ETALON SOLO
Origine : Hongrie
Convertisseur – Lecteur réseau
Bande passante : non spécifiée
Rapport signal / bruit : non spécifié
Taux de distorsion : non spécifié
Compatible : DLNA, Logitech Media Server, Airplay
Format PCM 24bits / 196 kHz, DSD 64
3 entrées numériques S/PDIF
2 entrées numériques HDMI
1 entrée Ethernet RJ45
1 sortie analogique RCA ou XLR
ETALON fait partie du paysage audio depuis plusieurs décennie et devient par le fait une marque incontournable, d’autant que son concepteur László SALLAY a toujours mis toute son énergie et tout son savoir faire pour aboutir à des solutions simples et approuvées au service de la seule qualité musicale. J’avais eu ces dernières années l’opportunité de découvrir un nombre substantiel de produits de la marque qui vont des amplificateurs intégrés au préamplificateur phono en passant par le Supradac qui m’avaient alors conforté sur l’approche musicale.
L’année 2015 est marquée par un changement profond de la gamme, et c’est en avant première que je viens vous présenter un nouveau produit : le convertisseur numérique / analogique – lecteur réseau SOLO.
La présentation sobre – une constante chez ETALON – est remarquable comme en témoigne la « fine » façade légèrement galbée en noyer teinté lie de vin brillant agrémentée de deux plaques d’aluminium de part et d’autre de l’afficheur central qui renseignera l’utilisateur sur l’entrée utilisée (de 1 à 6) ainsi que sur le niveau de sortie Ligne. Pour rompre avec l’esthétique des versions antérieures, le boîtier gagne en profondeur et adopte une présentation de faible épaisseur.
Le SOLO est un produit où la plus haute technicité a été mise au service unique de la musicalité. D’une simplicité d’usage extrême et compatible avec tous les réseaux audio existants, sans aucune limitation technique, le SOLO dispose de toutes les entrées nécessaires à son intégration dans tous les systèmes audio existants.
Ce lecteur réseau entièrement télécommandable est compatible DLNA, Logitech Media Server et Airplay. Il accepte et traite les formats format PCM 24bits / 196 kHz et DSD 64. La télécommande assure les fonctions suivantes : le choix des entrée, le réglage de volume, et la fonction Mute.
Les possibilités de connexions sont les suivantes : 1 entrée réseau Ethernet RJ45, 3 entrée coaxiales S/PDIF, et 2 entrées HDMI. Les sorties analogiques symétriques sont au double standard (pièce d’adaptation connecteur RCA -> connecteur XLR en option). La version de pré série mise à ma disposition est une version à connecteurs RCA.
Un grand bravo pour la très belle qualité des connecteurs RCA plaqués or et directement boulonnés sur la face arrière faite d’une plaque d’aluminium.
L’électronique repose au sein d’un berceau en inox a-magnétique pour une meilleure immunité (blindage) contre les perturbations électromagnétiques rayonnées (captées par les câbles et composants par effet d’antenne). Il repose sur 3 cônes particulièrement acérés aux fins de minimiser toute forme de pollution vibratoire.
Le concepteur préconise vivement d’installer le SOLO sur un support stable et rigide assurant une « référence mécanique » optimale. A ce titre, il convient de préférer les matériaux denses et peu résonants, tels que le bois, voire la pierre (granit, pierre de lave …) plutôt que le verre.
En ce qui concerne la phase secteur, la notice d’utilisation est claire : celle-ci doit être raccordée sur la borne du bas de la prise secteur du SOLO. De son strict respect dépendra l’excellence de la qualité d’expression musicale.
Sous le capot en aluminium trône une alimentation de forte capacité qui fait appel à un transformateur toroïdal par canal et un bloc d’alimentation par étage de conversion (droit et gauche) aux quels s’ajouteront des alimentations spécifiquement dédiées aux cartes PC et horloge interne. On notera enfin que le secteur est « traité » par un filtre Schaffner et que l’alimentation est du type linéaire ultra faible bruits – ETALON n’a visiblement pas fait les choses à moitié.
