P.E. LEON NOBILIS
Origine : France
Enceinte 2 voies / 3 hp – bass reflex
Rendement : 89 db / 1w / 1m
Impédance nominale : 4 ohms
Puissance admissible : 300 watts en crête
Réponse en fréquence : 30 hz à 25 khz
Dimensions : ( H x L x P ) 124 x 21,5 x 34
Ce n’est pas sans émotion que je viens vous rapporter en avant première mes impressions sur l’écoute de cette nouvelle enceinte acoustique, créée par Pierre Etienne Léon. Cette enceinte fait partie d’une nouvelle gamme qui remplacera progressivement la série actuelle, à l’exception de la Quattro Référence qui a également subit une mise à niveau et prendra la référence de la Quattro ES. Avec cette enceinte haut de gamme Pierre Etienne Léon a de grandes ambitions et il semblerait que ce modèle vienne se hisser au niveau des plus grands produits dans le monde de la haute fidélité – j’ai bien dit haute fidélité ! ( exit home cinéma ). Sur le plan esthétique déjà, la Nobilis rompt carrément avec les produits de la génération précédente avec une ébénisterie et une finition de qualité supérieure à ce que l’on avait connu par le passé – une qualité pourtant déjà remarquable – mais ici c’est encore mieux. A verso, on aura plaisir à découvrir des borniers très performants sortant tout droit de chez WBT et montés sur une plaque en aluminium de forte épaisseur. A noter que ce bornier n’admet pas le double ou bi-câblage – à mon sens, cela ne constitue nullement un handicap.
Sur le plan technique, cette enceinte est une 2 voies à 3 haut-parleurs : 2 pour le médium et le grave et un pour l’aigu. Les gens de chez Absolom Technology, société qui a contribué au développement et à la distribution de PEL sont très fiers de parler de cette réalisation. On les comprend aisément lorsque ceux ci nous indiquent que les haut-parleurs ont été élaborés sur cahier des charges par un des meilleurs manufacturiers du moment : la société Audio Technology qui se situe au Danemark – pour la petite histoire, on retiendra que Monsieur Per Skaaning, manager de Audio Technology fut auparavant un des co-fondateurs de Dynaudio et de Scan Speak – belle référence en tous cas.
Ces HP sont montés avec un soin maniaque qu’il serait fastidieux de décrire ici, mais qui figurera prochainement sur le site internet du constructeur. On notera que le tweeter est un modèle Scan Speak de très haut de gamme. Si la technique » cross flow » ( voir essais des autres modèles de la marque ) chère au concepteur a été réutilisée, elle a été largement modifiée et optimisée sur la Nobilis. Le câblage interne utilise du cuivre de marque Néotech de type occ et argent. Comme d’habitude, tous les composants et filtres sont directement reliés entre eux sans circuit imprimé selon le principe du câblage en l’air.
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ECOUTE
Les tests d’écoute ont été effectués avec le matériel suivant : préamplificateur YBA Passion 1000 et son alimentation séparée, 2 blocs de puissance monophoniques YBA Passion 1000 et le nouveau lecteur de CD YBA Passion 1000, ainsi que des câbles de modulation et HP YBA Diamond.
Test N° 1 : Dardanus de JP Rameau par John Eliot Gardiner
L’essai commence par une extinction des feux du salon d’écoute et se fait en présence de Monsieur Yves Bernard André. Il n’y a donc rien à voir……. mais tout à entendre. Avec ou sans lumière, les Nobilis disparaissent de la scène sonore pour laisser la place à l’orchestre de John Eliot Gardiner. Un orchestre qui réagit au quart de tour sans rien laisser au hasard. On a droit à une foule de micro détails mettant en valeur le jeu de chaque interprète ou groupe d’interprètes, avec en prime une scène sonore extraordinairement profonde qui rend parfaitement ridicules les systèmes multi-canaux. Que l’on ne se trompe pas, la Nobilis n’est pas envahissante mais retranscrit tous les registres, toutes les notes, tous les détails de chaque morceaux avec une rigueur et une neutralité à vous couper le souffle. Les allergiques à la musique classique se réconcilieront avec ce genre de musique et il en va de même pour tout type de musique.
Sur les morceaux » Tambourins » et » entrée des guerriers », j’ai été surpris de découvrir des subtilités d’exécution que je n’avais jamais entendues. Sur les percussions, la peaux de tambours raisonnent avec vigueur et une fermeté parfaites.
Le clavecin pourtant bien intégré à l’orchestre est restitué avec une beauté, un sens du détail et une lisibilité qui s’avèrent déroutantes. Les violons et violoncelles gravitent autours de cet instrument de musique avec un détachement, une aération et une mise en scène d’un naturel impressionnant. On notera également que ces violons et violoncelles sont restitués sans aucune coloration, avec une finesse et une pureté que j’ai rarement entendue.
Test N° 2 : Legends par J. Galway et P. Coulter
C’est ici que le grand voyage musical commence : les grands espaces celtiques se font réalité. La flûte traversière de James Galway prend une dimension réelle. Ne croyez pas pour autant que la Nobilis grossit l’image sonore à la façon d’une loupe, au contraire, elle permet à l’auditeur d’apprécier la » proximité » des interprètes, lesquels s’expriment avec une très grande humanité.
Le jeu de piano de Phil Coulteur peut se décrire de la même façon. L’instrument est parfaitement dimensionné. J’ai réellement cru qu’un piano se trouvait dans la salle d’écoute – d’ailleurs, il y en avait un rangé dans un coin. Chaque note de musique est méticuleusement à sa place et se trouve restituée avec une fermeté et une fluidité d’un réalisme à vous donner la chaire de poule. Toutes les subtilités de jeu du musicien sont là à portée de main ( d’oreille ), la Nobilis maîtrise toutes les variations acoustiques qui peuvent se dégager de l’instrument. Sur des passages plus complexes et plus fournis en instruments de musiques, chaque musicien prend la place qui lui revient avec un équilibre qui permet d’apprécier chaque instrument de musique à sa juste valeur. Sur ces passages, des » nappes » d’un synthétiseur vous enveloppent carrément dans l’univers brumeux d’un coin d’Irlande : c’est surprenant, mais réaliste. Le registre grave descend à des profondeurs abyssales sans accrocs avec une très grande facilité et une grande lisibilité.
Conclusion :
Deux années de travail intensif ont été nécessaire à Pierre Etienne Léon pour réaliser ce modèle de haut de gamme, mais je crois qu’avec la Nobilis associée à de très grandes électroniques, on peut réellement dire que la musique prend vie et vous associe à elle avec un enthousiasme débordant. La Nobilis est assurément une très grande enceinte qui marquera son époque.
Cotations : |
Musicalité : 10 / 10
Rapport qualité – prix : 10 / 10 |
Prix : environ 9 600 € ( 10/2004 )
Test d’écoute réalisé
par Lionel Schmitt
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