P.E. LEON QUATTRO +
Origine : France
Enceinte 2 voies / 3 HP – bass-reflex
Rendement : 89 dB / 1w / 1m
Impédance nominale : 8 ohms
Puissance admissible : 90 watts
Réponse en fréquence : 48 Hz à 22 kHz +/- 3db
Dimensions : ( H x L x P ) 30 x 20 x 29,5
C’est avec un bonheur non dissimulé que je découvre la dernière version du modèle mythique du constructeur Français Pierre Etienne LÉON : l’enceinte acoustique QUATTRO dans sa version qui porte le suffixe +. Que de souvenirs m’ont procurés au fil des années les modèles Quattro qui ont précédés cette ultime version…
La Quattro + n’est pas bien grosse, mais elle pris quelques centimètres sur chaque face, et conserve sa face avant inclinée de quelques degrés initiée avec la M1 en 1986 – l’objectif étant d’optimiser la mise en phase entre le médium et le tweeter et d’obtenir un très bon contrôle de la directivité. On observe aussi que les arrêtes sont arrondies afin de réduire les effets de bord et d’obtenir ainsi une excellente répartition spatiale – ce qui confirmera l’écoute attentive qui suit.
Une très bonne mention pour la finition de haute qualité et le placage en bois sur les deux faces ( intérieure et extérieure ) : l’objectif technique est aussi d’éviter toute déformation et d’augmenter la rigidité du coffret en MDF de 2 cm d’épaisseur. A noter que la structure est sensiblement renforcée par le cloisonnement de la seconde cavité interne. Le coffret a été étudié afin de fractionner les résonances des parois. Ce type d’assemblage permet de réduire considérablement la distorsion par inter modulation mécanique. L’amortissement interne est confié à deux matériaux différents et à un enduit spécial qui annule les micro résonances de parois.
Sur le plan technique, la Quattro + est une enceinte 2 voies / 3 haut parleurs dotée d’un charge bass reflex avec un évent en face arrière. Outre cette évent, la face arrière ne reçoit en tout et pour tout que 2 fiches banane plaquées or, de qualité dite audiophile, mais qui vont toutefois limiter les possibilités de connexion ( pas de fourches, ni de fil nu ) et exclure la possibilité d’avoir recours au bi-câblage – mais est ce un réel défaut ? – Pas tant qu’on le croît en définitive.
Naturellement, la Quattro + bénéficie du principe de charge interne, l’autorégulation acoustique, exclusivité de Pierre-Etienne LÉON décrit par ailleurs dans ces pages.
Cette petite enceinte est dotée d’un tweeter à dôme de 27 mm est équipé d’une membrane en fibres et soie. Sa bobine mobile très légère est partiellement entourée d’un matériau viscoélastique spécial. La bande passante de ce tweeter est très étendue et régulière même en dehors de l’axe.
Le registre grave / médium est confié à 2 haut parleurs de 14 cm de diamètre réalisés sur cahier des charges de Pierre-Etienne LÉON, et placés l’un derrière l’autre. Ceux-ci sont équipés de membranes en polypropylène moulées et chargées en carbone. Ils se caractérisent par une sonorité très naturelle. Ces haut-parleurs sont équipés d’un circuit magnétique puissant doté d’une ferrite spéciale, ils possèdent un grand pouvoir d’accélération. Les pièces polaires et l’équipage mobile sont largement ventilés et décompressés. Le spider plat aéré empêche toute compression de l’air à l’arrière de la membrane. Le châssis très inerte à branches larges est réalisé en alliage d’aluminium. Il est fixé à l’ébénisterie par six vis et inserts.
Comme le précise Pierre Etienne LÉON sur son site Internet, le filtre à rotation de phase minimum de type « série » assure une transition naturelle entre le médium et l’aigu. Sa fréquence de coupure est située à 2300 Hz. Il comprend également un circuit de linéarisation d’impédance. Les composant électroniques sont de haut de gamme, et reliés entre eux sans circuit imprimé ( montage en l’air ).
Le choix et la technologie des composants du filtre ont fait l’objet de recherches approfondies tant sur les performances mesurables que sur les résultats audibles. Les éléments utilisés sont de très haut de gamme à faible tolérance (selfs à ruban en cuivre pur et condensateurs de qualité audiophile).Ceux-ci sont reliés directement entre eux et aux haut-parleurs sans circuit imprimé afin d’éviter les pertes par insertion. La Quattro + possède un câblage en conducteurs cuivre /argent avec isolant téflon.
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ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : amplificateur YBA Intégré Classic DT, un lecteur de CD YBA Spécial, ainsi que des câbles de modulation et HP YBA Diamond.
