L’édito de Lionel
La HI-FI d’exception est-elle morte ?
Billet d’humeur
Quelle cacophonie, non mais quelle cacophonie ! L’année 2017, n’était globalement pas une année florissante. Les grandes nouveautés et / ou évolutions attendues se sont fait attendre. Cette année, le CES de Las Vegas n’a rien révélé de « transcendant » chez les constructeurs internationaux. Les rapprochements, fusions, absorptions entre les groupes et grandes marques (voir marques plus confidentielles) ne laissent pas augurer des avancées technologiques et / musicales destinées à reproduire la musique plus fidèlement si je puis dire.
On nous annonce le retour de la cassette, notamment aux Etats-Unis, et de certains éditeurs d’enregistrements sonores, mais rien en ce qui concerne la production de platines cassettes de « haute volée ». L’année 2018 devait être aussi l’année du grand retour de « la bande magnétique » (Open Reel), avec dans son sillage la production de nouvelles machines à bobines libres aux performances exceptionnelles. En dehors du constructeur Allemand Ballfinger (avoir article), et de quelques informations Revox qui « peine » à sortir sa nouvelle mouture promise en 2016, rien ne se profil à l’horizon.
Si la platine vinyle et les éditeurs de disques continuent leur surprenante ascension, il n’en demeure pas moins que se sont les sites spécialisés de musique en ligne qui tirent leurs marrons du feu. Ce « vecteur » musical nous permet d’avoir accès à des enregistrements qualitatifs – une bonne chose qui met un peu de baume au cœur.
Ensuite, la mode du « tout en un » à bon marché fait actuellement recette. De tels produits sont certes pratiques car ils regroupent toutes les fonctions attendues, sont faciles d’utilisation, et sont d’une compacticité réellement appréciable en milieu domestique. Malheureusement, à quelques exceptions près, ce genre de produits font à peine de la musique et délivrent plutôt des sons sans procurer d’émotions. A ceux-là s’ajoutent les amplificateurs numériques commercialisés à quelques dizaines d’euros dont on nous rabat les oreilles sur les forums et autres « supports médiatiques », nous vantant des qualités musicales de bon (de haut niveau), et qui sont – soit dit en passant des « daubes » – qui n’ont rien à envier aux références reconnues du moment.
Ce qui fait recette, se sont les enceintes connectées, les écouteurs ou casques nomades, les ensembles home cinéma, reléguant les ensembles haute fidélité au rang de la marginalité. C’est assez déprimant, et je crains fort que l’année 2018 ne laisse pas entrevoir de nouveautés dans la plus pure tradition de ce que nous avons connu dans un passé pas si lointain que cela.
Par ailleurs, on assiste à un grand bouleversement en matière de distribution avec des réseaux de ventes par Internet… A tout dire, ça n’est pas rassurant. Dès lors, nous pouvons nous interroger sur la manière de concevoir un système audio sans en avoir écouté tout ou partie d’un ou plusieurs éléments qui le composent – acheter sans écouter n’a pas de sens, voyons.
L’époque de la découverte de belle restitution sonore, celle qui faisait rêver, celle que nous essayons de vous faire partager serait-elle donc révolue ? La magie de la reproduction de haute qualité deviendrait-elle ringarde ?
Cependant, les « petits » manufacturiers (français, allemands, anglais) résistent encore et toujours. Comme évoqué dans l’édito précédent, de petits point de ventes ultra spécialisés font leur apparition depuis quelques temps. Pour qui ?, pourquoi ?, c’est une véritable question, peut-être même une question philosophique qui sait.
Lorsque je vois et surtout j’écoute les fruits du travail effectué par « nos » artisans, et l’investissement déployé par les points de ventes ultra spécialisés (ils sont courageux !), je me dis que tout espoir n’est pas totalement perdu.
Le prochain rendez-vous sera le High End de Munich 2018. Gageons que de véritables nouveautés viennent renverser les codes préétablis depuis quelques années, et donner envie aux amoureux de belle restitution de s’intéresser et de renouer avec la musicalité d’exception.