NAIM Lecteur CD 5 X
Origine : Grande-Bretagne
Bande passante : 10 Hz – 20 kHz
Rapport signal/bruit : > 100 dB
Distorsion : < 0,10%
Conversion : 24 bits – 96 kHz
Niveau de sortie : 2,1 volts à 1 kHz
Sortie : DIN et RCA
Il est inutile de présenter la marque NAIM; sa réputation tant en matière d’électroniques, enceintes acoustiques, et lecteurs CD n’est plus à démontrer. Le constructeur Ecossais / Britannique s’est en effet taillé une place de choix dans le monde de l’audio haut de gamme depuis deux décennies.
Le lecteur CD 5 X qui m’a été donné de découvrir s’inscrit dans une écoute globale au sein d’un système NAIM Audio complet, et accompagné d’une paire d’enceintes acoustiques de marque PRO AC, dont vous trouverez en page » amplis » et » enceintes les comptes rendus d’écoutes dont la teneur est assez semblable à celle décrite dans ces lignes.
Sur le plan de la présentation, le CD 5 arbore une » plastique » des plus sobres qui soit : une face avant dépouillée qui comporte quatre touche pour les fonctions Play/Pause, Stop, plage précédente, plage suivante, auxquelles s’ajoutent un afficheur, le logo, et un tiroir de chargement du disque à ouverture entièrement manuelle.
Ce tiroir et le procédé de chargement du CD méritent que l’on s’y attarde quelque peu, puisqu’il fonctionne un peu à la façon d’un chargement par le dessus : la trappe s’ouvre manuellement et laisse apercevoir un bloc en matière de synthèse ultra rigide qui accueille une mécanique Philips VAM 1202 / 12. On notera que le palet presseur en métal très léger et muni d’un aimant se place sur le disque par l’utilisateur de manière manuelle. Je dois avouer que j’ai réellement éprouvé beaucoup de plaisir à pratiquer cette manoeuvre qui s’effectue finalement de manière très confortable. Toutes les fonctions secondaires et de programmations sont disponibles via une télécommande qui pilotera d’ailleurs les fonctions dédiées au préamplificateur.
Sur le plan du concept et de la construction, le CD 5 X utilise un châssis » smile line » entièrement en aluminium garantissant une rigidité exemplaire et une immunité quasi parfaite contre toutes vibrations internes ou externes.
Outre la mécanique ultra optimisée, le CD 5 X fait appel à un DAC d’origine burr-brown référence 1704 de 24 bits / 96 kHz fonctionnant en Delta Sigma que l’on retrouvera d’ailleurs sur les lecteurs CDX2 et CDS3 du même constructeur. D’origine, ce lecteur bénéficie d’une alimentation composée d’un transformateur torique et d’une armée de condensateurs et une vingtaine de régulateurs permettant à cette machine de revendiquer une excellente stabilité du courant, et de pouvoir s’exprimer de façon vivante et vivace. Toutefois, NAIM propose en option une alimentation complémentaire qui décuplera de façon très significative les performances musicales de ce lecteur, et qui laissera sans doute sur le bord du chemin les lecteurs CD à vocation lymphatique ( si vous me suivez ).
On notera que le circuit ultra compact diminue de façon draconienne le trajet du signal. Enfin, la face arrière qui comporte l’incontournable fiche DIN de modulation comporte également une seconde connexion de type RCA afin de favoriser l’universalité d’exploitation de ce lecteur au sein de système d’autres marques ( merci Monsieur NAIM ! ) – le seul mode asymétrique a été retenu pour connecter le CD 5 à un préamplificateur. En revanche, j’ai cherché une hypothétique sortie numérique; je ne l’ai pas trouvée car elle n’existe pas. Seul un autre connecteur est disponible pour l’utilisation de l’alimentation séparée Flat Cap 2.
|
ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : préamplificateur NAIM Nac 112 X & alimentation Flat Cap 2 – Amplificateur NAIM Nap 150 X, et une paire d’enceintes PRO AC D 28. Les câbles de modulation sont d’origine NAIM et les enceintes ont été reliées au bloc de puissance avec du câble YBA Diamond connu pour son universalité.
