Origine : France
Convertisseur N/A – lecteur réseau
2 entrées numériques S/PDIF Toslink
1 entrée numérique Coaxiale
1 entrée numérique XLR
1 entrée USB
1 entrée Ethernet RJ45 / carte réseau en option
1 sortie numérique coaxiale
1 paire de sorties analogiques symétriques XLR
1 paire de sorties analogiques asymétriques RCA
Rappelons que si AUDIOMAT a, depuis 1986, assis sa réputation sur la conception et la réalisation d’amplificateurs à tubes de renommée internationale, le constructeur Français s’est aussi distingué depuis de nombreuses années sur des produits périphériques dont les préamplificateurs phono et les convertisseurs numériques / analogiques. Un grand nombre d’entre eux ont d’ailleurs fait l’objet d’un banc d’essai dans ces colonnes.
Les nouveautés chez AUDIOMAT sont généralement peu fréquentes. Le constructeur préfère concevoir des produits qui durent dans le temps. Outre les évolutions des produits existants, il arrive parfois qu’une nouvelle référence voit le jour, comme cela est le cas avec ce convertisseur Maestro dans sa quatrième édition.
Sur le plan visuel, rien ne différencie le Maestro 4 de sa version précédente passée au banc d’essai ICI il y a maintenant 7 ans. Cependant, comme tout produit numérique le successeur du Maestro 3 a été significativement mis au goût du jour, pour ne pas dire totalement transformé. Ce convertisseur est évolutif : il peut recevoir en option une carte réseau et se décline en une version sur vitaminée par son alimentation. A ce titre, il prendra la référence de Maestro 4 Référence.
La présentation se veut sobre et rassurante. Le châssis et la face avant sont fraisés dans l’aluminium – l’ensemble repose trois pieds coniques pour assurer un découplage optimal. De plus AUDIOMAT livre d’origine trois coupelles (à placer sous les pieds) afin de trouver le point d’équilibre idéal en matière de découplage.
Au milieu de la face avant trône un écran tactile à 17 fonctions et 14 couleurs différentes. Cet écran sert en définitive d’interface utilisateur. Son ergonomie est très agréable à l’utilisation. Sa luminosité est réglable jusqu’à extinction complète.
Derrière cet écran tactile se cachent plusieurs fonctions dont celle d’activer ou désactiver l’alimentation des entrées USB et réseau, ou encore configurer les filtres numériques et le mode de lecture DSD.
Comme pour la mouture précédente, le constructeur a totalement séparé les différentes cartes. La version mise à ma disposition comporte 4 cartes indépendantes : une carte numérique, une carte analogique, une carte horloge supportant la carte réseau engineered et une carte microcontrôleur / afficheur. A l’exception de cette dernière carte, les autres cartes ont été entièrement « repensées » avec un changement complet de leur schéma respectif et de leurs composants. Le circuit de la section analogique est plus simple, plus court. Il permet d’implanter des composants de qualité encore supérieure. L’étage de sortie analogique, configuré symétriquement, ne comprend pas moins de 14 transistors bipolaires.
La carte numérique a subi de profonds changements. De type 32 bits / 384 kHz compatible DSD, elle adopte désormais une puce AKM AK4493SE en lieu et place du modèle AKM4495. Il y a des changements significatifs au niveau des horloges et distributions, ainsi qu’au niveau de la distribution des alimentations. Les régulateurs de tension ont été remplacés par trois nouveaux régulateurs à plus faible bruit : 0,8 μVRMS. Le circuit de commutation logique de type ALVC a été changé avec une fréquence de transmission 500 Mhz. Les quartz ont également évolué pour atteindre une valeur de 0,04ps RMS de Jitter. On notera enfin que la valeur des capacités d’alimentation a été plus que doublée.
