L’édito de Lionel
Cellules phonocaptrice : un choix difficile
La platine vinyle revient en force : c’est un fait avéré. Une fois la platine choisie, et le cas de la section phono (préamplification) réglée, vient enfin le choix délicat de la cellule phonocaptrice. Autant, il vous sera possible de voir, de manipuler, d’écouter des platines vinyles, des préamplificateur phono, autant il sera réellement compliqué de faire des tests variés et significatifs de cellules.
Afin de gagner un peu de temps et d’énergie, il convient de bien mettre en adéquation la cohérence qu’il pourra y avoir entre la platine elle-même, son bras, et le système audio dans son ensemble. Ensuite, il sera nécessaire e prendre en considération l’état de vos disques vinyles. Une cellule très « sophistiquée » et analytique ne peut que contribuer à mettre en lumière les imperfections d’un enregistrement peu soigné, et qui plus est, les imperfections d’un disque sale, rayé, usé.
Ensuite, il faudra prendre une option entre une cellule à aimant mobile (MM) ou à bobine mobile (MC). Les cellules à aimant mobile ont une sensibilité et un niveau de sortie élevé, un niveau de distorsion plus élevé, et une réponse en fréquences plus ou moins régulière. Les cellules à bobine mobile ont un niveau de distorsion largement inférieur à celui des cellules à aimant mobile, une dynamique accrue par rapport ces dernières, et une réponse en fréquences très régulière. Bien souvent, ces cellules offrent une meilleure transparence et une bien meilleure analyse. Leur conception interdit le changement du diamant et le prix de vente est plus élevé que celui d’une cellule à bobine mobile.
Le critère de taille du diamant est également un paramètre à prendre en considération. En théorie, le diamant idéal devrait avoir une forme identique au burin qui grave le sillon. Plusieurs type de taille sont ou ont été utilisées au fil des années : forme purement conique (proche de celle du burin de gravage), forme sphérique, forme elliptique. Précision : On considère ici la manière dont est taillée l’extrémité du diamant, celle qui entre dans le sillon.
La forme conique n’est pratiquement plus utilisée de nos jours car elle contribuait à user prématurément le disque.
Moins coûteux à mettre en œuvre, le format sphérique offre de grands avantages dont celui de circuler dans le sillon de manière plus douce, » précautionneuse « , avec pour conséquence de minimiser le taux d’usure. Inconvénient : le diamant ne peut pas suivre finement les microscopiques déplacements du sillon dans l’extême-aigu.
Le format elliptique est maintenant le plus utilisé, bien que moins simple à façonner. Le contact du diamant avec le sillon est optimal et permet une lecture de très bon niveau sans usure prématurée du sillon. Certains concepteurs ont pris des options de tailles intermédiaires qui conjuguent les avantages des deux formats sans en avoir leurs inconvénients.
Par ailleurs, ne sous-estimez pas les détails ayant trait au choix de la pierre, son orientation, son polissage, et à la structure du porte diamant (tige appelé cantilever) dont la composition et les matériaux ont une grande influence sur la sonorité finale. Sur ce point, les grands spécialistes en matière de conception de cellules phonocaptrices s’en servent comme argument marketing et, ils ont raison.
Les caractéristiques techniques sont aussi des critères de sélection. Au delà de la diaphonie (séparation des canaux), de la bande passante et de la force d’appui recommandée par le constructeur, il conviendra d’être attentif au niveau de sortie, à l’impédance de charge, à la résistance, l’inductance, à la sensibilité de la cellule en regard des caractéristiques de votre « section » préampli phono.
Enfin, pour le type de sonorité, et ce n’est pas le moindre critère, il vous faudra faire confiance à votre revendeur, mais aussi consulter les bancs d’essais spécialisés, ou les audiophiles avertis qui ont une bonne expérience de la lecture vinyle et qui sauront vous décrire le tempérament musical et le type de sonorité de la ou des cellules qu’ils utilisent.
Ne le cachons pas, le choix d’une cellule phonocaptrice est un exercice délicat.