Test N° 1 : L’Orchestre du Roi Soleil – LULLY – Direction Jordi Savall
Dès les premières mesures et au bout de quelques secondes, on sait parfaitement à quoi et à qui on a affaire. Le CD 5 X ainsi que l’ensemble du système se caractérisent par une forte personnalité que l’on appréciera notamment au niveau des percussions qui sont d’une franchise et d’une rigueur étonnantes. On retrouvera cette franchise et cette rapidité sur les sections de violons et plus généralement de cordes qui offrent par ailleurs un grain extraordinaire et une finesse toute particulière.
Sans toutefois filer de façon subjective dans le haut du spectre, le CD 5 X met bien en évidence un grand nombre de détails et de subtilités que l’on se surprend à découvrir à travers de petites percussions qui faisaient l’originalité des compositions et arrangements de Lully. La scène sonore est à la fois ample et bien dimensionnée, mais pas démesurée. On se surprend à évaluer une certaine aération entre les musiciens et un excellent respect des plans : la profondeur de scène est tout à réaliste et bien agencée.
J’ai particulièrement apprécié la sonorité et la texture du clavecin qui, sans être étincelant à souhait, propose une belle finesse de restitution et une remarquable précision. Le registre grave n’est pas en reste, puisque outre les percussions, les violoncelles et les contrebasses sont restituées avec une excellente lisibilité d’une part, et à un niveau tout à fait plausible et acceptable. Sur ce dernier point, les boursouflures ou la trop grosse épaisseur du bas médium que l’on aurait pu craindre, ne m’ont pas particulièrement dérangées.
Test N° 2 : Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire
Avec cet enregistrement public, le CD 5 X ne fait que confirmer ses qualités musicales. Tout d’abord, un excellent point pour les vocaux des solistes qui prennent réellement l’auditeur à la gorge, tant leur restitution s’avère naturelle. Dans le même registre, j’ai particulièrement apprécié les choeurs d’une très belle puissance, d’une excellente ampleur, et d’une fluidité des plus agréables qui soit.
Côté orchestre, on assiste également à quelque chose de somptueux avec un volume sonore important, mais jamais envahissant. Les cuivres et les cordes sont proposés avec beaucoup de fruité et une très belle teinte sonore, à aucun moment ils ne sont projetés en avant, ou font preuve d’une trop grande discrétion. Si la douceur est une des qualités premières de ce lecteur, on aurait toutefois souhaité que certains » petits » instruments soient mieux mis en évidence; mais il s’agit vraiment d’un détail qui vise un trop discret triangle, ou le jeu de la mandoline peut être moins lisible qu’avec d’autres lecteurs ou systèmes audio.
Le jeu de batterie, ainsi que les percussions classiques opposent et se mêlent tout à tour avec un équilibre et une lisibilité assez singulière. Les coups de cymbales sont francs, nets, et qui renverront sans aucun doute les lecteurs d’origine Chinoise dans leurs buts. La guitare basse confirme la lisibilité à laquelle on s’attache en écoutant pendant quelques minutes ce lecteur CD. Par ailleurs, outre sa bonne humeur légendaire, NAIM a fait de gros progrès sur le plan de l’ouverture sonore et de la cohérence dans sa globalité : en effet sur les charges complexes, aucun registre n’accuse de faiblesse d’aucune sorte, confirmant ainsi la qualité de l’alimentation d’origine. Une mention toute spéciale est à signaler en ce qui concerne les timbres; à ce propos le CD 5 X propose une musique à la fois riche et variée, et n’est jamais monotone.
Conclusion :
Le lecteur NAIM CD 5 X a beaucoup d’arguments pour convaincre tout audiophile qui recherche un lecteur qui propose une restitution à la fois franche, rapide, douce, fluide, et surtout dénuée de toute forme d’agressivité. Ce même audiophile sera alors comblé quand il découvrira qu’en plus le CD 5 X sait faire preuve de finesse et s’avère mélodieux.
Cotations : |
Musicalité : 9 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : 2630 € (02/2008)
Test d’écoute réalisé par
Lionel Schmitt
|