La face arrière comporte de nombreuses entrées numériques destinées à exploiter pleinement tous les formats en vigueur à ce jour : 2 entrées numériques S/PDIF Toslink, 1 entrée numérique RCA, 1 entrée numérique symétrique XLR, 1 entrée USB 2.0 High Speed, Class 2 compatible asynchrone / entrée USB 2.0 PCM 32 bits / 384 kHz DSD 2.8 Mhz / 5.6 Mhz natif, 1 entrée Ethernet Plug and Play UPnPTM AV 2.0 / DLNA Bit-perfect data transmission PCM & DSD. 1 sortie numérique coaxiale complète également la face arrière.
Côté analogique, AUDIOMAT a doublé ses sorties Ligne : la paire de fiches RCA de très haute qualité directement boulonnée sur le châssis et isolée de celui-ci est complétée par une paire de fiches XLR qui trahit la configuration symétrique de l’étage de sortie.
Chez AUDIOMAT, on ne plaisante pas avec le principe de l’alimentation. Aussi, c’est sans surprise que le Maestro 4 est pourvu d’un boîtier d’alimentation totalement séparé. Sous ce petit lingot d’aluminium, plutôt lourd, se cachent deux transformateurs, développés spécifiquement pour ce produit, d’une valeur unitaire de 100 volts ampères – de quoi « calmer » les turbulences du courant secteur et palier aux problèmes de rayonnement et de vibrations, et surtout asseoir le confort musical. A chaque transformateur, sa fonction spécifique : l’un est affecté à la section analogique et l’autre à la section numérique. Cette alimentation est reliée au convertisseur par un « cordon ombilicale » gigantesque, totalement blindé, et une prise qui ne l’est pas moins – le tout est réalisé sur mesure. Le courant est ainsi véhiculé afin qu’aucune perturbation ne vienne altérer les signaux numériques et analogiques, et amenuiser la musicalité.
Le constructeur propose une version Référence du MAESTRO 4 qui adopte (entre autres) une alimentation plus conséquente, soit 2 transformateurs faible induction de 350 volts ampères chacun.
Je remercie AUDIOMAT et le concepteur de ce produit pour les précisions techniques, concernant cette source mise à ma disposition pour une durée de trois mois, permettant la réalisation de ce banc d’essai.
Ecoute et impressions :
Les tests d’écoutes ont été effectués à domicile avec les éléments suivants :
– Lecteur CD YBA Classic Player en mode drive
– Préamplificateur YBA Classic 3 Delta & bloc de puissance YBA 3 Delta / double transformateur 2 x 400 VA
– Amplificateur casque REGA EAR & casque AUDIO-TECHNICA ATH-A2000Z
– Enceintes acoustiques PEL Kantor
– Câble numérique coaxial ESPRIT Eterna
– Câbles de modulation ESPRIT Aura
– Câbles HP YBA Diamond.
Pour l’alimentation secteur : barrette FURUTECH F-TP 615 et ESPRIT Volta, câble secteur G-314Ag-18E et prise murale FT-SWS-G de la même marque. Câbles secteur ESPRIT Celesta & Eterna.
• Albums sélectionnés : Mozart par l’ensemble Zefiro ~ Direction Alfredo Bernardini – Sensations ~ Gautier Capuçon – 11-11 ~ Rodrigo y Gabriela – Prodiges ~ Camille Berthollet – Meedle ~ Pink Floyd – Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida – Gershwin & sa musique ~ Frank Chacksfield – Stéréo Concert Series ~ Edition Decca Phase 4 – La Folia de la Spagna ~ Gregorio Paniagua – Barry Lyndon ~ bande originale du film – Ainsi parla Zarathoustra – Ouverture : Richard Strauss ~ Lorin Maazel – La Tradition Symphonique vol. 1 & 2 ~ Tri Yann et l’Orchestre National des Pays de Loire – Slavonic Dances ~ Anton Dvořák : Minneapolis Symphony Orchestra – Direction : Antal Dorati – The Singing Clarinet ~ Giora Feidman – Rive Droite – Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck – Edition Passavant Music – Les Géants du Jazz jouent Georges Brassens – Swinging Safari ~ Bert Kaempfert – Le Son Plaisir ~ Onkyo CD test 1992 – Naim CD test Sampler N°6 – Sonates de Domenico Scarlatti ~ piano : Mikhail Pletnev – Epics : The History of World ~ Orchestre Philharmonique de Prague & Chœurs – Les Marquises ~ Jacques Brel – Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek – Quiet Nights ~ Diana Krall – Les Marquises ~ Jacques Brel – Portrait ~ Angèle Dubeau & la Pieta – Lully / l’orchestre du roi soleil ~ Concert des Nations / direction : Jordi Savall – Mademoiselle in New-York & The Voice of the Trumpet ~ Lucienne Renaudin Vary & BBC Concert Orchestra Again ~ Alan Stivell etc…
Nature des timbres – capacités d’analyse
Registres aigu & médium
• Prodiges ~ Camille Berthollet
• Again ~ Alan Stivell
• 11–11 ~ Rodrigo y Gabriela
• Gershwin et sa musique ~ Frank Chacksfield
Assurément, cette nouvelle mouture du Maestro se place en tête du peloton des meilleurs convertisseurs N/A du moment. En plus, il est 100% Français !
