Il arrive assez régulièrement que les câbles ESPRIT fassent ici l’objet de tests et de comptes rendus d’écoutes. En effet, la gamme évolue inexorablement, et les améliorations sont suffisamment régulières et significatives pour justifier le prêt d’un câble. Par ailleurs, les câbles ESPRIT se singularisent par une certaine » droiture » et une neutralité qui permettent alors de juger des prestations des autres produits qui me sont confiés pour des tests d’écoutes.
Le Kappa dans sa version 2013 bénéficie des dernières optimisations, fruits d’une recherche approfondie, et de mises au point effectuées à l’écoute. Le Kappa HP, comme le modèle de modulation, comporte une triple isolation inédite, destinée à augmenter notablement le rapport signal/bruit. La liaison haut-parleur bénéficie désormais d’un blindage intégral progressif sur air, et d’une double isolation sur air. Un effort supplémentaire a été effectué sur la réalisation des connecteurs / fiches bananes en cuivre pur, plaqués avec une couche d’agent de 40 microns d’épaisseur. La structure du conducteur est de type multi-brins en cuivre pur à cristaux longs.
A noter que les câbles ESPRIT sont assemblés entièrement à la main (et en France), avec passion et enthousiasme, « aux seules fins de servir la musique, et de rendre hommage aux meilleures électroniques et enceintes acoustiques ».
Conditions d’écoute :
Ce câble a été utilisé dans le cadre des tests des amplificateurs ISEM Elixis, TOSCA AT 5, et accompagne temporairement depuis quelques semaines la Ligne Classic 3 Delta YBA, en reliant ces électroniques aux enceintes PEL Kantor (avec Rendistors).
CD test : Quiet Nights par Diana Krall – Le Cœur des Etoiles par Jean-Christian Michel – The Singing Clarinet par Giora Feidman – La Folia par Gregorio Panagua – Double Jeu par Laurent Korcia – Valéria par le Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida …..
Ecoute :
Ce câble a pour objectif de relier entre eux des enceintes acoustiques et électroniques de haut de gamme; il est donc exclu de l’associer avec des éléments qui accusent des manquements, carences, voir des traces de caricatures trop marquées. En effet, ses capacités d’analyse et d’ouverture pourraient alors mettre en lumière les limites d’un amplificateur et / ou d’une paire d’enceintes acoustiques.
Testé dans différentes configurations de bonne tenue musicale, le Kappa vise haut, si l’on évoque le silence de fonctionnement autours des voix ou instruments de musiques, sur des passages de faible intensité musicale. Une écoute » apaisée » ou tout au moins dépourvue de toute trace de crispation, permet une écoute détendue et finalement agréable. Par rapport aux modèles de la gamme précédente, ou du début de la gamme, on gagne en pureté et en fluidité. A titre personnel, j’ai été surpris aussi par les harmoniques qui sonnent de façon naturelle, et par les notes qui s’éteignent vraiment très proprement dans le temps et l’espace.
Le Kappa met en valeur les produits qu’il en charge de relier entre eux, et repousse les limites de la scène sonore parfois imposée par un enregistrement lui-même un peu limité ou ancien. L’étagement des plans est absolument bien marqué. Les pupitres sont clairement positionnés, avec un relief permettant de faire la distinction entre les instruments ou voix de premier plan et ceux placés en arrière plan.
Avec les électroniques et les enceintes utilisées, la musique s’avère aérée, et suggère des formes de » respirations » que l’on retrouve d’ailleurs à l’écoute des instruments à vent tels que la clarinette de Giora Feidman ou celle de Jean-Christian Michel. Chacun, dans un style qui lui est propre, émet des » ondes positives » qui contribue à donner de la consistance et de l’émotion à leur musique.
Est-t-il nécessaire d’évoquer des vocaux comme celui de Diana Krall ? L’excellent enregistrement de » Quiet Night’s « , particulièrement communicatif, permet à l’auditeur de bénéficier de la très belle prestation de l’artiste, et de sa présence très particulière dans la pièce d’écoute. De telles impressions ne sont possibles qu’au prix d’un choix méticuleux des câbles – or, il apparaît que le Kappa a cette faculté de véhiculer un message musical totalement dépourvu » d’accidents » (creux ou bosses) qui renforce ce sentiment d’épanouissement et de linéarité.
Avec comme partenaire, son » frère de lait » le modèle Kappa modulation, ce câble est tout à fait en » Kappacité » (capacité) de faire vibrer le violon de Laurent Korcia, tel que l’a voulu ( je le souhaite ) l’interprète. L’expression est à la fois vive, nostalgique sur » Minor Waltz « , ou enjouée sur » Minor Swing « , les notes se succèdent avec un tempo bien ordonné, subtilement cadencé selon le cas, et la contrebasse descend de la plus belle manière qui soit. Les timbres à la fois, précis et soyeux, offrent des teintes lumineuses et variées. Le jeu de vibraphone dans Valéria interprété par le Modern Jazz Quartet brille de ses mille facettes, et les écarts d’intensité sont » digérés » et s’enchaînent avec un soin bienveillant. Tous les instruments de musiques prennent une couleur tonale vive, et magistralement naturelle.
Enfin, la transparence cristalline du Kappa, lève un voile total sur les micro détails, subtilités, variations, qui auraient pu rester dans l’ombre. Quel bonheur d’entendre la reprise de souffle d’un musicien, le doigté du contrebasse sur les cordes, ou encore les attaques de l’archet sur les cordes d’un violon.
Positionné au milieu de la gamme (haute) ESPRIT, le Kappa est un câble au fort potentiel d’expression musicale. A ce titre, il est primordial de l’insérer au sein des meilleures configurations audio. Ses limites subjectives sont très éloignées du seuil audible, et m’incitent alors à recommander sans restriction ce câble » malin » qui sait contourner toutes les difficultés d’un enregistrement complexe, mais bien réalisé. Le sens de branchement devra être respecté comme suit : » Esprit » sortie amplificateur, » Kappa » entrée enceintes acoustiques.
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