ATOLL IN 80 SE
Origine : France
Ampli-préampli intégré à transistors
Puissance : 2 x 80 Watts sous 8 ohms – 2 x 120 Watts sous 4 ohms
Bande passante : 5 Hz à 120 kHz
Distorsion moyen : < 0,15 %
Rapport signal / bruit : 100 dB
Temps de montée : 2,5 micro secondes
4 entrées haut niveau,
1 entrée enregistreur,
1 sortie enregistreur,
1 entrée bypass,
2 sorties bloc de puissance,
1 sortie casque Jack 6,25
Depuis son apparition à la fin des années 90, ATOLL n’a jamais cessé d’améliorer ses produits (aucune référence n’a été supprimée depuis leur lancement) et sait en permanence développer et proposer des produits nouveaux, innovants, simples, bien conçus, fiables, et surtout musicaux.
l’IN 80 SE fait partie des produits d’origine ayant bénéficié d’évolutions au cours des 10 dernières années, et prend désormais le suffixe SE.
La conception du 80 SE repose sur un schéma symétrique configuré en mode double monophonique intégral à composants discrets triés sur le volet. On notera que l’étage de sortie fait appel à des transistors Mos-Fet, fonctionnant avec un minimum de contre-réaction. Comme sur l’ensemble de sa gamme, ATOLL a mis l’accent sur l’alimentation qui fait appel à transformateur toroïdal d’un valeur de 330 Volts Ampère, complété d’un filtrage qui totalise 30.000 micro-farads assuré par des condensateurs de très grande qualité. Ainsi, l’IN 80 SE délivre non seulement une puissance de sortie importante, mais il garantit la stabilité quelque soit le niveau de sollicitation et / ou le rendement des enceintes acoustiques.
Très sobre sur le plan de la présentation, l’IN 80 SE se caractérise par une utilisation très souple via l’interface en façade ou la télécommande proposée en option à 45 €. Le nombre d’entrées / sorties est important, et la sélection des sources s’effectue via un système par relais.
Les fiches de connexions RCA sont de bonne qualité, mais on relèvera les très sérieuses quatre bornes HP permettant d’utiliser des fourches, du câble nu, et des fiches bananes tout de même bien pratiques – le bi-câblage sera également possible.
On appréciera un système de monitoring intégral qui permet l’accueil d’un enregistreur analogique, l’entrée bypass permettant d’utiliser l’IN 80 SE en simple bloc de puissance, mais également deux sorties destinées à connecter deux blocs de puissance en configuration double mono, ou en bi-amplification, ou simplement l’association avec un amplificateur casque dédié. Sur ce dernier point, cet amplificateur intégré est déjà doté d’une sortie casque en façade munie de composants discrets, optimisée avec soin, et semble performante (mais je n’ai pas effectué d’essais).
Enfin, l’IN 80 SE n’est pas livré d’origine avec un étage d’entrée phono. Toutefois ATOLL propose au choix l’implantation d’une carte phono MM, d’une carte phono MM et MC, ou simplement un préamplificateur séparé. Enfin, s’agissant des options, le concepteur ne renie pas son attache au numérique, puisqu’une petite carte de conversion additionnelle pourra être implantée sur simple demande à la commande ou par la suite.
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ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec les ATOLL CD 80,100, REGA Apollo, une paire d’enceintes acoustiques REGA RS 5, et câbles modulation et HP YBA Glass, avec les CD Requiem de Mozart par Karajan, Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – volume 2.
La première impression qui se dégage de l’écoute se résume par une forme de sérénité à toute épreuve, quel que soit le style de musique ou le niveau d’écoute. Par rapport aux produits des générations précédentes, il ne fait aucun doute que l’IN 80 SE gagne en douceur ; ce qui permettra de l’associer avec plus de latitude à un nombre plus important de source ou d’enceintes acoustiques.
Très lisse, la musicalité ne manque toutefois pas de grain et n’a pas tendance à être simplifiée ou voilée. Sur le disque de Tri Yann et l’Onpl, on se surprend à entendre fort distinctement une foule de détails et on appréciera le positionnement dans l’espace des musiciens, ce qui confirme un superbe étagement des plans, et une scène sonore ample et généreuse pour un amplificateur de cette catégorie et de ce prix.
