LUXMAN – L 590 – AII
Origine : Japon
Ampli-préampli intégré à transistors
Puissance : 2 x 30 W sous 8 ohms en pure classe A
Puissance : 2 x 60 W sous 4 ohms en pure classe A
Bande passante : 20 Hz à 100 kHz
Distorsion : < 0,005% à 1 kHz
Rapport signal / bruit : > 107 dB
4 entrées haut niveau RCA
2 entrées haut niveau XLR
2 entrées phono MM / MC
2 entrées magnétophone
2 sorties magnétophone
1 sortie amplificateur supplémentaire
1 sortie casque jack 6,35
Since 1925 ! voici un des arguments marketing sur lequel s’appuie Luxman pour montrer qu’il est encore bel et bien présent dans le monde de la haute fidélité depuis plus de 80 ans. En définitive Luxman n’a jamais arrêté de produire des électroniques, mais cette marque s’était absentée du paysage français et même international pendant plus de 10 ans. C’est avec un bonheur non dissimulé que nous voyons réapparaître les produits Luxman en France grâce à l’importateur qui a décidé de reprendre la carte de distribution sur notre sol depuis 2008. Comme je l’ai souligné dans de nombreux news, je ne vais pas décliner ici les nouveautés, mais vous faire part de mes impressions à la vue et à l’écoute de l’amplificateur intégré à transistors L-590 AII.
Sur le plan de la présentation, le L-590 AII ne propose pas vraiment une rupture avec les appareils, que les plus anciens d’entre nous ont pu connaître dans les années 70 / 80, chez Luxman ou ailleurs. D’entrée de jeu, cet intégré en impose sérieusement par sa taille, son poids, sa façade haute, et surtout par ses deux vu-mètres galvanométriques sur fond jaune qui, il faut le souligner, en »jettent ». Cela peut paraître vieillot, ringard, inutile, mais c’est suffisamment rare pour être mentionné car leur taille n’a rien de ridicule. Ensuite, cette façade entièrement en aluminium de forte épaisseur a l’air dépouillée de réglages et gadgets; eh bien, il n’en est rien puisqu’un volet amovible en bas de façade permet l’accès à une foule de réglages dont la balance, grave, aigu, une fonction loundness, filtre passe-bas, et j’en oublie sans doute. Autours des vu-mètres, 2 potentiomètres permettent de sélectionner le volume sonore et la source désirée.
Les possibilités de connexions sont très nombreuses, puisque Luxman a prévu 4 entrées haut niveau, un entrée phono commutable MM et MC, 2 entrées / sorties pour enregistreurs analogiques, 2 entrées haut niveau symétriques au standards XLR, une sortie pour un bloc de puissance complémentaire, et une sortie casque dont l’accès se fera après basculement du fameux volet amovible. A l’arrière, en plus des fiches RCA et XLR d’entrées / sorties, on aura droit à 2 grosses paires de borniers par canal permettant de relier 2 paires d’enceintes acoustiques et de bi-câbler le cas échéant les enceintes. Sur ces points, pas de doute Luxman a vu grand, et toutes fonctions peuvent être intégralement télécommandées via une « zapette » (comme on dit) entièrement en métal.
Sur le plan technique, on sait finalement peu de chose, et on peut découvrir à travers le capot supérieur à grilles que Luxman fait appel à un schéma double monophonique et en mode symétrique. Visiblement l’intérieur (pour ce que l’on en voit) respire la confiance et le respect; il est à l’image de la présentation générale. Certaines indiscrétions nous permettent de savoir que le transformateur d’alimentation est imposant avec une capacité de 680 volts / ampères – une bonne valeur pour tenir la barre des 2 x 30 watts / 8 ohms et 2 x 60 watts / 4 ohms revendiquées par le L-590 AII. Tout ça pour une si faible puissance me direz vous ? eh bien oui, mais ces valeurs sont à appréciées en pure classe A – voilà, c’est dit !
Écoute et impressions :
Les tests d’écoute ont été effectués avec un lecteur CD CD ESOTERIC P-05 – convertisseur ESOTERIC D-05, une paire d’enceintes acoustiques BW DM 802 S et des câbles modulation et HP YBA Diamond.
– Test d’écoute unique : Requiem de Mozart KV 626 par Herbert Von Karajan
Bien qu’accompagné par du matériel de haut de gamme, autant le dire tout de suite d’entrée, je n’ai absolument pas été enthousiasmé par le L-590 AII. Si effectivement cet amplificateur fait preuve d’une excellente transparence, la foule d’infimes détails est concentrée sur le seul registre médium, lequel prédomine d’ailleurs par rapport notamment au registre grave très en retrait. Ce registre grave est pourtant bien dégraissé mais peu évident à appréhender en terme de lisibilité. Ensuite, ce Requiem se distingue par de grandes montées en puissance des choeurs et de l’orchestre, et dès que cette montée en puissance se fait sentir, la restitution apparaît comme « brouillonne » ce qui ne permet pas de distinguer les subtilités. Pourtant très vivace et rapide, dans ce contexte la restitution sonore apparaît comme un peu étriquée malgré une bonne ampleur de la scène sonore. Ensuite les envolées de cordes et les choeurs sont relativement fades et manquent cruellement de personnalité et d’humanité, avec en prime un côté légèrement froid qui tranche singulièrement avec la restitution plutôt chaleureuse à la quelle Luxman nous avait habitué par le passé. J’ai été attentif notamment à la réaction des percussions, et je dois dire qu’ici la réactivité est excellente et les percussions sont proposées sans trace de traînage, mais un manque cruel de poids se fait sentir et l’on à l’impression d’être frustré. Par ailleurs, la musique m’est apparue comme monocorde et manque singulièrement de distinction et de variétés – un peu plate dirais je. J’ai refais plusieurs écoutes de cet extrait pour essayer d’y trouver une âme, quelque chose d’attachant, je n’ai rien trouvé de tout cela. J’ai terminé ma quatrième tentative d’écoute en actionnant le correcteur physiologique (Loudness) pour donner un peu de corps et de couleurs artificielles à la musique; oui les choses s’arrangent un peu car le registre grave prend de la rondeur, et l’aigu est plus étincelant, mais on perd au passage une foule de détails qui m’ont laissé sur ma faim et une très claire note de déception, car le système ne chantait pas et générait plus une forme de tristesse que de l’enthousiasme.
On notera pourtant que l’amplificateur était parfaitement rôdé et était sous tension depuis plus de 4 heures.
Conclusion :
Vous l’aurez compris, malgré l’attachement que je porte à la marque Luxman depuis plus de 30 ans, et possédant encore un bon vieux L-4, je ne trouve rien de particulier à ce nouveau modèle qui malgré les apparences, sa construction et sa superbe finition, n’est pas parvenu à me convaincre, et donner un brin d’émotion – quelle déception !
A noter que d’autres audiophiles n’ont pas eu la même approche que la mienne et on retrouvé un réel plaisir musical avec cet amplificateur associé à une source Méridian et des enceintes Apertura.
Synthèse : | Musicalité : intéressante Rapport qualité – prix : moyen / bon |
Prix : 6950 € (01/2010)
Essai effectué par