L’étage de sortie adopte schéma de type double mono, avec une configuration totalement symétrique mais réalisée à l’aide de deux canaux asymétriques par canal montés tête bêche pour aboutir à un étage symétrique. Cet étage de sortie analogique est configuré Single Ended en pure Classe A. Le refroidissement est assuré par 4 radiateurs en aluminium de forte dimension conçus pour évacuer les calories excédentaires.
L’étage de gain est, lui aussi, d’une conception très spécifique : le SOLO incorpore deux blocs asymétriques montés tête bêche. De cette façon, on réalise un étage de sortie symétrique avec le même type de composants pour chacune des 2 branches (+ et -) et du coup il n’y a pas de différence dans le traitement du signal entre la branche + et la branche – du signal symétrique.
Par ailleurs, en mettant en œuvre deux blocs asymétriques que l’on relie entre eux, on utilise pour la partie positive et pour la partie négative du signal exactement les mêmes composants avec une homogénéité parfaite du comportement musical (les voies asymétriques sont étalonnées à 0.2db soit très en dessous du seuil audible). Enfin, la précision de l’horloge est inférieure à 120 Femto par seconde (10exp-15).
Enfin, la conversion s’effectue via 4 puces d’origine Burr Brown DSD 1794 travaillant en delta-sigma choisies et triées sur des caractéristiques spécifiques à ETALON autorisant « l’exploitation » d’enregistrements PCM de 16 à 24 bits et fréquences qui s’étendent de 44,1 à 192 kHz, sans oublier les formats DSD 64.
ECOUTE
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec le matériel suivant : préamplificateur YBA Classic 3 Delta, bloc de puissance YBA Classic 3 Delta DT, lecteur CD YBA Classic Player 3, enceintes acoustiques PEL Kantor, câbles de modulation et HP ESPRIT Aura et YBA Diamond, câble numérique Esprit Eterna.
Un filtre d’origine SOtM a été placé au niveau de l’entrée Ethernet aux fins de se prémunir des perturbations électromagnétiques induites (qui circulent dans les câbles).
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque.
CD utilisés – extraits dématérialisés :
The Chieftains : The Wilde Word Over – Diana Krall : Quiet Nights – Jacques Brel : Marquises – Henri Salvador : Jardin d’hiver – Michael Jackson : Thriller – Loreena Mac Kennith : A Méditérranean Odyssey – The Art Of Recording par Stockfisch Records.
Marc Antoine Charpentier : O Maria – Tchaikowsky : Casse Noisette (Direction André Prévin) – Jean Sébastien Bach : Concertos pour clavecin et cordes (Direction Pierre Hantaï) – Anton Dvorak : Symphonie N° 9 (Direction Ferenc Fricsay) – La Folia : Gregorio Panagua – Mozart : Requiem (Direction Christopher Hogwood)
David Benoît : Great Composers of Jazz – Laurent Korcia : ‘’ Double jeux ‘’ et » Cinéma » – Pink Floyd : The Wall et Atom Heart Mother.
Je remercie l’importateur ETALON ACOUSTICS France d’avoir mis à ma disposition ce lecteur réseau et les « accessoires » nécessaires (disque dur, filtres, logiciels, câbles réseau,….et conseils avisés) pendant deux semaines afin de pouvoir réaliser ce banc d’essai et vous faire partager mes impressions.
1° – Découverte et premières observations
Evidemment, ce que l’on nomme communément le « dématérialisé » rompt totalement en matière d’ergonomie avec le Compact Disc et qui plus est avec le vinyle. L’utilisateur pilote sa musique à partir de son PC, de sa tablette, de son Smartphone, avec une latitude de possibilités supérieure. Le concepteur, László SALLAY, l’a bien compris et à ce titre a mis toutes les chances de son côté pour offrir à sa clientèle un produit qui se veut beau à regarder, performant, et hautement musical – un produit que l’on sera fier de posséder durant de très longues années.