Son élaboration est murement réfléchie : ses circuits numériques et analogiques propriétaires, le choix des composants électroniques, les différentes optimisations qui ont préfiguré à sa conception, lui donnent des capacités d’analyse lui permettant d’avoir un « esprit d’ouverture » hors normes.
En effet, sur les fréquences aigües, Maestro 4 file à des niveaux stratosphériques. Nous les apprécierons sur tous les styles de musique à commencer par les interprétations de Camille Berthollet sur l’album Prodiges. Nous pourrons alors tout aussi bien apprécier le filé soyeux de son violon, mais aussi son grain, le contact de l’archet sur les cordes de l’instrument, et sa sonorité boisée.
Ni trop doux, ni acérée la restitution est toujours mesurée, équilibrée. Aucune note n’est plus haute qu’une autre. Le dosage est minutieusement réparti entre les fréquences les plus hautes et les fréquences du milieu du spectre. Pas de surlignage intempestif ne vient endormir ou déstabiliser l’auditeur. « Ressourcement » est, à dire vrai, le premier mot qui me vient à l’esprit lorsqu’on écoute la musique en compagnie de ce Dac.
La précision se « mesure » aussi à l’écoute de 11-11 de Rodrigo Gabriela. Le guitariste exerce son talent avec un brio brillamment « honoré » par ce convertisseur. Le pouvoir de résolution élevé met en lumière toutes les subtilités du jeu de guitare, des accords aux vibrations si particulières de la table d’harmonie de l’instrument. Chaque note est décortiquée avec une méticulosité absolument étonnante. Ensuite, le Maestro 4 veille scrupuleusement à équilibrer les fréquences de façon à ne jamais tomber dans des excès qui viendraient ternir le plaisir de l’écoute. Il offre, de facto, un rendu plutôt linéaire, d’une rare cohérence et possède un sens de la nuance avéré.
Réputé sincère, doté d’une neutralité absolue, Maestro 4 met l’accent sur la clarté du message sonore. Nous pouvons nous en rendre compte sur les différentes compositions, dont la suite orchestrale Porgy and Bess de Georges Gershwin. La composition orchestrale est particulièrement fournie en évènements de tous ordres. Maestro 4 nous ouvre les portes d’une reproduction riche, ciselée où les violons sont reproduits avec une finesse inouïe. La trompette soliste, à la sonorité cuivrée, donne le ton, tandis que les percussions et les attaques de cymbales apportent une touche colorée supplémentaire et gouteuse. Enfin, la forme de discernement entre les différentes fréquences et tonalités conduit ce produit à faire une distinction entre les différentes composantes de l’orchestre. Aussi, il est plaisant de pouvoir suivre la ligne mélodique de la flûte traversière répondant à quelques notes de harpe qui s’égrènent avec une liberté et un aspect aérien des plus attrayant qui soit.
