PROAC – Studio 130
Origine : Angleterre
Enceinte 2 voies / 2 HP – bass-reflex
Rendement : 88,5 dB / 1w / 1m
Impédance nominale : 8 ohms
Puissance admissible : 150 watts
Réponse en fréquence : 25 Hz à 30 kHz +/- 3db
Dimensions : ( H x L x P ) 96 x 19 x 24
ProAc fait partie désormais des références incontournables en matière d’enceintes acoustiques, et à ce titre la gamme s’enrichit et évolue régulièrement pour proposer des produits à la fois innovants, musicalement incontestables, et d’une finition de premier ordre.
La Studio 130 n’est pas une enceinte récente, mais elle est souvent prise en référence pour ses qualités musicales au sein de configurations audiophiles de très bon niveau. Sur le plan technique, la Studio 130 entre dans la catégorie des colonnes deux voies – charge bass-reflex. Il m’a fallu près de 5 minutes pour trouver l’évent car celui-ci ne se trouve ni en faces avant et arrière et encore moins sur les côtés, mais caché sous le coffret dans le but de créer un effet de compression naturel avec le sol et obtenir pour la circonstance une diffusion optimale des fréquences graves.
Sur ce point, le constructeur revendique d’ailleurs une fréquence exceptionnelle de 25 Hz ! Les haut-parleurs ont fait l’objet de tous les soins, et ProAc a doté sa colonne d’un grave / médium de 16,5 cm de diamètre doté d’un moteur particulièrement puissant qui lui assure une très bonne linéarité permettant ainsi de descendre dans fréquences abyssales sans broncher.
Le tweeter de 25 mm est un modèle à dôme en soie imprégnée que l’on retrouve sur d’autres modèles de la gamme et qui permet de grimper dans des fréquences élevées sans » dérailler » et sans agresser l’auditeur. Le filtre et les autres composants sont des modèles de haut de gamme, et les filtres sont montés en parallèle ce qui permettra, le cas échéant via les 4 bornes HP présentes au dos de l’enceinte, de la bi-câbler ou de la faire fonctionner selon le mode bi-amplification.
La Studio 130 repose sur un socle de même essence que le coffret – socle qui accueille 4 cônes de découplage qui favorise très bien le découplage mais aussi de façon optimale la décompression de l’évent. A noter la très belle qualité de finition du placage. Enfin, la mise en oeuvre de cette enceinte n’est pas compliquée, mais son faible rendement de 88,5 dB demandera tout de même un amplificateur assez généreux en puissance et muni d’une alimentation sérieuse. |
ECOUTE
Les tests d’écoutes ont été effectués avec le lecteur Moon CD-1 et l’amplificateur intégré Moon I – 1 de chez SIM AUDIO ( Compte rendu en pages respectives lecteurs, amplificateurs). Ainsi, on ne sera donc pas surpris de retrouver des caractéristiques musicales communes à celles du lecteur et l’amplificateur.
Test N° 1 : Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire
Dès les premières notes, on est immédiatement plongé dans une ambiance, qui à défaut d’être hyper chaleureuse, n’en reste pas moins très communicative. Cette enceinte se distingue par l’équilibre de ses timbres, sa linéarité, sa bande passante subjective étendue, et sa grande richesse.
Les choeurs et les vocaux sont puissants et font preuve d’une excellente présence. On sera agréablement stupéfait par l’ampleur et la générosité de la scène sonore, qui dans une grande salle d’écoute prend une dimension vraisemblable. J’ai été agréablement surpris par la qualité des détails de certains instruments dont la restitution se détache parfaitement bien de la masse orchestrale, sans qu’il soit nécessaire de tendre l’oreille – un bon point donc pour le son du triangle, de la mandoline, ou du cromorne, pas toujours faciles à appréhender.
