SIM AUDIO Moon 310 LP Préampli Phono Origine : Canada
ECOUTE Vinyles utilisés : Concerto Brandebourgeois N° 1 et 2 de Jean-Sébastien Bach – Direction : Benjamin Britten – Gwendal N° 4 – Toccata et Fugue de Jean-Sébastien Bach interprétée par Marie-Claire Alain – Ted Heath salutes Benny Goodman – » Dadi and Friends par Marcel Dadi – « Gerschwin » : Porgy and Bess par Franck Chacksfield – Crucifixus par Jean-Christian Michel – » Marquises » de Jacques Brel – Barry Lindon : Sarabande de Haendel – Musique du Film « Molière » par René Clemencic. 1° TimbresAvant même d’entrer dans les détails d’une description précise, les premières minutes d’écoutes me laissent à penser que, de l’infra grave à l’extrême aigu, la couleur des timbres est variée. C’est donc sans réelle surprise que j’ai retrouvé une texture qui m’était pour le moins familière et surtout naturelle. La bande passante subjective s’avère étendue, mais aucun registre n’est spécifiquement privilégié. Cela me laisse à penser que le 310 LP se singularise par une excellente neutralité. Le registre aiguLe registre aigu particulièrement bien travaillé et totalement dépourvu d’agressivité s’aventure à des altitudes « stratosphériques ». Les cuivres et les cordes sont d’une très belle finesse et sont particulièrement expressifs. On pourra citer le son des cymbales qui ponctuent les différents thèmes de » Ted Heath salutes Benny Goodman « , mais aussi le clavecin du Concerto Brandebourgeois N° 1 de Jean-Sébastien Bach. On relève immédiatement que le silence de fonctionnement permet justement de réduire les bruits de fond dont la conséquence directe aboutit sur une mise en valeur des haute fréquences et un prolongement des notes dans le temps qui ne passeront pas inaperçus, et on relève également un excellent détourage des instruments qui n’a rien d’anecdotique. La cohérence avec le registre médium nous fait bénéficier d’une transparence qui pourrait bien renvoyer la musique numérique et les supports dématérialisés à l’âge de pierre. Grâce à cette très belle performance, on imagine que ce préamplificateur contribue à sculpter le dessin de chaque nuance, chaque inflexion, qui émanent d’un clavecin bien tempéré. Fin et ciselé, le registre aigu se veut étincelant mais jamais insistant, ce qui lui confère une définition qui lui donne une noblesse et une richesse assez singulières. Le registre médiumLes prouesses du registre aigu viennent compléter celles du registre médium, et poussent la limpidité et la transparence à des niveaux élevés donnant beaucoup de crédibilité à la restitution, et surtout beaucoup de plaisir à l’auditeur. J’ai été conquis par le majestueux jeu d’orgue de Marie-Claire Alain lorsque celle-ci interprète la » Toccata et Fugue » de Jean-Sébastien Bach. On détecte que la concertiste se fait à malin plaisir à faire chanter et respirer son instrument de musique et à donner des grands moments d’émotion à l’auditoire. Le souffle des grandes orgues, clairement perceptible, s’abat sur vous ou au contraire vient vous caresser les oreilles avec cette clairvoyance qui vous liera au compositeur par le jeu subtile de son interprète. Les » Concertos Brandebourgeois » de Jean-Sébastien Bach resplendissent de mille feux avec un panache extraordinaire Les multiples couleurs boisées des cordes et autres instruments baroques mats ou chatoyants donnent beaucoup de fruité et une nombre incalculable de couleurs et de variations à cette page classique incontournable mise talentueusement en musique par Benjamin Britten. Le registre graveLe registre grave apparaît très propre et totalement dégraissé. Les articulations sont gérées avec une souplesse très convainquante. Pas l’ombre d’une bavure ne vient perturber la lisibilité d’une ligne de basse électrique ou d’une contrebasse dont on peut suivre, à la note près, la ligne mélodique. Ce registre descend réellement à des valeurs qui mettent bien en relief les notes qui s’aventurent très bas. Les grandes orgues domptées par Marie-Claire Alain lorsque celle-ci interprète la » Toccata et Fugue » de Jean-Sébastien Bach illustrent fort bien les facultés à explorer facilement les soubassements sans l’ombre d’une hésitation avec la vigueur nécessaire. Sous ses airs compacts, ce préamplificateur phono cache un cœur « gros comme ça » et c’est aussi sur la » Sarabande de Haendel » que l’on succombera d’extase devant le poids que prennent les percussions, mais aussi devant le jeu de violoncelle très impressionnant dans son intégrité et sa superbe présence. 