Mes premiers pas à domicile avec ce lecteur réseau montrent que le concepteur ne s’est pas trompé de cible et que tout en évoluant, il n’a pas renié la philosophie musicale qui fait la renommée sur les cinq continents de la marque ETALON qu’il a créé. Aussi, on retrouve ici les traits de caractère musicaux qui ont fait la réputation de cette marque hongroise dont les principales caractéristiques musicales sont dépourvues de toute trace d’agressivité. Quels que soient les extraits sélectionnés ou les styles de musiques abordés, l’écoute s’effectue toujours de manière détendue, sans stress et pour tout dire en toute sérénité. Ces premiers constats laissent présager de bonnes et grandes choses que je vais développer.
La seule section Dac montre déjà que le SOLO apporte une valeur ajoutée significative à un lecteur CD intégré de bonne gamme. Les « améliorations » ou les changements portent sur les paramètres suivants : une capacité d’analyse plus fine, une meilleure spatialisation, et une douceur qui aboutissent à une musicalité d’exception.
2° – Timbres
D’un point de vue général, les teintes sonores reprennent scrupuleusement celles qui caractérisent les produits ETALON depuis de nombreuses années, mais, avec le SOLO, le concepteur est passé à une vitesse supérieure.
Le registre aigu
Le registre aigu est le produit d’un tour de force signé László SALLAY : en effet, c’est avec joie que je retrouve un haut du spectre doux, et qui « cultive » un excellent sens du détail. Cette texture lisse s’appréciera notamment sur le jeu de violon de Laurent Korcia » Double Jeu » et » Cinéma » où l’archet de l’artiste glisse avec une excellente virtuosité sur les cordes de l’instrument avec une fluidité et une excellente précision. On ne relèvera aucun crissement ou l’ombre d’un accroc, le filé est à la fois fin et soyeux dont l’expression est un véritable régal.
Pour ceux qui auraient pu craindre des sifflantes insistantes sur les « S » d’une interprétation vocale, pas d’inquiétudes à avoir : ETALON a su gommer cette imperfection souvent imputable à une prise de son plus ou moins bien soignée. Les vocaux sont d’une très belle onctuosité qui accrédite l’aspect naturel.
Le détourage des instruments et des voix s’avère très proprement réalisé : il contribue par exemple à mettre en valeur aussi bien la section rythmique que la voix de Michael Jackson lorsque celui interprète » Billie Jean » extrait de l’album » Thriller « . Nous obtenons alors une restitution nette, précise, dépourvue d’agressivité.
Le registre médium
Le registre médium prend une place toute particulière et c’est réellement lui qui sert de « mètre étalon » (c’est le cas de le dire) pour garantir la cohérence d’ensemble. La consonance légèrement chaleureuse nous fait bénéficier d’une musicalité en tous points naturelle, onctueuse, et pour tout dire plaisante. Les différents extraits de musique classique tels que » O Maria » de Marc Antoine Charpentier ou les » Concertos pour clavecin et cordes » de Jean-Sébastien Bach sont reproduits avec un aspect à la fois flamboyant, qui sait rester « contenu » lorsque la situation le nécessite, et qui n’appelle que des éloges sur ces points. Les instruments classiques sont fruités et charnus et sonnent magistralement juste !
Les bonnes surprises nous viennent également des vocaux remplis d’humanité et restitués avec un grand charisme qui débouche toujours sur quelque chose d’infiniment naturel et réaliste. Les voix de Diana Krall, celles d’Henri Salvador, ou Jacques Brel nous font bénéficier d’une » composition organique » grâce à la superbe diction qui les caractérise spécialement.
Le registre grave
Les lignes de contrebasses ou de basses électriques se singularisent par leur admirable souplesse et leur impeccable lisibilité. Par ailleurs, on ne pourra nullement reprocher à ce lecteur réseau / Dac d’être « court » sur certaines fréquences basses. Bien au contraire, le SOLO s’emploie à examiner dans leur intégralité les fréquences les plus abyssales présentes sur les différents extraits musicaux.