Ensuite, la fameuse alimentation fort bien dimensionnée contribue à donner à cet amplificateur une rapidité d’exécution et une stabilité remarquable lors des grandes »montées en régime » ou les écarts importants de dynamique. Sur le Requiem de Mozart, l’orchestre et les choeurs sont proposés avec une énergie débordante….quand le passage musical le requiert. Par ailleurs, aucun fléchissement n’est à redouter quand l’Orchestre National des Pays de Loire monte en régime, que la guitare électrique se met à émettre ses solos infernaux ou que la batterie en rajoute une couche, elle-même relayée par des choeurs puissants – tout est retranscrit avec une excellente aisance, un enchaînement aisé, et une très bonne distinction. Chaque instrument est mis correctement en valeur et prend sa place de manière libre et naturelle.
On relève toutefois un côté lumineux caractéristique des produits ATOLL, mais l’aspect agressif de la restitution a été mis de côté comme on peut le constater avec les solos de violon ou certains cuivres qui jouent par intermittence au sein de l’ONPL. Un côté très fin, et même élégant se dégage peu à peu à l’écoute de cet amplificateur qui fait preuve d’un dynamique for généreuse. Le registre grave est toujours aussi ferme et tendu, et il permet d’apprécier le jeu de basse électrique ou le jeu de percussions réaliste et qui fait sensation. Aucune boursouflure n’est à craindre dans cette région de la bande passante. Les »nappes » de violoncelles et contrebasses qui jouent dans les fréquences les plus basses ne sont pas atrophiées ou rabotées : les s’expriment avec une profondeur tout à fait crédible.
Du côté des vocaux solos ou des choeurs, on aurait apprécié un brin d’humanité supplémentaire (en comparaison avec d’autres électroniques), mais il ne faut pas exagérer non plus, l’IN 80 SE sait faire preuve de réalisme avec d’excellents enregistrements dans la mesure où ils de revêtent pas un caractère trop aseptisé. Ainsi, on peut classer cet amplificateur davantage dans la catégorie des amplificateurs neutres que dans la catégorie des amplificateurs ayant une once de coloration dans le haut du spectre. Il va s’en dire que l’IN 80 SE est sensible à la source, aux enceintes, et aux câbles qui l’accompagneront et ne passera sur aucun écart de leur part.
Par ailleurs, ce »diable » d’IN 80 a plus d’un tour dans son sac et m’a surpris par la justesse de son registre médium – ce registre qui, finalement, regroupe le plus grand nombre de fréquences utilisées et de teintes musicales audibles. Ici la surprise est grande, car l’amplificateur fait preuve d’une très belle justesse, et ne caricature absolument pas les instruments en bois, tels que le violon ou la cromorne : de surcroît, il se paie le luxe de les mettre en valeur avec un détourage tout à fait convainquant. Cette restitution m’amène à enchaîner sur l’aspect matérialisé des instruments de musique. Sans avoir un aspect hyper charnel comme, c’est le cas avec des électroniques de gamme supérieure, l’IN 80 SE se singularise par un côté analytique qui ne laisse aucune subtilité dans l’ombre. Là encore, avec le Requiem de Mozart le jeu d’orgue qui vient en accompagnement est clairement audible sans qu’il soit nécessaire de tendre l’oreille ou de le deviner comme cela m’est arrivé avec d’autres amplificateurs.
Conclusion :
D’un point de vue général, cette dernière mouture de l’IN 80 s’avère généreuse à tous points de vues. On retiendra une restitution musicale homogène, relativement bien équilibrée, un sens de l’ouverture qu’il serait malveillant de critiquer, une scène sonore large, profonde, et haute, et un surcroît significatif en douceur. A l’origine, l’IN 80 faisait déjà preuve d’un certain panache ; avec l’âge, il fait preuve désormais preuve d’une belle maturité.
Cotations : |
Musicalité : 9 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : 690 € ( 10/2010 )
Test d’écoute réalisé par
Lionel Schmitt
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