L’écoute de Again d’Alan Stivell conforte sur plusieurs points. Tout d’abord, cette faculté à couvrir l’intégralité du spectre sonore audible sans privilégier tel ou tel registre. Ce convertisseur va instantanément à l’essentiel pour délivrer une musicalité la plus pure possible. Je crois que l’on peut même évoquer une forme de redécouverte, tant cette source numérique « soigne » le signal qui lui est confié. S’agissant de la harpe, j’irais même jusqu’à dire qu’une envolée de teintes habilement variées dans un essaim harmonique viennent carrément illuminer votre pièce d’écoute. Cette impression se conjugue avec l’impeccable détourage des notes de harpe celtique et le « silence de fonctionnement » de l’appareil. Aucune forme d’approximation n’est admise dans le déroulé des phrases musicales.
Transparence – neutralité
• Dance into Eternity ~ Omar Faruk Tekbilek
La version 4 du Maestro n’échappe pas à la règle qui consiste à analyser le signal numérique en profondeur – une constante chez le constructeur. Le travail soigné de la nouvelle carte de conversion, le choix des composants ainsi que l’étage de sortie analogique font de ce convertisseur un produit qui coche toutes les cases en matière de résolution du signal.
L’analyse minutieuse des signaux débouche sur une reproduction d’une transparence incroyable. De surcroît, à l’inverse d’autres produits, cette transparence cristalline n’est pas le résultat d’un excès dans le haut du spectre. Ce convertisseur réussit cette prouesse de veiller à s’approcher au plus près de la teinte originale des instruments de musique. Aussi, c’est un véritable plaisir de retrouver un jeu de oud à la sonorité fruitée et boisée. Nous entendons clairement les vibrations de la table d’harmonie, mais aussi l’infinie beauté du jeu de l’artiste, sa façon de passer les accords et de « gratter » chaque corde avec une précision qui interpelle à chaque instant, à chaque note.
Dans le même esprit, les percussions qui ponctuent les phrases musicales donnent ce ton coloré qui fleure bon avec des saveurs musicales orientales éclatantes. Et puis, le clou du spectacle : ce jeu de flûte, absolument enivrant, reproduit avec un « souffle d’air pur » absolument prodigieux. Les plus infimes variations, et la pléthore de nuances que l’interprète s’applique à vous transmettre, contribuent à rendre l’écoute remplie d’une sublime authenticité qui se devient simplement exaltante.
En compagnie de cette source numérique, vous oublierez facilement le côté aseptisé de certains concurrents. L’objectif d’atteindre une musicalité 100% naturelle est atteint, notamment ce « dégradé » de couleurs qui viennent tapisser et égayer votre espace tel un arc-en-ciel qui viendrait s’installer après un ciel d’orage.
Registre grave
• Ainsi parla Zarathoustra – ouverture : Richard Strauss ~ Lorin Maazel
• Meedle ~ Pink Floyd
• Collaboration ~ The Modern Jazz Quartet with Laurindo Almeida
Bien armé sur le plan de l’alimentation, Maestro 4 ne se fera pas prier pour aller explorer les soubassements aux profondeurs les plus abyssales. Attention, ce convertisseur n’invente jamais ce qui n’existe pas sur l’enregistrement. Aucune surépaisseur ne vient plus ou moins enjoliver ou détériorer le bas du spectre.
L’ouverture aux grandes orgues de Ainsi parla Zarathoustra de Richard Srauss donne une excellente idée de la façon dont Maestro 4 s’y prend pour « extraire » chaque note de l’instrument et la reproduire à la bonne fréquence avec une justesse inégalée. On perçoit au passage le magnifique souffle de l’orgue. Si particulier soit-il, l’orgue se déploie dans la pièce d’écoute avec une force et une « puissance de feu » inaltérable.
Dans un autre registre, j’ai été tout aussi surpris par l’énergie de la guitare basse de Rogers Waters. Celle-ci affiche une bonne santé, sans défaillance, d’autant plus qu’elle est reproduite avec une profondeur qui n’a d’égale que sa lisibilité. Maestro 4 ne fait décidément pas dans le superficiel. Le déroulement des notes est impeccablement réalisé, sans bavures, sans effets de manche, et sans traînage.
