NAIM SUPERNAIT
Origine : Grande Bretagne
Ampli-préampli intégré à transistors
Puissance : 2 x 80 W sous 8 ohms
6 entrées haut niveau dont 1 monitoring
1 sortie magnétophone
5 entrées numériques
Lorsque l’on croise du regard le Supernait qui vous attend bien campé sur son meuble hi-fi et à température prêt pour une écoute : rien à dire, ça jette ! . Certes, cet amplificateur intégré ne rompt pas avec la présentation des autres produits NAIM, mais je reste toujours impressionné par cette sobriété de bon goût qui respire la robustesse, la simplicité, et un parfum de fraîcheur venu d’outre Manche.
La face avant ne propose que les commandes essentielles, relayées par une télécommande très complète qui servira également à piloter un lecteur CD de la marque. Le panneau avant entièrement en aluminium propose de part et d’autre du logo un réglage de volume, un réglage de balance, tous deux gérés par des potentiomètres d’origine Alps, ainsi qu’une série de commandes dédiées à l’écoute ou à l’enregistrement. Sous ces touches de sélection des sources, on trouvera 2 mini jack : l’un est destiné à recevoir une source externe telle qu’un lecteur Ipod, et l’autre à accueillir un casque d’écoute. Sur ce dernier point, on pourrait féliciter NAIM, mais l’utilisation d’un mini jack n’est pas une idée des plus louables qui soit – même si des adaptateurs existent.
Le verso de l’appareil a de quoi surprendre, tant la connectique proposée est abondante : pas moins de 11 sources analogiques ou numériques peuvent être reliées au Supernait qui, pour la circonstance a enrichi sa connectique de prises RCA en plus des traditionnelles fiches DIN, mais de surcroît 4 entrées au standard numérique S/IF coaxiales ou optique en mode Toslink sont aussi disponibles. Ces possibilités sous entendent que le Supernait peut le cas échéant faire office de convertisseur numérique / analogique. Pour la circonstance, NAIM utilise en effet une carte numérique qui utilise des convertisseurs d’origine Burr-Brown 1792 destinés ( entre autres ) à la conversion des signaux 24 bits / 96 kHz en provenance d’un DVD.
Sur le plan technique, l’électronique abondante et l’alimentation gigantesque reposent sur un châssis entièrement en aluminium qui contribuera à rendre invincible le Supernait aux vibrations internes et externes, et aux charges électrostatiques. Cette alimentation ne déroge pas aux principes que NAIM s’est imposé depuis plus de 20 ans, et qui permettent de délivrer sans broncher une puissance de 2 x 80 watts sous 8 ohms par le biais d’une paire de transistors bi-polaires d’origine Sanken montés en push pull.
Pour le reste des circuits, NAIM utilise des CMS ( composants montés en surface ) afin de réduire au maximum le trajet du signal. A noter que sur le plan de l’utilisation la télécommande est très agréables à utiliser – il faut le signaler.
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ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : lecteur CD NAIM CD 5 X & alimentation Flat Cap 2 – enceintes PE Léon Kantor. Les câbles de modulation sont d’origine NAIM en mode DIN et les enceintes ont été reliées avec du câble YBA Diamond connu pour son universalité et sa neutralité.
Test N° 1 : Romance tiré de la suite symphonique » Lieutenant Kué » – Serge Prokofiev – Direction Yuri Simonov
TRANSPARENT A SOUHAIT : voici ce que l’on peut retenir à l’écoute des premières mesures de cette Romance. Évidemment, le lecteur CD 5 X accompagné de son alimentation séparée Flat 2 X, et les enceintes PE Léon Kantor y sont aussi pour beaucoup. Mais je dois avouer très clairement que chaque instrument est passé au peigne fin afin de » transcrire » la moindre subtilité.
Le jeu du violoncelle est restitué avec un grain et une matière que j’ai rarement rencontré au cours des 30 années d’expérience en matière d’écoutes musicales. Le son du hautbois m’a carrément laissé muet d’admiration par sa présence dans la pièce d’écoute et la justesse de sa sonorité.
Par ailleurs, la moindre intervention de harpe ne peut échapper à l’oreille, et une mention toute spéciale est à évoquer pour le magnifique jeu de glockenspiel qui vient s’ajuster parfaitement sur une nappe de violons superbement lisse et précise.
Tout cela se distille dans une ambiance qui reste d’une belle fluidité. Un léger bémol toutefois, en ce qui concerne le poids de certaines percussions qui mériterait de descendre d’une octave ( affaire de goûts ). La prise de son étant d’excellente qualité, on est assez bluffé par le positionnement des musiciens au sein de la scène sonore, et on ressent beaucoup d’air entre les intervenants, et confirmant que cette scène sonore est à la fois ample et majestueuse, tant en largeur, qu’en hauteur et en profondeur.
Test N° 2 : Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire
Avec cet enregistrement public, le Supernait s’exprime pleinement et parfaitement. Avec sa rapidité déconcertante, aucun fléchissement n’est à craindre y compris lors des montées en puissance de l’Orchestre National des Pays de Loire, ou sur des passages complexes ou chargés. Les multiples instruments traditionnels prennent réellement du corps; ainsi on se surprend à entendre distinctement le jeu du cromorne, de la mandoline, et le son du petit triangle qui paraît si lointain avec d’autres systèmes audio.
Le Supernait propose une restitution qui se veut cristalline, un peu à la façon des électroniques françaises, telles les produits YBA de la grande époque par exemple. Les violons et les cuivres sont joués avec beaucoup de finesse sans jamais faire preuve d’une vulgarité d’aucune sorte, et surtout sans caricature.
Les vocaux solos s’expriment de façon claire mais sans sifflements avec beaucoup de pureté. Les choeurs prennent un volume et une force rarement atteinte avec un produit dans cette gamme de prix. Le jeu de batterie, ainsi que les percussions classiques s’opposent et se mêlent tour à tour avec un équilibre, une lisibilité, et une fermeté remarquables, mais sans toutefois agresser l’auditeur. Les coups de cymbales sont francs, nets, et d’une précision redoutable.
La lisibilité est confirmée par le jeu de la guitare basse qui, à défaut de descendre dans des octaves hyper profondes, s’avère conforme à ce que l’on peut en attendre. Les timbres sont variés, sans excès de chaleur ou de rondeur, mais avec beaucoup de classe et de distinction. La musique dans son ensemble est d’une excellente cohérence, et aucun dérapage contrôlé ou non contrôlé n’est à craindre : cet amplificateur ne fléchit jamais. Les timbres sonnent juste avec beaucoup de nuances et de variétés.
Conclusion :
Le Supernait est un produit à la restitution musicale innovante qui risque de faire pas mal d’ombre à certains concurrents qui ont en ce moment une ambition démesurée eu égard à leur prix de vente quelque peu élevé. Pour optimiser et tirer le meilleur parti des performances, de la cohérence, et de la pièce d’écoute, il sera opportun de marier le Supernait avec des enceintes plutôt d’origine britannique.
Cotations : |
Musicalité : une référence incontournable
Rapport qualité – prix : très bon
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Prix : 3400 € (01/2009)
Test d’écoute réalisée par
Lionel Schmitt
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