L’édito de Lionel
Lecteurs réseau – serveurs – streamers :
Au cours des dix dernières années, la question du remplacement du CD a été ici évoquée à diverses reprises. Un point régulier est effectué afin de savoir si la galette irisée vit ou non ses dernières heures, au profit de la musique dématérialisée. A ce jour, et même si les ventes de CD continuent de chuter régulièrement, il faut reconnaître que le CD reste une valeur sûre, et je salue au passage les » petits » labels qui défendent becs et ongles une production, certes marginale, mais de grande valeur artistique. Outre l’apparition des DAC qui a fait une remarquable percée au cours des quatre dernières années, on constate depuis deux ans que de nouvelles sources viennent égayer le paysage audiophile : les lecteurs réseau. Si, techniquement, tous les formats de fichiers mis à notre diposition (haute définition incluse), permettent d’avoir accès à une restitution musicale désormais de bon niveau, il est peut-être utile, pour qui ne souhaite pas écouter autre chose que des formats CD ou SACD, de faire des tests comparatifs d’écoutes, afin de vérifier que l’apport musical est substantiel, ou tout au moins conforme à celui d’un lecteur CD intégré de gamme équivalente. Pour ma part, j’ai commencé à explorer cette piste en testant dans d’excellentes conditions le très récent ATOLL ST 200, le NAIM ND5 XS avec alimentation XP5 XS, et serveur OLIVE O3 HD. Si je laisse de côté les fichiers de type MP3 (sans rapport avec la haute fidélité à mon avis ), au niveau de la section radio web, les résultats sont pour le moins très contestables, et largement inférieurs à ceux obtenus avec un excellent et traditionnel tuner FM. Pour ce qui est de la comparaison d’extraits musicaux stockés sur un serveur dédié, on découvre une restitution musicale assez semblable à celle d’un CD lu sur un lecteur de gamme équivalente, mais pas supérieure ! Sur le plan pratique, nonobstant une qualité musicale digne d’intérêt, le mariage avec un serveur permettra de copier et stocker sans dégradation une grande partie de votre discothèque en un seul endroit et en effectuer une exploitation à la carte. Toutefois, j’attire l’attention sur le fait que, mis bout à bout, lecteur réseau, serveur, éventuellement une alimentation supplémentaire pour les marques qui proposent cette option, il est incontestable que la facture commence à être élevée, en comparaison avec celle d’un lecteur CD intégré. Par ailleurs, différents tests utilisant un PC ne permettent pas réellement de tirer une qualité optimale, ou tout au moins équivalente à celle d’un lecteur CD de référence. Enfin, si l’on évoque la question du coût global, il faudra aussi y inclure celle d’un téléchargement digne d’intérêt, dont le prix de revient n’est pas forcément inférieur à celui de nos bons vieux supports matérialisés que sont les CD et SACD. Si le temps du changement est largement amorcé en matière de sources numériques, il faut convenir que la généralisation du mode dématérialisé a encore du chemin à faire, et que le CD a encore de beaux restes, à défaut de beaux jours devant lui.
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