Je me suis senti tout aussi à l’aise avec quelques extraits de Collaboration interprété par le Modern Jazz Quartet accompagné par Laurindo Almeida. On y décèle un jeu de contrebasse d’une vélocité remarquable. Cette contrebasse descend à son tour aux fréquences requises donnant de surcroît une sacrée belle impulsion notamment sur Valéria. Le suivi de la ligne mélodique, immédiatement identifié, démontre une ligne mélodique dépourvue d’approximation. Doté d’un pouvoir de résolution poussé, le Maestro 4 se permet en outre le luxe de vous faire bénéficier de l’adresse du contrebassiste lorsque celui-ci plaque ses accords sur le manche de l’instrument et lorsqu’il pince méthodiquement les cordes pour faire vibrer harmonieusement son instrument.
Fluidité – onctuosité
• Quiet Nights ~ Diana Krall
Le sens du réalisme ne serait rien si la fluidité n’était pas de la partie. Bien souvent, on croit percevoir un enchaînement sans écueils des phrases musicales et, on se dit, que l’appareil fait preuve d’une belle fluidité. L’oreille s’habitue facilement à une posture « bodybuildée » qui masque souvent des imperfections, voire des dysfonctionnements qui rendent de prime abord l’écoute agréable, démunie de toute forme de dureté. Et puis, le temps passe et on finit par se lasser.
Le concepteur a certainement dû se poser la question en concevant ce nouveau millésime car la facilité « d’élocution » est portée à un tel degré qu’elle accrédite davantage le côté présentiel de l’artiste, sa verve et celle de l’orchestre qui l’accompagne dans la pièce d’écoute.
Nous retrouvons avec bonheur la voix suave, remplie d’humanité de Diana Krall et plus généralement l’onctuosité de la prestation d’ensemble, en parfaite cohérence avec la prise de son et une philosophie musicale de ce produit qui s’efforce d’une sonorité de type analogique.
Je dois avouer que je me suis senti particulièrement dans mon élément en compagnie de la chanteuse dont j’ai pu apprécier la prestation d’une magnifique onctuosité. Oubliez toute forme d’agressivité, la musique s’écoule dans la pièce d’écoute avec une régularité sur toute la gamme de fréquences audibles.
Scène sonore – spatialisation
• Stéréo Concert Series ~ Edition Decca Phase 4
Pour ce qui a trait aux dimensions de l’espace sonore, je jeux affirmer que cette dernière mouture signée AUDIOMAT est un cas. La version 3 de ce même convertisseur m’avait déjà laissé le souvenir d’un appareil qui délivre totalement l’expression de toute forme de contrainte.
Ce convertisseur a le pouvoir de donner aux multiples œuvres qui figurent dans ce coffret Stéréo Concert Series une dimension « gigantesque » dans les trois dimensions.
Chaque pupitre, chaque plan est clairement identifiable avec un positionnement particulièrement bien établi. Nous arrivons à cerner l’intégralité du contenu de ces « pages célèbres » ou parfois moins connues, dans les moindres détails. Par des effets stéréo prodigieux, donnant ce sentiment d’extension de l’espace sonore, Maestro 4 nous promet une nouvelle « excursion » dans le monde de l’art musical. Cette promesse n’existe d’ailleurs pas sur le papier : pour bien prendre la mesure de ce que je souhaite vous faire partager, une écoute en auditorium spécialisée est incontournable.
Maestro 4 surprendra par un flot d’informations qui émergent de manière naturelle. Celles-ci se traduisent notamment par une si subtile sensation de la justesse des reliefs, bas-reliefs et plus généralement une « mise en phase » dans l’espace des pupitres. Cela conduit à une reproduction, certes holographique, mais d’une aération particulière qui laisse la musique respirer à sa guise.
