Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués au sein de l’auditorium La Belle Écoute situé à Thionville avec les enceintes acoustiques suivantes :
– Enceintes compactes MARTIN LOGAN B10
– Enceintes compactes DYNAUDIO Emit 20
– Câbles HP REAL Câbles Elite 500
• Extraits dématérialisés Qobuz : Jazz Rock et divers Concertos pour violon & orchestre de Vivaldi.
Première approche & esthétique sonore
L’objectif de ce petit exercice est de démontrer qu’avec un budget relativement limité, on peut se constituer un système musical, simple d’utilisation, mais qui peut radicalement varier en fonction des enceintes acoustiques associées.
En effet, l’utilisation des MARTIN LOGAN B10 donne des résultats radicalement différents de ceux obtenus avec les DYNAUDIO Emit 20. Les câbles REAL Elite 500 constituent également le minimum vital. L’idée de ce banc d’essai et de pointer ces différence mais aussi les points communs.
La mise en œuvre en mode lecteur réseau est d’une simplicité enfantine, ce qui rend l’appareil immédiatement opérationnel et convivial à utiliser.
• Les points communs
Les points communs reposent essentiellement sur une scène sonore globalement assez généreuse, notamment en largeur doublée d’une diffusion verticale qui n’est pas rabougrie. La profondeur de scène est évidement moins prononcée qu’avec des enceintes acoustiques et / ou un amplificateur de classe supérieure.
Je dirais que le système se montre « participatif » si je puis m’exprimer ainsi, et notamment sur les vocaux. Par ailleurs, l’esprit d’ouverture est réellement engageant et fait bien plaisir.
La rapidité n’est pas d’une « violence » démesurée, mais l’amplificateur réagit vraiment bien aux différences d’intensité. La reproduction est enjouée. Le violon et les cordes sur les Concertos de Vivaldi se meuvent avec une belle élégance et un bon répondant.
Compte tenu du « volume » des enceintes acoustiques et de la taille réduite de leur haut-parleur de grave / médium respectif, le registre grave est évidemment écourté, sans être totalement absent. Je pense cependant que le SA-C600 n’est pas le « tout-en » qui descend le plus bas. En revanche, la densité et la matérialisation me paraissent de bon ton.
Je reconnais par ailleurs, une bonne rigueur qui plaide en faveur d’une restitution de nature chantante.
• Les différences
La grande différence repose sur la nature des timbres sur les fréquences moyennes et hautes.
Associé aux enceintes MARTIN LOGAN B10, nous sentons une tendance surligner le haut du spectre. Cela induit une reproduction nette, bien détourée, précise, mais qui est un peu trop accentuée à mon goût. Au contraire, avec les enceintes acoustiques DYNAUDIO Emit 20, la sonorité est plus feutrée, quitte à laisser quelques détails de côté.
D’ailleurs, je n’ai pas trouvé réellement de juste milieu entre les deux modèles d’enceintes acoustiques. Pour obtenir un meilleur équilibre subjectif, il faudra puiser dans le catalogue d’autres marques.
Paradoxalement, il me semble que la transparence soit assez proche, même si cela ne saute pas forcément aux yeux (aux oreilles) avec un léger avantage en faveur des enceintes MARTIN LOGAN. Cependant, je suis loin d’être certain que la transparence soit la qualité première de ce TECHNICS, toutes proportions gardées.
Dans sa globalité, SA-C600 est d’une nature chantante fort agréable et bien fournie en informations. Le constructeur aurait pu pousser davantage le sens de la « modulation », comprenez qu’un supplément de nuances et contrastes auraient pu le hisser à un niveau accru. Toutefois, la reproduction est tout de même loin d’être monocorde.
On appréciera la texture dégraissée sur les basses fréquences. Cela profite au bas médium / grave plutôt propre et largement remarqué sur les notes de contrebasses.
Là où ce combiné tire bien son épingle du jeu, c’est au niveau de la précision. Aucun flou n’a été relevé. Le détourage des instruments et voix n’appelle aucun commentaire négatif. De plus, on ne pourra pas contester le silence de fonctionnement qui règne autour des signaux les plus faibles. La mise au point de l’alimentation en plusieurs sections y contribue. Elle a pour incidence d’obtenir une transparence acceptable, mais loin d’être cristalline.
Ni mou, ni hyper rapide, ce combiné réagit bien aux différentes sollicitations et peut être mieux que celles proposées par des produits concurrents de même catégorie et / ou de même prix.
Les montées en intensité sont correctement prises en charge. Ce combiné ne s’affole jamais. En cas de forte sollicitation, il ne vient pas pour autant déstabiliser les enceintes acoustiques de petit format, qu’il arrive à maîtriser harmonieusement. Ainsi, pour profiter pleinement de vos musiques favorites, il ne faut pas rechigner à monter, le cas échéant, le volume sonore.
Le déroulé des phrases musicales s’effectue sans accroc. On peut reconnaitre à ce « petit » TECHNICS une fluidité caractérisée par l’emploi de la Classe D. Il est clair qu’en sa compagnie, la musique s’écoule harmonieusement et on peut effectuer les écoutes sans craindre d’être stressé par des dysfonctionnements, des « fausses » notes et autres formes de distorsion.
Si la séquence « plaisir d’écoute » est incontestable, le SA-C600 a toute de même ses limites en terme de communication avec l’auditeur. Plutôt habitué à auditer des produits haut et très haut gamme, je dois me résoudre à accepter que le lien entre l’auditeur que je suis et les musiciens et leurs instruments respectifs n’est pas totalement validé.
Toutefois, il ne faut pour autant croire que cet appareil délivre une sonorité décharnée ou « volontaire ». Sa philosophie musicale d’ensemble en fait un compagnon de route de bon niveau. Toutefois, sur les bons enregistrements – ceux qui contiennent des informations « précieuses », il a tendance à légèrement les simplifier, même si l’on perçoit l’âme de la musique qu’il y a dans une bonne prise de son. Il faut juste avoir à l’esprit qu’apporter le « grand frisson » n’est pas tout à fait dans ses gènes.
Conclusion :
A priori, le « tout-en-un » TECHNICS SA-C600 constitue-t-il une offre parmi bien d’autres ? En définitive, peut-être pas ! Pour un tarif accessible, il incorpore en plus un lecteur CD qui le rend plus polyvalent. Ensuite, sa présentation et sa construction sérieuses se démarquent des autres produits dans cette catégorie et de ce prix. Sur le plan musical, il n’a rien à envier à d’autres « combinés ». Nous avons affaire à une reproduction bien documentée et une scène sonore suffisamment généreuse pour être crédibles.
Pour qui souhaite s’équiper sans dépenser des fortunes et / ou s’encombrer avec combinaison d’électroniques séparées, le SA-C600 constitue une alternative réellement intéressante pour écouter la musique en toute sérénité.
Prix : 990 € (04/2025)