2° Sens de l’analyse et de la transparence Le 310LP n’est pas un petit préamplificateur phono : il a été mis au point pour des platines vinyles de haut gamme et des cellules qui ne le sont pas moins. Sans vouloir se montrer extraverti ou trop démonstratif, ce préamplificateur phono travaillera de concert avec les ensembles « platines / cellules » qui ont quelque chose à raconter, des sensations à apporter, des massages musicaux à faire passer. Le 310LP va à l’essentiel en allant chercher au fond du sillon un nombre incalculable de nuances et de subtilités. Il s’attache à soigner les timbres, sans les enjoliver, et vous les servir sur un plateau d’argent avec simplicité et cohérence. Les prises de son en public sont du plus bel effet au point que l’auditeur a l’impression de faire partie du public présent lors des séances d’enregistrements de » Dadi and Friends » qui se sont déroulées à l’Olympia en 1976. L’ambiance de salle est phénoménale et l’auditeur a le sentiment de participer à la fête en direct. Les professionnels de la guitare retrouveront avec bonheur la sonorité si particulière d’une guitare de marque Ovation. 3° Scène sonore et dynamiqueLa scène sonore, holographique à souhait, prend des extensions et un « volume » assez singuliers qui ne laissent aucun doute sur la volonté du concepteur à mettre en valeur la gravure des meilleurs disques vinyles. J’ai été agréablement surpris de la façon dont s’épanouissait et évoluait la » Toccata et Fugue » de Jean-Sébastien Bach mise pour la circonstance en Orchestration par Camarata. Le flot orchestral déferle jusqu’à vos oreilles avec une progression réfléchie, mesurée et sans contraintes apparentes. Les effets stéréophoniques sont bien marqués, et l’on se surprend à distinguer de multiples évolutions et d’infimes nuances qui montrent que ce préamplificateur ne laisse aucun instrument de musique, si discret soit-il, hors de portée d’auditeur attentionné. La scène sonore apparaît de fait très aérée, ce qui autorise la musique à respirer et à reprendre son souffle lorsque la phrase musicale le suggère. L’étagement des plans et les différents contrastes nous montrent que ce préamplificateur phono sait traiter les fragiles signaux analogiques avec un beau discernement. Les instruments de musique solistes ou groupes d’instrument sont positionnés logiquement dans l’espace au point que l’on a aucune peine à imaginer leur emplacement dans le studio d’enregistrement, ou encore à cerner l’implantation des microphones. Le 310 LP a du caractère, c’est certain : de part sa dynamique, ce préamplificateur n’aura de cesse de vous faire profiter pleinement d’une écoute rythmée simplement dictée par le cadencement des phrases qui figurent sur l’enregistrement. 4° Réactivité – rigueur – comportement généralDans la continuité de ce qui a été évoqué précédemment, le 310 LP nous fait bénéficier d’un comportement exemplaire et d’une réactivité instantanée. La montée en puissance de l’orchestre, telle que celle qui s’illustre au travers de la » Sarabande de Haendel » par exemple, est absolument phénoménale. Quel plaisir d’entendre les percussions s’exprimer avec cette texture pleine, cette rigueur, cette verve qui n’appartiennent qu’aux « grands » produits. Le sens de l’analyse nous fait bénéficier de l’intégralité des micro informations gravées sur un bon disque vinyle. Le grain des instruments est reproduit avec une excellente fidélité, et sans qu’aucune perturbation ne viennent troubler l’écoute. Ce compagnon des meilleures platines et cellules sait s’exprimer avec mesure lorsque l’extrait musical le nécessite, et son comportement sur les transitoires relèvent de l’exception. En effet, les notes de musiques s’éteignent dans le temps et l’espace avec une sorte de magie qui renforce l’aspect naturel et réaliste de la restitution musicale. Par ailleurs, j’ai été agréablement surpris par l’aspect fruité et la texture organique de tous instruments de musique acoustiques et électriques (tous styles de musiques confondus) qui participe grandement au tempérament bien trempé de ce préamplificateur phono. 5° Communication avec l’auditeurRedécouvrir la bande originale du film Molière a été pour moi une nouvelle révélation : les différentes pièces musicales illustrent les passages forts du film dont les images me sont revenues intactes en mémoire. En effet, ce préamplificateur a un don pour transmettre des sensations intenses et réalistes. La sonorité soyeuse de la flûte baroque et du cornet à bouquin sont d’une authenticité déconcertante, le jeu de guimbarde est reproduit avec un tel soin que l’on perçoit aisément les mouvements de bouche de l’interprète. Les bruits mécaniques du régale (petit orgue) sont d’une fraîcheur inouïe qui nous transporte au cœur du 17ème siècle avec une certaine magie. Conclusion :Le préamplificateur SIM AUDIO Moon 310 LP a du talent, et quel talent ! Ses possibilités de réglage autorisent un vaste choix de cellules MM et MC de haut niveau, et ses performances le conduisent aux plus hautes destinées musicales. Comme son prédécesseur le LP 5.3 et dans la continuité du 110 LP, ce préamplificateur vous fera redécouvrir vos meilleurs disques vinyles avec cette beauté qui n’appartient qu’à ce support. Quelque soit la platine et la cellule utilisées, ce préamplificateur phono a des caractéristiques musicales d’un très haut niveau qui lui accordent une place privilégiée dans le monde de l’analogique.
Prix : 1500 € ( 02/2015 ) Test d’écoute réalisé par
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