REGA CURSA 3 et REGA EXON 3
REGA – CURSA 3 : Préamplificateur
REGA – EXON 3 : blocs de puissance monophoniques
( version 2004 )
Origine : Grande Bretagne
Puissance :
2 x 125 W sous 8 ohms
2 x 200 W sous 4 ohms
Bande passante : 5 Hz à 90 kHz
Distorsion : moins de 0,0065%
4 entrées haut niveau
1 entrée phono MM ou MC en option
2 sorties magnétophone
2 sorties amplis de puissance
Je rappelle que REGA est une marque Britannique qui fait ses preuves sur le marché de la haute fidélité depuis bientôt 30 ans. Le préamplificateur CURSA 3 et les 2 blocs monophoniques EXON 3 proposés aujourd’hui constituent le sommet de la gamme REGA, et c’est dans leur version la plus récente qu’il m’a été donné de les écouter. Nous avons donc affaire ici à un ensemble d’électroniques totalement séparées qui comprend un préamplificateur à transistors et deux blocs monophoniques également à transistors. Ces produits, comme l’ensemble de la gamme REGA sont disponibles en deux couleurs au choix de l’acquéreur : noire ou gris argenté.
Le préamplificateur
Au niveau de sa présentation, le CURSA 3 ressemble à s’y méprendre aux intégrés de la marque que sont le BRIO et le MIRA. La construction est simple – ( pas simpliste pour autant ) mais soignée : le châssis en aluminium extrudé garantit une excellente rigidité, une immunité efficace contre les vibrations et les éventuelles parasites extérieurs. Ce châssis repose sur 4 pieds en sorbotane lui permettant un découplage efficace. Rationnelle, la présentation a fait l’objet d’une certaine recherche esthétique : on aimera ou on détestera. La face avant s’avère pour le moins dépouillée : à gauche, un interrupteur de mise sous tension avec en son centre un diode de rappel rouge, à droite un unique potentiomètre regroupant 2 fonctions :
1° le réglage du volume sonore qui fait appel à un contrôle de volume analogique muni d’un réseau de résistances piloté numériquement.
2° la sélection de 4 sources haut niveau, une source phono, – un rappel lumineux nous informe de la source en fonction. La sélection de ces sources s’effectue par le biais de relais.
Enfin, à droite de ce potentiomètre on trouvera 3 minuscules touches servant à la sélection de 2 magnétophones analogiques et du muting.
Le constructeur n’a pas jugé bon de prévoir un réglage de balance, ce qui peut s’avérer frustrant pour certaines prises de sons manquant d’équilibre
On aura beau chercher une hypothétique prise casque – se sera en vain. Mais le concepteur propose un ampli casque dédié de très bonne qualité ( voir essai page divers – le modèle EAR ) que l’on pourra brancher sur une des deux sorties enregistreur.
On regrettera toutefois que la face avant se résume à une morceau de plastique moulé – une finition en aluminium aurait été mieux venue à mon sens.
Contrairement à la face avant, la face arrière est plutôt bien fournie, puisque l’on y retrouve les prises RCA permettant la connexion des 5 sources et des 2 magnétophones, ces dernieres sont naturellement doublées des sorties enregistreurs adéquates, auxquels s’ajoutent 2 sorties permettant le branchement des 2 blocs monophoniques EXON, voir plus selon le constructeur. On notera également le niveau de sortie ( réglé à 0,83 volts en usine ) qui peut être ajusté afin de rendre le CURSA compatible avec la quasi totalité des amplificateurs du marché. Une prise de terre pour l’entrée phono ainsi que l’incontournable fiche secteur IEC complètent ce tableau arrière. On notera que sans être exceptionnelles, les fiches de connexion sont de bonne qualité. En ce qui concerne l’entrée phono, l’utilisateur aura le choix à la commande entre un mode MM aimant mobile et MC bobine mobile dont la fabrication repose sur des composants discrets.
Lors de la démonstration, il ne m’a pas été possible de voir les entrailles de cet appareil, mais il semblerait que l’appareil ait fait l’objet d’une construction particulièrement soignée. En tous cas, l’alimentation fait appel à un transformateur toroïdal de bonne capacité garantissant une très grande stabilité du courant.
Enfin, une télécommande permet de piloter toutes les fonctions du préamplificateur, ainsi que celles des lecteurs CD, et du tuner de la marque.
Les amplificateurs
Les blocs EXON sont donc des modèles monophoniques délivrant une puissance très confortable de 125 watts sous 8 ohms permettant de » faire bouger » un très grands nombre d’enceintes acoustiques, y compris celles de faible rendement. Pour la présentation, il y a peu de chose à dire puisque les faces avant et arrière se résument au strict minimum :
– un interrupteur de mise sous tension avec une diode rouge sur la face avant,
– prises RCA pour accueillir le signal issu du préampli, prise secteur, et de solides borniers acceptant fourches et bananes pour la connexion des enceintes acoustiques sur la face arrière. Ces borniers ne permettent pas le bi-câblage, mais celà ne constitue pas vraiment un handicap majeur à mon sens.