Si « monumentale » qu’elle puisse paraître sur certains extraits, chaque œuvre s’épanouit en respectant scrupuleusement la prise de son. L’idée n’est pas d’en mettre plein la vue à l’auditeur en « gonflant » artificiellement le message sonore. Au contraire, ce convertisseur travaille avec parcimonie : il veille à respecter la partition et surtout de donner à la musique une posture intelligemment organisée dans l’espace d’écoute.
Capacités de réaction – dynamique – rigueur
• Epics : The History of World ~ Orchestre Philharmonique de Prague & Chœurs
Comme toute électronique AUDIOMAT mûrement conçue, ce convertisseur affiche une constance et une stabilité à toutes épreuve et ce, quel que soit la complexité du message sonore. La dynamique fait partie des innombrables qualités qui caractérisent ce convertisseur haut de gamme. Le Maestro 4 est animée d’une force qui, par exemple, sied parfaitement aux « tempétueux » chœurs qui animent Carmina Burana de Carl Orff et illustrent la musique du film Excalibur.
Assurément tonique, ce concentré de technologie dompte harmonieusement tous les « débordements » de cette partition avec une vélocité et une maîtrise qui aboutit à un fabuleux panache. La montée en puissance de l’orchestre et des chœurs qui l’accompagne, tout comme les fulgurants écarts de dynamique sont traités avec un contrôle et une rigueur inattaquables.
Par ailleurs, nous sentons instantanément que l’afflux d’informations ne masque rien des faibles signaux qui viennent enrichir chaque phrase musicale. Ceux-ci émanent distinctement de flot orchestral montrant que ce convertisseur ne laisse rien au hasard, et surtout rien de côté.
Ses capacités à réagir promptement, avec méthode, discernement, se déroulent avec la plus stricte intransigeance. Par ailleurs, ce n’est pas la « nervosité » outrancière qui le caractérise : nous percevons quelque chose de plus subtile que cela. Le Maestro 4 se montre « disponible » tout instant quel que soit l’intensité du message sonore. Il affiche en outre une agilité permettant de jauger à la perfection toutes les facettes d’une composition musicale bien fournie en informations, faibles ou fortes, aux seules fins de reproduire une musique la plus nuancée possible. On ne s’ennuiera jamais avec cet appareil. Celui-ci apporte au fil des écoutes des nouveautés y compris sur des enregistrements que l’on croit bien connaître depuis des années. Beaucoup d’entre eux renferment des micros informations que l’on n’avait pas forcément décelé auparavant. Lui, il les « exhume » pour les remettre au niveau du spectre audible.
Séquence plaisir & émotion – sens de l’expression
• Sensations ~ Gautier Capuçon
Les grands moments de bonheur, vous les obtiendrez en compagnie de Gautier Capuçon et de ce convertisseur de « compétition » qui se met réellement au service de l’auditeur pour le plonger sans détours au cœur de l’art musical. Avec le Maestro 4, vous vibrerez au son du violoncelle, mais aussi à tout ce qui fait le charme du répertoire choisi sur cet album Sensations.
Pour ceux qui n’aiment pas forcément, la musique classique, le Maestro 4 réussit ce pari osé d’aller au-delà du style en vous proposant une musicalité étonnante. La vocation de ce produit est en premier lieu de faire chanter votre système audio, mais surtout de vous faire apprécier la musique. L’idée est simple, basique même, mais tous les convertisseurs / lecteurs réseau ne sont pas toujours en mesure de tenir cette promesse.
A travers cet album Sensations, nous découvrons tout le talent de l’interprète. La musique est simplement pétillante, enthousiasmante. La subtilité propre à chaque répertoire visité par le violoncelliste transparaît immédiatement. Maestro 4 ne dissimule absolument rien du contenu sonore. Il se comporte comme un photographe qui s’applique à faire un focus sur l’ensemble des instruments, incluant bien évidemment le violoncelle soliste. Aussi, vous n’avez peut-être pas idée de la plénitude qui en résulte. Décidément, ce convertisseur fait ce qu’il faut pour donner ses lettres de noblesse à cet instrument divinement mis à la lumière du jour.