Bien marquées, les fréquences basses font preuve d’une présence qui s’affirme notamment lorsque l’on écoute » The Wall » ou » Atom Heart Mother » de Pink Floyd où la guitare basse prend une place privilégiée. L’exploration des soubassements est absolument étonnante et le suivi mélodique s’avère remarquable en tous points. Aucun fléchissement n’a été décelé : la stabilité et la bonne tenue générale sont tout bonnement exemplaires. Je suis certain que les Pink Floyd n’en reviendraient pas eux-mêmes.
On peut également appréhender le registre grave sous un autre angle : celui que peut prendre les différentes timbales et percussions de différents extraits classiques dont fait partie la Symphonie N° 9 dite » Symphonie du nouveau monde » d’Anton Dvorak. La « consistance » pleine et ronde devient même bouleversante de réalisme, et en tout cas, savoureuse. On prend un réel plaisir à appréhender l’étoffe, le poids, et la superbe matérialisation des roulements de tambours avec leurs attaques et impacts francs, nets, ce côté plein qui reflète de véritables « formes ».
3° – Fluidité – homogénéité – cohérence
Une des grandes qualités des produits ETALON est sans aucun doute la faculté qu’a la musique à s’écouler en permanence sans heurts ou autre forme de meurtrissure qui viendrait perturber l’écoute. De ce point de vue, le lecteur réseau / Dac SOLO ne déroge absolument pas à la règle « maison ». Les notes de musique s’enchainent avec un très bel entrain et une aisance qui font plaisir à attendre. J’irais peut-être même jusqu’à y déceler une certaine similitude avec le vinyle.
Là où ce lecteur se distingue des autres sources, c’est par sa faculté à « séparer le bon grain de l’ivraie » sur les enregistrements difficiles dont la prise de son est soit ancienne ou soit mal réalisée. En effet, j’ai réellement ressenti que le SOLO faisait le tri pour ne conserver exclusivement que la « partie qualitative » des enregistrements. Cela est largement perceptible sur les enregistrements déjà anciens tels que » Thriller » de Michael Jackson ou encore la » Symphonie N° 9 » d’Anton Dvorak (Direction Ferenc Fricsay) qui semblent pour la circonstance prendre un élan de jeunesse. Le SOLO s’efforce de rééquilibrer les timbres pour ne conserver que l’essentiel et proposer une superbe homogénéité des différentes teintes sonores aux fins de pointer du doigt exclusivement l’aspect artistique de chaque œuvre.
4° – Transparence – sens de l’ouverture
Le SOLO a un sens poussé de l’analyse qui peut faire figure de référence et qui plaide en faveur d’une très belle transparence. Le SOLO a un don certain pour lever le voile sur les micro informations et les plus infimes variations. Il faut noter que cet appareil a un silence de fonctionnement hors pair qui contribue largement à détourer les voix et les instruments avec un degré de perfectionnisme que j’ai rarement rencontré tout au long de ma vie d’audiophile. Différentes percussions qui accompagnent » La Folia » de Gregorio Panagua peuvent témoigner de ce perfectionnisme en la matière.
Plus encore, le SOLO se tourne résolument vers une forme « d’ouverture » qui le conduit à passer au crible un nombre impressionnant de nuances qui montrent qu’en sa compagnie l’expression musicale est totalement libérée de toutes contraintes.
Vous pouvez oublier la restitution parfois « synthétique » dont souffrent encore un grand nombre de sources numériques actuelles (Dac, lecteurs CD, lecteurs réseau). Ici la musicalité prend un véritable sens artistique, avec un souffle et une énergie que je qualifierais volontiers de nouveau. Un morceau en appelle un autre et encore un autre, on veut tout entendre, tout déguster, tout apprécier afin de voir jusqu’où ce lecteur peut et veut aller.
Je dois reconnaître que je n’ai pas trouvé de limites objectives ou même subjectives au SOLO qui a répondu à la plupart de mes attentes et sollicitations. La musique est communicative et attire l’attention car elle a cette caractéristique qui permet tout simplement à chaque instrument de « respirer ».
