Traitement du courant secteur
L’épineuse question du traitement du courant secteur n’est pas un sujet simple. Je l’avais déjà abordé dans ces pages il y a quelques années ICI. Le sujet assez généraliste portait sur l’introduction / utilisation de barrettes secteur filtrées ou non filtrées dans le système audio. Cette fois, je vais essayer d’entrer dans de plus amples détails avec l’utilisation d’un filtre secteur.
Entre ceux qui pensent qu’un filtre secteur ne sert à rien, les autres qui assurent que leur efficacité est totale, sans compter tous les petits accessoires « exotiques » commercialisés par les sites de vente en ligne, etc… il n’est pas facile de s’y retrouver ou de trouver des points de repères.
Certains audiophiles audacieux, n’hésitent pas à tirer une ligne directe à partir de leur compteur électrique pour contourner les nuisances du courant secteur. Si l’idée est séduisante, elle n’est pas forcément à la portée de tous. De plus, il n’est pas certain qu’une ligne totalement dédiée au système audio assure une pureté quasi parfaite du courant secteur.
Aussi, d’autres solution existent pour permettre à votre système audio et éventuellement vidéo de s’exprimer pleinement sans ramasser tous les formes de pollutions dues aux appareils électroniques environnants qui sont mis à notre disposition, sans parler les fluctuations du courant aux heures de pointe. Je rappelle qu’au-delà des fluctuations du courant secteur, notre réseau secteur est le « déversoir » de toutes formes de pollutions radiophonique, d’origine informatique, téléphonique, ou issues de la technologie en général. En y regardant de plus près, nos fils et prises véhiculent tous les rebuts et pollutions que le monde industriel et technologique fabrique – genre CPL pour l’informatique.
Dans l’absolu, l’idéal est de mettre de faire appel à un véritable conditionneur de secteur. La technologie est différente de celle d’un filtre secteur. Un véritable conditionneur de secteur refabrique du courant secteur et vise à le stabiliser. A y regarder de près, l’offre n’est pas si pléthorique qu’il n’y paraît et les tarifs grimpent vite.
Outre les petits « machins » qui traînent ça et là et qui font office de pansement sur une jambe de bois, l’offre de filtres secteur est de plus en plus étendue, tout comme les tarifs au demeurant.
Avec l’expérience, sur les systèmes de gamme dite « audiophile », il ne me paraît pas dénué d’intérêt d’avoir recours à un système de filtrage. Encore faut-il que celui-ci soit adapté à votre configuration et qu’il traite le problème à la racine, c’est à dire en amont du système audio.
Si l’on reste sur la notion de filtre secteur, il faut être attentif à plusieurs critères dont en premier lieu la stabilité du courant secteur. Ensuite, il est requis de porter son choix sur un appareil muni d’un dispositif de blindage contre les radiofréquences. Enfin, un bon filtre secteur se doit d’être doté de différents ports secteur à courant faible à filtrage élevé et d’autres à courant élevé à filtrage faible. Dans ces cas précis, il sera aisé de relier les sources et préamplificateurs sur les premiers et le ou les blocs de puissance sur les seconds.
Mais la question demeure avec les amplificateurs intégrés et surtout les « tout-en-un » qui ne réagissent pas de la même manière selon les ports à courant faible et ceux à courant élevé. Il est nécessaire de trouver le bon compromis qui permettra alors d’éviter que le système de filtre n’agissent négativement sur la dynamique et la rapidité d’exécution et la pureté du signal sonore. A cet effet, le choix devra se porter sur un filtre secteur, si possible, paramétrable avec un système de filtrage du bruit et de correction du facteur de puissance configurable qui fournit un filtrage fin du courant.
Bien entendu, tous les filtres secteur ne se valent, et de loin, pas. Certains relèvent davantage de l’anecdote plus que d’autre chose, tout comme les barrettes et câbles secteur.
A l’évidence, avant tout achat, il est absolument nécessaire de pratiquer à des essais. Seuls, les « petits commerçants » spécialisés et indépendants sauront vous accompagner dans cette démarche – convenons-en – délicate. Globalement, l’expérience est à tenter et je pense que le jeu en vaut la chandelle.
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