• Les Marquises ~ Jacques Brel
Capter l’attention de l’auditeur, le faire frémir à chaque instant est en quelque sorte la mission assignée par le concepteur pour mettre au point sa machine. Par son côté harmonieux, Maestro 4 bouscule un peu les habitudes. Il nous fait redécouvrir le répertoire de Jacques Brel. Il sera alors impossible de résister au délice d’une interprétation haute en couleurs, qui s’appuie simplement sur le principe d’une « communion » entre le chanteur, son répertoire, et l’auditeur. Ce convertisseur donne en quelque sorte un statut artistique différent à Jacques Brel. Sa prestation vocale est, entre toutes, reconnaissable. Aussi, dès les premières mesures, il s’établit ce contact si particulier avec l’auditeur, cette faculté d’émouvoir par une voix si typique, un phrasé si particulier en y apportant de superbes sensations de poésie absolument poignantes.
A l’écoute de Marquises, il règne dans la pièce d’écoute une atmosphère qui ravira ceux qui recherchent depuis de longues années une forme de sincérité. Cette franchise dans l’expression réconciliera ceux qui ont tendance à se détourner du « numérique ». Ceux-là retrouverons la sonorité analogique qui, parfois (souvent) fait tant défaut au monde du numérique – tous formats confondus.
Il ne manque rien au tableau, si la section vocale est formulée de manière claire, distincte , on sera absolument bluffé par le sens du réalisme et ce sentiment émotionnel tout particulier qui fera, à coups sûrs, frémir tous ceux qui recherchent dans ce répertoire ce côté poétique qui les touchera.
• Rive Droite – Rive Gauche / Swing Band meets Daniel Huck – Edition Passavant Music
Le moins que l’on puisse dire est que l’AUDIOMAT Maestro 4 est un produit « connecté à la réalité ». Déjà sur le plan technique, nous sentons une fois encore que le concepteur a pensé à chaque détail qui fait la différence. Les choix opérés par celui-ci se matérialisent par une écoute à la fois réaliste et captivante.
Ce convertisseur n’est pas un produit comme les autres. On goûtera sans modération, avec délectation les enchaînements du saxophone, de la clarinette ainsi que du piano. Le tout est « diffusé » dans l’ambiance Cotton Club plutôt « cosy » proposée par Daniel Huck et son sextet trépidant.
Les lignes mélodiques de chaque instrument sont superbement bien dessinées. On décèle sans effort le surcroît d’informations qui fait la différence et qui s’approche au plus près d’une écoute en directe où les interprètes et leurs instruments respectifs affichent une présence réelle.
Maestro 4 se montre également « vigilant », même intransigeant, à tout ce qui a trait à la prise de son. Nous percevons aisément les réverbérations des lieux de l’enregistrement ainsi que le positionnement de chaque instrumentiste au sein de l’espace sonore. Par ailleurs, l’absence totale de parasites de fonctionnement de l’appareil lève le voile sur le frottement et le contact du ballet sur la caisse claire. Il en est de même avec le pincement des cordes de la contrebasse, qui sont reproduites avec une texture organique de plus bel effet. Avec cet album, nous percevons la musique comme quelque chose de très vivant, palpitant, d’une superbe richesse expressive. On a réellement le sentiment que les musiciens savent à qui ils s’adressent. En ce sens, cela n’est pas si commun.
Conclusion :
Choisir un appareil AUDIOMAT, est un acte fort. C’est l’adhésion à une approche ciblée, basée sur le réalisme de la reproduction sonore. Si cette source est destinée à convertir les données numériques en signaux analogiques, elle réussit également ce pari de convertir les plus indécis à investir dans un produit qui, sur le plan musical, se démarque de la concurrence.
Avec le Maestro 3, j’ai cru que le constructeur était arrivé au sommet de son art. La « refonte » en profondeur de ce convertisseur, démontre que la marge de progression appliquée au Maestro 4 apporte énormément de choses supplémentaires, dont ce supplément d’âme qui se traduit par un véritable coup de cœur auquel personne ne pourra rester insensible.
Prix : 8800 € (05/2023)
Prix carte réseau : 2100 €