Test N° 1 : Dardanus de JP Rameau par John Eliot Gardiner
Sitôt le CD lancé, la Quattro met l’auditeur immédiatement à l’aise et le plonge au milieu de la scène sonore, certes musicale mais d’une ampleur peu commune. Le pouvoir d’accélération se confirme immédiatement sur le morceau » l’Entrée des Guerriers « . Aucun effet de traînage n’est à redouter. On appréciera aussi la qualité des timbres et la précision de restitution notamment sur le clavecin qui offre par ailleurs un très beau grain, ainsi que sur les violons restitués avec un magnifique réalisme.
En ce qui concerne le registre grave, la Quattro est un cas : sans descendre à des niveaux abyssaux, cette enceinte restitue le registre grave de façon relativement profonde; ainsi les percussions prennent corps et un volume rarement atteint dans une enceinte de cette taille. Le registre médium, et l’excellent » découpage » des registres en général permet de mettre en valeur un grand nombre de subtilités.
Test N° 2 : Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – Volume 2
C’est avec ce test que la Quattro m’a réellement bluffée. Tout d’abord au niveau de la scène sonore : celle ci est incroyablement large, profonde, et haute, donnant ainsi une dimension réaliste à l’orchestre. Plus spontanée et plus vivante que la Murano, la Quattro brille de mille feux pour restituer les vocaux qu’accompagnent l’Orchestre National des Pays de Loire. La finesse et la transparence de restitution sont confirmées par la perception ça et là d’un triangle, de quelques accords de mandoline, du jeu de cromorne qui, souvent, se trouvent noyés au milieu de l’orchestre.
Une mention spéciale pour la ligne mélodique de la guitare basse, très lisible, et d’une profondeur réaliste, ainsi que certains coups de timbales qui percutent de manière admirable et avec beaucoup de corps et de volume. Par ailleurs, sur les masses orchestrales très chargés, la Quattro + sait très bien discerner les instruments solistes, et ne s’affole jamais même à haut niveau sonore. Un très beau côté aérien se dégage de cette enceinte acoustique pleine de vitalité, mais qui ne caricature à aucun moment la musique, ou ne la transforme en bouillie insupportable.
Test N° 3 : JARDIN D’HIVER – Henri Salvador
Le côté » vérité sonore » et naturel se confirme à l’audition de ce CD dans lequel la voix de Henri Salvador nous est livrée avec la plus belle humanité qui soit. La restitution suave et chaleureuse met bien valeur le côté velouté proposé par cette enceinte acoustique; on aussi beaucoup de présence confirmée par le très bon pouvoir de communication. Ainsi, on a vraiment l’impression que le chanteur se situe dans la salle d’écoute. Sur le morceau » Mademoiselle « , j’ai aussi beaucoup apprécié la section de cuivres et le claquement des doigts qui accompagnent la chanson qui ressemblent à s’y méprendre à une écoute en direct. Un bon point enfin pour les percussions exotiques et cymbales qui agrémentent la plupart des morceaux de ce disque.
Test N° 4 : COLLABORATION – The Modern Jazz Quartet with L. Almeida
C’est notamment sur CD que l’on peut apprécier certaines capacités de la Quattro + et notamment l’extrême grave. Sur le morceau » Valéria « , je pensais bien prendre en défaut la Quattro + en essayant de cerner les limites du jeu de contrebasse. Eh bien, il n’en est rien : la contrebasse descend profondément sans fléchir et sans aucune altération, avec un côté très tendu et bien lisible. Par ailleurs, le jeu de piano est d’une franchise exemplaire et beaucoup de corps : chaque note est bien détachée et il se dégage de cette restitution beaucoup de clarté et de spontanéité. Le volume sonore, une fois de plus, ne se dément pas. Les notes de piano s’enchaînent sans aucun accroc, avec liberté, fluidité et bonne humeur.
Conclusion :
Il n’y a rien à dire, la PEL Quattro + est une grande enceinte acoustique. Très riche sur l’ensemble du spectre sonore, cette enceinte déborde n’énergie sans toutefois en faire trop. La Quattro + n’est jamais agressive, ni envahissante. La Quattro + délivre une musique généreuse, délicate, et savamment dosée. Enfin la Quattro + confirme son universalité dans des styles de musique différents d’une part, mais aussi certainement avec le matériel audio avec lequel elle se mariera d’autre part. pour le plus grand bonheur des audiophiles et mélomanes en quête de réalisme musical.
Cotations : |
Musicalité : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : 1700 € ( 05/2007 )
Essai réalisé par
Lionel Schmitt
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