L’édito de Lionel Schmitt
Vers une musique dématérialisée
Comme le signalait un audiophile sur notre Forum, il semblerait bien que » l’on entre de plain-pied dans le monde de la dématérialisation de qualité ». Cette question qui devient presque une affirmation est en train de devenir une réalité évidente. A ce propos, depuis quelques années on a assisté à une généralisation des produits nomades / Ipod qui exploitent notamment des fichiers codés – entre autres – en MP3. Si le résultat audio en est contestable, il a ouvert une brèche sur une autre génération de produits purement audiophiles, qui eux, ont une réelle ambition de proposer une restitution réellement audiophile : il s’agit de serveurs de musique qui permettent de lire la musique stockée sur un disque dur. Cette tendance se confirme puisque les manufacturiers de renom ont clairement affiché leur volonté d’aller de l’avant afin de proposer des produits ambitieux et qui pourront prendre progressivement le relais du CD, DVD Audio, et SACD dans les années à venir. En effet, après LINN, NAIM Audio, ESPRIT HIGH END AUDIO, et YBA vont dans les prochaines semaines dévoiler ce type de serveurs.
Au vu des éléments et des premiers témoignages recueillis par les uns ou les autres, ces serveurs musicaux ont fait l’objet d’une mise au point rigoureuse permettant de stocker sur disque dur des données sans altérer leur contenu, limitant ainsi les corrections d’erreurs, permettant déjà dans un premier temps de copier notre collection de CD dans des conditions optimales. Mais une autre question se pose : en cas de disparition de tous supports physiques que sont les CD, DVD Audio et SACD, est ce que les catalogues d’enregistrements mis à notre disposition via Internet seront à la hauteur des attentes des audiophiles ou mélomanes les plus exigeants ? En effet, pour l’instant le » protocole de compression » reste la grande inconnue, et manque un peu de précisions. Mais nous nous efforcerons de faire la lumière sur ce sujet dans les mois qui viennent.
La seconde question qui se pose est de savoir s’il faut se réjouir de cette nouveauté qui pourrait bien bousculer le paysage audiophile, et surtout le marché du disque. Nous nous étions habitués jusqu’ici à faire l’acquisition de disques vinyles et de CD. Ce bouleversement technologique remettra sans doute en cause nos habitudes, et pourrait même devenir un frein pour tous ceux qui ne possèdent pas Internet par exemple. Mais en cas de succès de ce nouveau créneau de distribution de la musique, qui offre tout de même un bon nombre d’avantages notamment dans la souplesse d’utilisation et de sélection du choix des enregistrements, nous espérons réellement que la qualité musicale sera à la hauteur des attentes.
Enfin et en dépit de cette nouveauté, certains spécialistes prédisent en parallèle un retour du vinyle qui pourrait rester finalement le seul support physique à notre disposition : là ce serait aussi une vraie bonne nouvelle !
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