Le moins que l’on puisse dire est que cette enceinte se distingue par un sens profond de l’ouverture, comme en témoignent les montées en puissance de l’orchestre qui joue avec une belle aisance, sans tassement avec une très belle liberté d’expression. En tout cas, la Studio 130 s’exprime avec joie et bonne humeur.
La très légère sécheresse évoquée dans le test d’écoute du Moon CD 1 sur certains cuivres et sur le jeu de batterie ou encore les percussions n’est qu’un détail que l’on pourra uniquement imputer à la pièce d’écoute de 3 mètres de haut dans ce test. Des essais complémentaires et indépendants avec d’autres électroniques et dans d’autres lieux d’écoute montreront que cette enceinte a plutôt tendance à se comporter de manière neutre, mais ne passera sur aucun défaut inhérant à un enregistrement de mauvaise qualité.
Test N° 2 : Double jeux par Laurent KORCIA
Le jeu de violon du jeune virtuose est d’un réalisme saisissant. Les légères traces de dureté ou de sécheresse évoquées avec les électroniques Moon CD 1 et I – 1 n’occasionnent pas de réelle gêne sur les différents extraits écoutés. Au contraire, avec le morceau » Milnor Waltz « , on est assez surpris par la douceur et la richesse de la restitution, tant au niveau du jeu de l’instrument soliste que par celui de l’accordéon ou de la contrebasse qui accompagnent le violon de Laurent Korcia. Une belle finesse et un sens du détail permettent d’entendre nettement les vibratos et les nuances qui se dégagent des accords plaqués sur le manche de l’instrument, mais aussi ceux issus du » glissement » de l’archet sur les cordes de ce violon.
Enfin, on sera agréablement surpris par l’excellente transparence de l’ensemble, permettant de bien percevoir la position des musiciens dans l’espace, et entendre très distinctement les bruits mécaniques des touches de l’accordéon.
Si le jeu de contrebasse est impeccable sur le plan de la lisibilité, et de la fermeté, on pourra regretter qu’il ne descende pas aussi bas que dans la réalité ou que l’on aurait souhaité. Cette remarque m’amène à dire que la Studio 130 sera sensible à son environnement, à la taille de la pièce, et à sa position dans cette pièce d’écoute. Par ailleurs, le registre grave de la Studio 130 ne pourra s’exprimer pleinement qu’avec des électroniques particulièrement à l’aise dans des gammes de fréquences qui descendent bas.
Bien accompagnée, la Studio 130 fait preuve de fluidité, et les notes de musique s’enchaînent de façon spontanée avec beaucoup de liberté, et sans qu’aucun accroc ne soit à redouter.
Test N° 3 : Latino Strings par Edmundo Ros
Cet excellent enregistrement m’a permis de tester la cohérence d’ensemble par le biais d’un orchestre latino américain, riche en percussions notamment et fort bien secondé par une section de violons. Dans ce cas de figure, les traces de sécheresse ou d’éventuelle acidité ont totalement disparu, ce qui ne fait que confirmer la belle neutralité de cette enceinte d’une part, et plus généralement du trio CD1 / amplificateur I – 1 / enceintes d’autre part.
Les musiciens son bien en place dans l’espace sonore, les nappes de violons coulent merveilleusement bien, et les multiples percussions latino américaines sont fort bien mises en valeur avec beaucoup de nuances et un sens du rythme particulièrement savoureux.
Comme je l’ai indiqué dans le compte rendu d’écoute de l’amplificateur Moon I – 1, cette colonne signée ProAc se distingue aussi par une grande générosité et une superbe vivacité : même à faible niveau d’écoute, la restitution est riche, fouillée, et proposée avec beaucoup de nuances et une grande cohérence.
Conclusion
Voici une enceinte acoustique signée ProAc digne des meilleurs réalisations du constructeur Britannique – cas sur lequel il est nécessaire de se pencher sans plus attendre.
Prix : 1800 € ( 11/2007 )
Ecoute réalisée par
Lionel Schmitt
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