LEBEN CS 300
Amplificateur intégré à tubes
Origine : Japon
Puissance : 2 x 12 W sous 8 ohms
Bande passante : 15 Hz à 100 kHz
Distorsion : < 0,7%
5 entrées haut niveau asymétrique sur RCA
1 entrée monitoring sur RCA
1 sortie enregistreur sur RCA
1 sortie casque jack 6,35 – 0,8 W / 45 ohms
Une nouvelle référence audio est disponible dans les auditoriums français depuis le mois de novembre 2005 ( voir news 11/2005 ), il s’agit en l’occurrence de la marque Japonaise LEBEN. A priori, LEBEN concevrait et fabriquerait des produits électroniques depuis plusieurs décennies, mais il faut bien reconnaître que jusqu’ici je n’en n’avais jamais entendu parlé.
En tout cas, la surprise a été totale lorsque j’ai découvert chez un revendeur le modèle de base CS 300 qu’il m’a été donné de pouvoir découvrir et écouter en toute quiétude.
Pour fixer immédiatement les idées, il faut tout suite préciser que le CS 300 est un amplificateur intégré entièrement à tubes.
Ensuite, la présentation rompt avec le look habituel des électroniques actuelles. Le constructeur a choisi de renouer avec une présentation que les plus anciens audiophiles ont connus dans les années 60-70 : à savoir une façade et des potentiomètres taillés dans l’aluminium de couleur or et des flancs en bois vernis qui rappellent par exemple les anciens amplificateurs Luxman de la grande époque.
La façade avant s’avère sobre, mais complète et comporte un sélecteur de fonctions rotatifs permettant de raccorder 5 entrées ligne haut niveau, un potentiomètre de volume, un réglage de balance ( bien utile parfois ! ) une touche monitoring pour les inconditionnels de l’enregistrement analogique, une prise casque au standard jack 6,35 ( bravo ! ) , une touche permettant de débrayer les enceintes acoustiques pour l’écoute au casque, et pour finir un sélecteur rotatif servant à régler le registre grave selon 3 paliers.
A priori, LEBEN n’a pas cru bon de doter son appareil d’une télécommande.
La façade arrière ne comporte bien évidemment que l’essentiel des connecteurs à savoir : un bloc IEC pour le secteur, 7 fiches RCA pour les 5 sources haut niveau + 2 dédiées à l’entrée / sortie enregistreur, et pour terminer 4 bornes HP de type WBT pour la connexion en mono-câblage de la paire d’enceintes acoustiques. Ces prises HP autorisent l’utilisation de fil nu, de fourches, ou prises bananes.
L’audiophile curieux pourra aussi constater qu’un sélecteur d’impédance d’enceintes est disponible et permet de choisir 3 valeurs : 4, 6, et 8 ohms. Enfin, une prise terre sous entend que le constructeur n’exclut pas la possibilité de connecter une platine vinyle, mais les étages d’entrée ne prévoient pas cette carte d’origine.
Pas de circuits imprimés : les composants sont reliés entre eux selon le principe du câblage en l’air.
Côté « moteur », rien que du bon – le montage fait abstraction du circuit imprimé, et le constructeur a fait appel à la technologie du montage en l’air; ainsi chaque composant électronique est relié à l’aide de câbles de haute qualité. La section préamplificatrice fait appel à 2 tubes de référence 5751, et l’étage d’amplification à 4 tubes EL 84 de marque Sovetek réputés pour leur qualité musicale.
On notera que ces tubes s’auto-calibrent automatiquement. A travers les grilles de protection, on peut apercevoir les 4 transformateurs d’alimentation et se rassurer sur l’optimisation de cette section.
Pour le descriptif, l’essentiel a été dit – place à l’écoute. |
ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec un lecteur CD YBA Intégré Sigma, une paire d’enceintes acoustiques BW DM 805 S et des câbles YBA Cristal.
– Test N° 1 : Dardanus de JP Rameau par John Eliot Gardiner
Sur les extraits Tambourin 1 et et 2 ainsi que sur l’Entrée des Guerriers, ce qui surprend au premier abord c’est la dynamique qui se dégage des « petits » 2 x 12 watts de cet amplificateur. Pas un seul instant, la musique ne fléchit ou ne s’effondre sur les fortissimo.
La scène sonore est formidablement bien en place, et les interprètes son impeccablement placés dans l’espace. Les violons sont affûtés, restitués de façon fine et ciselée, sans aucune trace d’agressivité. Les lignes de basses sont pleines et profondes, mais sans débordement.
J’ai été impressionné aussi par les percussions qui sont restituées avec un caractère poignant et une très belle détermination, ainsi qu’ule lisiblité remarquable. Le CS 300 délivre une musique qui va dans le sens de l’épaisseur de la scène sonore, ce qui explique que cette scène sonore soit relativement haute. Cette scène sonore est au demeurant large et suffisamment profonde pour être crédible.
Malgré une belle transparence, on regrettera toutefois, des notes de clavecin légèrement en retrait, et qui auraient mérité de figurer en meilleur plan ou en tout cas avec davantage de détail.
– Test N° 2 : Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – Volume 2
Sur ce CD qui se veut être un concentré de musique fusion, on pourra apprécier les chœurs puissants et les grosses masses orchestrales qui sont restituées avec beaucoup de conviction, de punch, et surtout énormément d’élégance. Les vocaux solos font preuve d’une belle humanité qui rendent hommage à la prise de son en public. Les percussions percutent sans aucune marque de traînage, ce qui signifie que cet intégré se veut également rapide et incisif quand la situation l’exige. Sur les passages complexes, l’ensemble des instruments est parfaitement audible sans aucun fléchissement.
Ici encore, on regrettera que le petit triangle soit un peu relégué au second rang et il faudra tendre l’oreille pour l’entendre. Mais ça n’est pas pour autant que le registre aigu soit limité, au contraire comme en témoignent de belles envolées de violons auxquelles se mêle un solo de guitare électrique dont la ligne nous rappelle le son d’une guitare Fender des années 60 : le CS 300 ne fait pas de rétention d’informations sur le plan de la transparence, au contraire.
On notera enfin la qualité des applaudissements entre chaque morceau, par leur caractéristique très naturelle.
– Test N° 3 : Barry Lindon – Bande Originale du Film
Le test de la Sarabande Haendel a été passé avec un beau succès par le CS 300. Comme dans les extraits précédents, les percussions sont restituées avec un volume et un poids qui n’appellent que des éloges et qui montrent la bonne tenue de l’électronique dans les montées en régime et sur les passages complexes. L’ensemble de la restitution orchestrale est cohérente et enveloppe carrément l’auditeur.
J’ai surtout été frappé par le solo de violoncelle dont la précision et le côté communicatif s’avèrent tout à fait exceptionnels.
Conclusion :
Si les 2 x 12 watts du CS 300 paraissent quelque peu ridicules par rapport à un gros intégré à transistors, il faut tout de même reconnaître que cet intégré sait donner de la musique avec beaucoup de générosité, d’élégance, et un sens du rythme rarement atteint dans cette gamme de prix et cette technologie.
Le CS 300 est une très belle réalisation avec laquelle il faut absolument faire connaissance. Néanmoins, pour tirer la quintescence de cet intégré, il est fortement recommandé de lui associer des enceintes de bon rendement.
Cotations : |
Musicalité : 9 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : 2000 € (04/2006)
Test d’écoute réalisé par
Lionel Schmitt
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