5° – Scène sonore
Plutôt bien armé en matière d’alimentation et sur le choix des composants sélectionnés, le SOLO est une référence pour ce qui a trait aux caractéristiques de la scène sonore. Tout d’abord, on observe une facilité à « aller » spontanément vers l’auditeur. La grande générosité s’apprécie par une ampleur conséquente sans pour autant être envahissante. Le SOLO « fait le job » sans en rajouter et les effets stéréophoniques sont bien marqués sans focalisation outrancière sur l’un ou l’autre des canaux. Le côté holographique n’a rien de symbolique car la musique n’apparaît jamais confinée même sur les petites formations orchestrales.
L’étagement des plans est bien structuré. Sur les enregistrements de haute qualité, je me suis délecté sur les contrastes et les reliefs qui permettent d’avoir une vue précise sur les instruments ou voix de premier plan, et distinguer aisément ceux de deuxième ou troisième plan.
Avec les instruments solistes tels que le piano qui illustre le » Nocturne » de Chopin interprété par Gergely Boganyi, nous obtenons également cette splendide spatialisation qui rend cet œuvre particulièrement attachante et très réaliste – quel talent !
6°- Dynamique – réactivité – rigueur
Lorsqu’il s’agit d’évoquer la dynamique, je vous prie de croire que le SOLO peut en remontrer à plus d’une source numérique. Ce lecteur réseau réagit au quart de tour et ne laisse absolument rien au hasard. C’est encore sur différents extraits de Pink Floyd que l’on peut voir les capacités de cet appareil. Je dois vous avouer que je me suis fait plaisir en réécoutant » The Wall » ou » Atom Heart Mother » à bon niveau d’écoute. Les jeux de guitares électriques sont pétillants et proposés avec une rigueur et un charisme étonnants. L’impact du marteau sur la peau de la grosse caisse est simplement « diabolique », l’impeccable martellement de la grosse caisse est impressionnant et m’a littéralement donné la chair de poule. La musique pulse sans limite avec une réactivité à toutes épreuves. Quel plaisir d’entendre le déferlement des baguettes sur les futs de cette batterie. Certes, l’enregistrement n’est pas récent, mais le SOLO fait un travail avec une bienveillance toute particulière.
Loin d’être mou, le SOLO plaide en faveur d’une écoute détendue, avec spontanéité, dont la vigueur est loin de pouvoir être prise en défaut. La » Symphonie N° 9 » de Anton Dvorak est là pour nous rappeler que le côté flamboyant n’est pas altéré par le vecteur de la dématérialisation et, bien au contraire, cette électronique a un potentiel pouvant redonner beaucoup de vie à un enregistrement qui n’est pas de première jeunesse.
Le sens du rythme est révélateur du potentiel de ce produit : on se surprend à taper du pied pour accompagner la mesure car la cadence est toujours soutenue sur les extraits les plus toniques. Aucune bavure ou forme de traînage n’est à craindre, quels que soient les styles de musiques écoutés, retenez que le lecteur réseau SOLO incarne la rigueur même.
7° – Communication avec l’auditeur
Je crois pouvoir dire que j’ai été touché en plein cœur par tous les extraits musicaux qui m’ont été proposés : parmi eux, je retiens ceux issus des albums de Loreena Mac Kennith ( » A Méditérranean Odyssey » et » A Midwinter Night’s Dream « ) à l’apparence particulièrement envoutante. Certains d’entre eux vous emmènent vers des univers musicaux à faire rêver avec un parcours mêlé d’instruments et de thèmes qui occasionnent par instant de véritables moments d’émotion assortis de frissons de plaisir. En prime, on bénéficie de la voix de Loreena Mac Kennith – sublime, « pénétrante » et terriblement communicative.