Sur le plan technique, le constructeur nous fait savoir que la configuration de ses blocs de puissance est totalement symétrique. A ce titre, les puristes auraient appréciés des fiches XLR pour le signal issu du préamplificateur. L’alimentation des blocs EXON a été particulièrement dopée : REGA n’a pas hésité à doter chaque bloc de 2 transformateurs toriques doublés d’une armée de condensateurs de filtrage dont la valeur totale atteint 37 600 microfarads qui se traduiront directement sur la musicalité et la bonne tenue en puissance. On remarquera également que les blocs EXON sont protégés contre les surcharges et les courts circuits par des circuits de protection très élaborés et qui ne sont pas situés sur le trajet du signal audio dont on appréciera les effets bénéfiques sur la musicalité. Pour mémoire, les étages d’amplification font appel à 4 transistors Sanken ultra rapides. Enfin les calories excédentaires sont dissipés par de gigantesques grilles de refroidissement placées sous les appareils et qui contribuent grandement à la rigidité du coffret. |
ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec un lecteur CD REGA JUPITER ( voir essai page lecteurs ), la récente paire d’enceintes acoustiques REGA R 7 et des câbles YBA et REGA.
Test N° 1 : Dardanus de JP Rameau par John Eliot Gardiner
Dès les premières mesures, cet ensemble nous met de suite au parfum – et quel parfum !
Dans l’extrait » Tambourins » ou » l’entrée des guerriers », on a droit à tout : l’orchestre est complet, il ne manque rien. Les cordes sont restituées avec finesse et détermination. La section de violoncelles se détache parfaitement de celle des violons. Le clavecin est d’une limpidité déconcertante et d’une beauté à vous faire froid dans le dos. Les percussions sont servies avec puissance et fermeté sans toutefois en faire de trop.
On sent une orchestration à la fois docile, vigoureuse et dirigée par une main de maître. On sera agréablement surpris par l’enchaînement des notes et des registres traduisant une fluidité relativement hors du commun dans cette gamme de prix. Le côté naturel des instruments baroques est ici privilégié. Par ailleurs, on constate même à faible niveau sonore beaucoup d’air entre les musiciens, ce qui plaide en faveur d’une scène sonore à la fois profonde, large et d’une hauteur très acceptable.
Si le registre extrême grave paraît un petit peu en retrait, je précise que ce défaut n’est imputable qu’à l’enceinte R7 utilisée dans ce test.
Le registre aigu met en scène beaucoup de micro détails qui se traduisent par la luminosité propre aux électroniques REGA. Le registre médium sans être projeté en avant donne beaucoup de lui même et favorise la cohérence des registres.
Rien à dire, cet ensemble fait honneur à la musique de Monsieur RAMEAU en lui donnant un aspect vivant, souple, et finalement très réaliste.
Test N° 2 : Legends par J. Galway et P. Coulter
Avec ce disque, on entre dans un style qui est un mélange de musiques modernes et classiques. Sur le morceau » The Battle of Kinsale » , le piano de Phil Coulter est absolument déconcertant. La transparence de cet ensemble REGA permet d’appréhender précisément le moment ou l’artiste appuie sur les pédales de son piano pour modifier la texture de son jeu. Les attaques du piano sont à la fois précises, et font aussi preuve d’un moelleux, d’une onctuosité, et d’une rapidité particulièrement savoureuses. Ce piano vient vous flatter l’oreille avec réalisme qui vous donne le frisson.
La flûte de James Galway s’avère légère, aérienne même. On retrouve dans tous les passages le corps de l’instrument et le » coup de souffle » de l’interprète.
Sur d’autres morceaux regroupant plusieurs instruments traditionnels ou plus modernes, la musique sonne avec une belle aisance et une remarquable lisibilité . Cette lisibilité se retrouve aussi sur des accompagnements exécutés avec une basse fretless dont on peut suivre la ligne mélodique sans peine. Un bon point aussi pour la rapidité d’exécution et la neutralité de l’ensemble.
Conclusion :
Quelques essais ont été également faits avec des extraits de vocaux. Une fois de plus, les voix se révèlent ici particulièrement expressives et naturelles avec un côté humain que j’apprécie particulièrement et qui montrent que la version 3 de ce trio a encore progressé par rapport aux versions précédentes.
Rien à dire, le préamplificateur CURSA et les blocs de puissance EXON qui l’accompagnent forment un ensemble harmonieux, complet, dynamique, fluide, limpide…….musical quoi !
Cotations : |
Musicalité : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : Préampli : 1000 € – Amplis : 2000 € la paire (10/2004)
Essai réalisé par
Lionel Schmitt
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