REGA SATURN
Essai No 1 (2007)
Lecteur CD
Origine : Grande Bretagne
Bande passante : non spécifiée
Rapport signal/bruit : non spécifié
Distorsion : non spécifiée
Conversion : 24 bits Double différentiel
Comme celà a déjà été évoqué à maintes reprises par pas mal de monde, le Rega Saturn a pris progressivement la succession du modèle Jupiter qui a fait la joie de nombreux audiophiles pendant plus de 10 ans. Ce lecteur est aussi le frère aîné du désormais célèbre modèle Apollo dont il partage un certain nombre » d’éléments » techniques, et de caractéristiques musicales. Mais visiblement, le Saturn a pour vocation d’aller plus loin dans bien des domaines que le modèle Apollo, qui a déjà de sacrés arguments pour s’imposer comme un des meilleurs lecteurs de sa catégorie.
Sur le plan technique, Monsieur Rega a voulu mettre le paquet et revoir tout le concept de A jusque Z, ce qui au passage lui a pris trois années de travail et de mise au point.
Bien que le lien de parenté visuel avec les anciens modèles ( Planet et Jupiter ) et l’Apollo soit évident, le Saturn est assemblé sur un châssis en aluminium qui reçoit en outre un façade de même métal, ainsi que des pieds de découplage fort bien réalisés – l’ensemble ayant pour objectif une excellente rigidité et une meilleure immunité contre les phénomènes vibratoires.
Côté mécanique, le Saturn reçoit un » ensemble tournant » d’origine Sony, permettant un chargement par le dessus pour s’affranchir des problèmes éventuels liés au tiroir de chargement. En outre, le CD est maintenu sur son support par trois ergots, ce qui évite de faire appel à un palet presseur plus ou moins lourd, et qui serait à la longue – selon le constructeur – néfaste à l’accélération du moteur, et à la régulation de l’ensemble tournant. Le constructeur précise que cette façon de maintenir le disque sur son support permet de maintenir le Compact Disc de façon aussi plane que possible par rapport à la diode laser et à le cellule, ce qui contribuerait à minimiser les erreurs de lecture. Du côté du traitement du signal numérique, Rega n’a pas lésiné sur les moyens : l’horloge interne, la mémoire tampon, et les étages de conversion ont été traités avec une bienveillance et une attention toute particulières. Le constructeur précise que la conversion est assurée par une paire de convertisseurs 24 bits d’origine Wolfson delta / sigma et montés en parallèle.
La part belle a été consacrée naturellement à l’étage de sortie dont les transistors sont polarisés en classe A. Pour assurer une parfaite linéarité de ce performant étage de sortie, Rega a particulièrement soigné son alimentation et utilise pour la circonstance un transformateur torique de 60 VA à 3 enroulements, en aval duquel on retrouvera une série de condensateurs de filtrage et une batterie de diodes ultra rapides permettant d’assurer une excellente stabilité du courant, qui aura une influence sur la musicalité de ce lecteur ambitieux. Enfin, sur le plan des connexions, on retrouvera en face arrière 2 sorties RCA asymétriques dorées de qualité standard et 2 sorties numériques : 1 au standard S/PDIF et 1 optique en mode Toslink. On aurait pu souhaiter que Rega dote sa nouvelle machine de connecteurs plus ambitieux – se sera peut être pour la prochaine mouture. Une télécommande unique et très ergonomique permet en outre de piloter tous produits de la gamme Rega.
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ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : amplificateur SIM AUDIO Moon I – 7, et enceintes acoustiques PRO AC Studio 140, et électroniques plus enceintes acoustiques REGA.
Test N° 1 : Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – Volume 2
Avec ce CD qui associe un certain nombre de styles de musique, l’auditeur pourra ainsi juger en une seule fois au travers de morceaux très éclectiques les innombrables qualités musicales proposées par le Rega Saturn.
Ce lecteur se caractérise notamment par une certaine rondeur que l’on appréciera notamment sur les passages difficiles et sur les vocaux qui ne sifflent pour ainsi dire jamais : le côté agressif et incisif a donc été mis de côté. On appréciera à ce titre la fluidité, notamment sur les sections de violons et de cuivre qui ne font nullement preuve d’agressivité. C’est au contraire la douceur qui est mise à l’honneur et qui plonge l’auditeur dans une ambiance musicale plutôt suave.
Autre constatation : le Saturn propose aussi une scène sonore à la fois ample et restituée avec beaucoup d’aération. Par ailleurs, on remarque une excellente focalisation et un étagement des plans très convainquant. Ensuite, ce lecteur possède une bande passante plus large subjectivement que celle de son cadet l’Apollo; il va plus loin dans pas mal de domaines et on se surprend à entendre plus de micro détails, comme par exemple un belle mise en valeur des petites percussions si souvent noyées dans le flot de l’orchestre.
Le Rega Saturn possède d’autres qualités dont une belle franchise que l’on appréciera notamment sur les jeux de batterie, de percussions, les attaques de l’Orchestre National des Pays de Loire. De fait, on appréciera la rapidité d’intervention des différents intervenants. Une mention toute spéciale est à formuler vis à vis des vocaux solos pour leur côté soyeux, leur chaleur humaine, et une once de rondeur qui n’a rien de désagréable toutefois. Dans un registre identique, les choeurs sont pleins et ils sont chantés avec une puissance et une tenue remarquables.
Test N° 2 : The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Collaboration
C’est réellement sur le morceau Valéria que l’on pourra juger de tout le potentiel de ce lecteur CD. Tout d’abord, la qualité de restitution du vibraphone – si difficile à appréhender et à restituer – passe ici comme une lettre à la poste ce qui confirme les qualités de fluidité de ce lecteur et aussi ( au passage ) celle des électroniques utilisées pour ce test. Les attaques de piano confirment également la vivacité, la franchise, et l’excellente stabilité de cette machine lorsque celle-ci est sollicitée. Ce piano prend aussi une dimension très convaincante au sein de la pièce d’écoute, et on est surpris par les détails qui s’échappent du jeu de l’instrument.
Un autre bon point pour le jeu de la contrebasse qui fait preuve d’une lisibilité et d’une profondeur des plus remarquable qui soit – un vrai bonheur à l’écoute. Du côté de l’accompagnement : la batterie, et plus particulièrement le jeu de cymbales sont proposé avec un sens du détail et de la finesse très surprenants, ce qui confirme l’excellent sens de la transparence déjà évoqué. A noter que ce test n’avait rien d’évident compte tenu de la prise de son déjà ancienne, mais toutefois d’excellente facture.
Conclusion :
Le Rega Saturn reprend toutes caractéristiques musicales de son petit frère l’Apollo : c’est un lecteur vivant, précis, ouvert, complet, et qui sait surprendre son auditoire. Mais, il apparaît que le Saturn va encore plus loin dans tous les domaines et notamment au niveau de la scène sonore qui s’étend davantage en hauteur, en largeur, et en profondeur.
Ces » amaéliorations » justifient pleinement la différence de prix entre ces deux lecteurs CD. Enfin, on retiendra que si le lecteur Saturn ne renie en aucun cas les sonorités analogiques propres à la marque, il ne fait jamais preuve de caricature, et ceci quelque soit le système audio auquel il sera associé.
Cotations : |
Musicalité : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : 2200 € (10/2007)
Ecoute réalisée par
Lionel.Schmitt
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