Au travers cet ultime exercice d’écoute qui consiste à se laisser guider par une œuvre « prenante », j’ai été littéralement conquis par le degré d’expression de » La Folia » de Gregorio Panagua dont la pureté s’avère inégalable. J’ai retrouvé ici des couleurs d’un réalisme sans précédent dont la fidélité est supérieure à celle d’une « lecture CD » testée dans les meilleures conditions. Les instruments baroques sont reproduits avec un charme irrésistible. Ils sont retranscrits avec un fruité incomparable, et j’ai apprécié en particulier le clavecin qui prend pour la circonstance un très beau grain et une palette de couleurs dont les infimes nuances ne peuvent passer inaperçues. Nous entendons très distinctement l’attaque des marteaux sur les cordes de l’instrument et cette faculté à gérer magistralement les harmoniques de manière à faire durer les notes dans le temps et l’espace aux fins de rendre la musique la plus authentique possible.
Le jeu de flûtes baroques et de cromorne aux teintes boisées m’a laissé muet d’admiration. Le silence qui règnent autours de ces instruments renforce et assoie l’aspect franc et naturel au point de croire à la présence des interprètes dans le lieu d’écoute : cette impression est inoubliable.
» Marquises » de Jacques Brel en format DSD se révèle être un véritable » monument artistique » . Comparé au disque vinyle d’origine, puis à sa réédition CD, cet enregistrement n’a pas fini de me surprendre. Au-delà de ma sensibilité personnelle, lors de ce test, j’ai eu le sentiment que cet enregistrement était plus pur ou plus réaliste que la prise de son originale. L’auteur, compositeur, interprète se livre à l’auditeur sans détours avec tout ce qu’il a souhaité exprimer, et surtout avec un enthousiasme partagé.
Pour terminer, un « coup de cœur » pour l’album » The Art Of Recording par Stockfisch Records » où les sections de cordes et vocales (entre autres) ont fait l’objet d’une attention toute particulière en matière de prise de son. Le SOLO se fait alors un malin plaisir à restituer chaque extrait avec le même soin et le réalisme confondant déjà décrit à plusieurs reprises. La beauté de la diction des interprètes et leur présence dans la pièce d’écoute m’a littéralement fait « craquer » de bonheur.
Cette série de compilations comporte également » Nocturne » de Chopin interprété au seul piano par Gergely Boganyi. En soi, cette œuvre est une pure merveille. Le silence de fonctionnement (absence de bruit de fond) nous montre le degré de perfection avec lequel le SOLO « surfe » en quelque sorte sur la partition et la grâce avec laquelle l’interprète exerce son talentueux doigté avec une excellente maîtrise. Comme par magie, on arrive très bien à cerner le délicat doigté de l’interprète qui effleure chaque touche de son piano avec un infini respect de la partition – chaque note est soupesée dans l’esprit souhaité par le compositeur.
Les notes graves de piano viennent parfaitement contraster celles des notes hautes de l’instrument, lui donnant ainsi une âme et encore plus de sens à l’interprétation : ce spectacle musical prend des allures grandioses. Les attaques des marteaux sur les cordes de l’instrument sont extrêmement précises et leur impact rend la restitution encore plus vivante.
Conclusion :
S’agissant du traitement numérique ETALON n’en est pas à son coup d’essai. Mais cette fois, le concepteur s’est surpassé et nous fait bénéficier d’un lecteur réseau réellement très performant et surtout particulièrement musical. Pas une fausse note, aucun faux semblant n’ont été décelées durant les deux semaines de test : le SOLO sonne juste et vrai. La section Dac remplit parfaitement sa fonction et améliore significativement les prestations d’un lecteur CD déjà performant.
Associé à un système audio de haute volée, le SOLO vous donnera le meilleur de la musique et à ce titre il devient probablement un ou peut-être » LE » leader de sa catégorie. L’essayer, c’est l’adopter.
Synthèse :
Musicalité : d’exception
Appréciation personnelle : émerveillé
Rapport musicalité – prix : largement justifié
Prix :
6960 € en version standard (04/2015)
7530 € en version préamplificateur
Test d’écoute réalisé par Lionel Schmitt