. On y retrouve la très belle dextérité du pianiste sur les touches de son instrument, le subtile « touché » du contrebassiste sur les cordes de l’instrument avec une intensité réaliste Le piano est reproduit, et surtout le fluide du saxophone qui vous donnera à coups sûrs une série de frissons pas désagréables pour autant. Enfin il se dégage beaucoup d’émotions lors de l’écoute de quelques extraits significatifs tirés de l’album » Dance Into Internity » interprété par Omar Faruk Tekbilek. Les instruments de musique acoustiques sont reproduits avec une authenticité et un sens de la communication poussé. Les « vibrations » de la flûte en est un exemple flagrant, notamment lorsque son interprète s’emploie à la faire « sangloter » sont particulièrement savoureux. Conclusion : Le successeur de l’amplificateur MIRA 3 assure la relève avec succès mérité. Les « fondamentaux » sont présents, mais l’ELEX-R apporte cette fraîcheur et le surcroît de vivacité qui manquaient un peu à son prédécesseur. On pourra l’associer avec un choix assez étendu de sources (NAIM CD 5 Si, CD 5 XS, ATOLL CD 100 SE, REGA Apollo-R et Saturn-R, et également avec des enceintes au fort pouvoir d’expression telles que les B & W série CM ou 680, PRO AC, et REGA (liste non exhaustive). Pour ma part, l’amplificateur REGA ELEX-R constitue l’un des meilleurs « espoirs masculins » en matière de restitution musicale dans cette gamme de produits.
Prix : 1195 € (09/2014) Test d’écoute réalisé par
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